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Rapport d'un inspecteur sur le travail des enfants.

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Par   •  17 Septembre 2020  •  Commentaire de texte  •  3 950 Mots (16 Pages)  •  548 Vues

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Rapport d'un inspecteur sur le travail des enfants

Dans un de ces poèmes, Victor Hugo commence de la manière suivante : « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules. Ils s’en vont travailler quinze heures sous les meules ». Fort en image et en significations, ce passage illustre avec précision le travail du XIXe siècle en pointant du doigt les conditions de travail des enfants. Le XIXe siècle est en effet une période d’industrialisation croissante sur l’ensemble de l’Europe, le travail se concentre non plus dans les campagnes mais dans les villes où le travail d’usine tient une importance croissante. Les travailleurs sont souvent accompagnés de leur femme et de leurs enfants afin de compléter le revenu du foyer, ainsi en 1930 près de 14% de la main d’œuvre totale correspond à du travail infantile dans les grandes usines et près de 66% uniquement dans l’industrie textile. Cette pratique semble normale mais suscite des débats, sous Napoléon un projet de loi est discuté mais ne voit jamais le jour. Il faut attendre 1835 pour que sous la pression de la société industrielle de Mulhouse une enquête soit menée par l’Académies des sciences morales et politiques sous la direction du Docteur Villermé. Les résultats rendus dans son rapport « Tableau de l’état physique et moral des ouvriers » tendent à dire que le travail infantile est nocif à leur santé. Bien qu’au début le rapport n’ai aucun effet sensationnel après la publication des résultats aussi bien dans le public que dans la Chambre, la question du travail des enfants devint virale quelques temps après suite à la médiatisation de la question dans les journaux. Certains comme le Cardinal de Croy exprime la difficulté à faire cesser des pratiques pénibles pour les enfants : « En ces jours de progrès et de découvertes, il faut une loi de fer pour défendre de tuer les enfants par le travail. » (1838). Après une longue période de débat, la loi donnant une législation sur le travail des enfants voit finalement le jour en 1841 au dépit de quelques controverses qui estiment que la loi fut votée alors que la majorité des députés n’étaient pas présents. La loi affirme alors une régulation des horaires en fonction de l’âge ainsi que l’accès au travail avant 8 ans. Des inspecteurs du travails sont mises en place par l’Etat qui ont pour objectif de se rendre dans les différentes communes de de s’assurer du respect de la loi par les manufactures. C’est ainsi que le 31 décembre 1847, l’inspecteur du travail des enfants envoie son rapport sur la ville de Reims au sous-préfet. Ce rapport permet de se rendre compte de l’évolution des mentalités suite à la loi de 1841 ainsi que la vision d’un inspecteur du travail des enfants sur le sujet. Ainsi il faut se demander comment l’inspecteur du travail des enfants montre-t’il les défaillances de la loi du 22 mars 1841 ? Les avis face à la loi de 1841 sont différents entre les différents partis, il convient alors d’étudier dans un premier temps la position de chacun pour comprendre pourquoi la loi a pu ne pas être respectée, puis de constater comment se concrétises les infractions relevées. Dans un dernier temps, l’inspecteur Corbeau développe sa pensée en proposant des suggestions au sous-préfet.

Lorsque la chambre des députés débat en 1840-41 sur la loi posant des règles sur le travail des enfants, les avis sont de base relativement mitigée. Le principal argument revenant concernant la manufacture et ses besoins d’enfant dans un but économique, à ce moment il n’est alors pas acceptable de menacer un pays entier qui risque de sombrer à tout moment dans une crise économique au risque de mettre les ouvriers déjà en situation difficile dans une misère encore plus grande. Une grande importance est mise également sur l’importance de mettre des enfants au travail malgré leur jeune âge, Humblot-Conté précise même : « Je dis donc que lorsqu’un manufacturier admet des enfants au-dessous de l’âge de huit ans, ce n’est pas par intérêt, mais bien par humanité, et à la vive sollicitation des parents (...). » ainsi dans la continuité de la logique économique, employer des enfants n’est pas une volonté pure des manufactures mais plutôt un moyen d’éviter une dérive de l’économie du pays et dans un même temps permettre à la famille d’avoir un revenu supplémentaire. Ce revenu supplémentaire est vital pour une famille : « Quand le salaire collectif de la famille se trouvera ainsi diminué, c’est sur l’enfant que retombera la colère d’un père ignorant et grossier ; c’est le plus faible qui en souffrira. » (Rossi, 5 mars). Dans le cas des partisans de la loi sur le travail des enfants, la mise se fait surtout sur l’absurdité de l’exploitation infantile : : « il faut aussi songer à l’intérêt de l’enfant et à celui du pays, qui n’est pas de les énerver, au lieu de ne songer qu’au lucre des manufacturiers. » (Marquis de Cordoue, 6 mars). De même en matière économique, certains essayant même à démontrer le désavantage d’envoyer un enfant travailler : « Si un père de famille fait entrer avec lui ses enfants dans une usine, ses enfants gagneront quelque chose, il est vrai, mais son salaire personnel baissera et il sera moins payé ; c’est l’ouvrage seul que l’on paie, n’importe le nombre des ouvriers qui y travaillent. » (Dubouchage). Ainsi cette « traite des blanc » selon les termes du Compte de Chollet suscite de vives tentions au sein même du gouvernement. Les enjeux économiques en refroidissent plus d’un et la question morale et utilitaire de cette exploitation également. L’objectif de l’Etat revient alors à concilier l’enfant en âge de travailler avec les revenus de la famille. Ainsi la loi promulguée en 1841 interdit aux enfants de moins de huit ans de travailler, et pour les enfants entre 8 et 12 ans à la seule condition d’avoir préalablement effectué au minimum 2 ans d’école primaire. En dehors des intérêts sociaux et économiques, l’intérêt de l’Etat vise surtout à conserver l’état physique des enfants. Suites à enquête de Villermé, le mauvais état des ouvriers qui travaillent depuis l’enfance est marquant, à Lille, l’espérance de vie atteint à peine 31 ans. Même la presse locale constate les effets, elle se révélé instructive pour l’ensemble de la population, l’industrie Elbeuvien décrit les enfants comme faibles et abasourdis lorsqu’ils deviennent adultes. Les résultats ont révélé qu’un enfant travaillant jeune développe des problèmes physiques et intellectuels. Ainsi l’armée qui recrute parmi les jeunes entre 18 et 20 ans

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