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Processus de sécurité

Analyse sectorielle : Processus de sécurité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  3 743 Mots (15 Pages)  •  766 Vues

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A. Processus de sécurisation

La perception intersubjective des questions de sécurité dans la région est marquée par l’exacerbation des nationalismes, un historique d’invasions et d’occupations et de conflits territoriaux. Selon Zeng Wang, les différences d’interprétation de l’histoire commune entre le Japon et la Chine sont à l’origine des divergences de perception et des principaux dilemmes de sécurité entre les deux états . En effet, la légitimité des revendications de souveraineté sur les iles disputées est lié à l’interprétation de l’histoire . En outre, la mémoire « historique » est à la base de l’identité nationale . Cet écart de perception est crucial dans la détermination de la politique de sécurité et de défense du japon . La Chine considère le conflit comme étant ancrée dans les griefs du passé belliqueux du Japon . Sa vision politique de « rejuvination » est couplée à son désir de surpassé le Japon afin d’écarter le siècle d’humiliation . Partant, cette perspective s’applique au conflit territorial.

Suite à la deuxième Guerre Mondiale, le Japon opta pour une politique de défense résolument pacifiste, renonçant à l’usage de la force exceptée dans une situation d’agression sur son territoire où les moyens de défenses sont utilisés selon le strict minimum nécessaire . Le Japon s’est donc astreint à maintenir une force de défenses possédant les capacités minimale nécessaire afin de défendre le territoire, à renoncer à toute ambition de possession d’armes nucléaires et à assurer un contrôle civil de son gouvernement . Nonobstant, la sécurité des voies maritimes est cruciale pour le Japon dont la majorité de son commerce internationale transite par la mer . La chine poussant à élargir sa ZEE en affirmant sa souveraineté sur les Senkakus/Diaoyu, constitue une menace certaine à l’approvisionnement du territoire Japonais et la liberté de transit des voies maritimes . Par conséquent, les iles disputées sont d’une importance géostratégique capitale pour les intérêts nationaux et la sécurité du Japon .

Du point de vue de Tokyo, l’escalade des tensions est le résultat de la politique extérieure de la Chine . Celle-ci considère l’accès aux ressources naturelles maritimes comme un intérêt national . En conséquence, la RPC attache une importance croissante à la défense de ses côtes, au contrôle de la mer territoriale (mer de Chine) et au renforcement de ses capacités opérationnelles sur mer . En effet, la Chine considère la protection et le contrôle de l’espace maritime à l’intérieur de sa « première chaine d’iles », formant un arc passant par les Philippines, Taïwan, Okinawa et le Japon jusqu’à la péninsule Coréenne, comme vitale pour sa défense nationale . La militarisation rapide de la Chine est un défi sécuritaire majeur pour le Japon . La capacité navale chinoise a récemment évolué d’une « brown water navy » à une « blue water navy » capable de se projeter au delà des côtes chinoises, en haute mer . Percevant la montée en puissance de son voisin, le Japon introduit un nouveau concept de défense multifonctionnelle en 2004, sous le « National Defense Program Guideline » (NDPG) soulignant l’importance d’une capacité flexible, effective et jouissant des derniers avancements technologiques . La nouvelle stratégie militaire avancée en 2004 est inter alia une réponse directe à la tension croissante relative à la militarisation chinoise .

La Chine, ayant trouve une nouvelle confiance sur la scène internationale suite au déclin relatif des Etats-Unis après la crise économique de 2008, a accru sa présence navale dans la mer de Chine de l’Est . En 2008, deux navires de patrouilles ont traversé la frontière maritime japonaise dans les eaux entourant les Senkakus/Diaoyu . Selon Tokyo, cet incident révèle un changement dans la position chinoise concernant le statu-quo implicite élaboré 40 ans auparavant . Lors d’un passage de dix vaisseaux chinois de la mer de Chine à l’Océan Pacifique en avril 2010, un hélicoptère chinois approcha d’un destroyer japonais à une distance inférieure à 90 mètres .

La perception de la menace chinoise relative au conflit territorial atteint une nouvelle dimension en septembre 2010 suite à la collision d’un navire de pèche chinois et de deux frégates des Gardes de Côte japonais dans les eaux à proximité des iles disputées . La collision marque un point de rupture dans la relation des deux états dès lors que c’est la première fois qu’un navire chinois défie ouvertement les avertissements des gardes de côtes . Le japon conçoit l’incident comme le début d’une politique chinoise plus agressive en mer de Chine de l’Est et s’inscrivant dans un effort de révision du statut quo . La Chine considère les iles comme un intérêt vital . Au vu de ce précédent unique, le premier ministre Naoto Kan ordonne une mesure extraordinaire; l’arrestation et la détention du capitaine de navire . En réponse à la détention prolongée de leur ressortissant, la Chine ordonne l’exécution d’un embargo économique sur les matériaux rares destiné au Japon . Ce fut la première mesure coercitive chinoise concernant le différent territorial. Depuis, l’incident est devenu extrêmement politiser au Japon malgré la relative dépolitisation de la question pendant près de 40 ans . L’opinion publique japonaise fait pression sur son gouvernement afin de protéger les iles dont la souveraineté est menacée . Les activités navales de la Chine dans les eaux adjacentes au Senkakus/Dioyu sont devenues un souci sécuritaire fondamental pour le Japon .

Le 17 décembre 2010, le Conseil de Sécurité et le Cabinet du gouvernement japonais adopte les nouvelles Directives du Program National de Défense (National Defense Program Guideline) introduisant le concept de « forces de défense dynamiques » axées sur un renforcement des capacités d’information, d’opérations de surveillance et de reconnaissance . En effet, « [a] clear demonstration of national will and strong defense capabilities through such timely and tailored military operations as regular intelligence, surveillance, and reconnaissance activities (ISR) is a critical element for ensuring credible deterrence and will contribute to stability in the region surrounding Japan ». L’évolution d’une « force basique » vers une « force de dissuasion dynamique » est la réponse militaire à l’accroissement des « zones grises », définie comme des disputes territoriales et de souveraineté, dans la région . Parmi les six éléments de haute priorité du NDPG 2010, on retrouve le renforcement d’opérations conjointes (avec les Etats-Unis) et les réponses armées

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