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Les bolcheviks et la violence durant la guerre civile

Fiche de lecture : Les bolcheviks et la violence durant la guerre civile. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Juin 2018  •  Fiche de lecture  •  4 460 Mots (18 Pages)  •  557 Vues

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La Sacralisation de la violence: les justifications des

bolcheviks quant à la violence et la terreur pendant la guerre civile

Présentation de l’auteur: James Ryan

James Ryan est un historien de la Russie moderne, et plus spécifiquement de la Russie soviétique entre les deux guerres mondiales. Il se concentre sur la relation entre l'idéologie léniniste et la violence politique, mais également sur l'histoire intellectuelle de la violence étatique soviétique. Il a obtenu un doctorat en histoire moderne à l'Université nationale d'Irlande de Cork en 2010. Ses publications concernent le domaine de la violence politique, et se rapportent à la relation entre la violence et l'idéologie afin de comprendre pourquoi et comment l'Etat soviétique est devenu le système d'État le plus violent et le plus destructeur de l'histoire européenne moderne en temps de paix. Son premier livre, la terreur de Lénine: les origines idéologiques de la violence étatique soviétique, publié en 2012, est une étude complète de la violence dans la pensée politique de Lénine, le chef du parti bolchevik et le premier « vrai » dirigeant de l'Etat soviétique. Il aborde également le thème des facteurs économiques dans la prise de décision politique. James Ryan a publié des articles dans des revues académiques telles que Slavic Review dont l’article que nous étudions est tiré, mais aussi Historical Research. Il est maintenant maître de conférences en Histoire européenne moderne (russe) à l'Université de Cardiff.[pic 1]

L’article

L’article qui nous intéresse a été écrit par James Ryan et publié dans la Slavic Review par la Cambridge University Press durant l’hiver 2015 (Vol. 74, No. 4, pp. 808-831). Ce dernier s’intitule « La sacralisation de la violence: les justifications des bolcheviks quant à la violence et la terreur pendant la guerre civile » (The sacralization of violence: bolshevik justifications for violence and terror during the civil war). Il s’insère dans le domaine qu’étudie et enseigne James Ryan, c’est à dire la relation entre l'idéologie léniniste et la violence politique, et l'histoire intellectuelle de la violence étatique soviétique, comme énoncé précédemment.

La Slavic Review ou Revue Slave est un journal international et interdisciplinaire consacré à l’étude de l’Europe de l’est, la Russie, le Caucase, et l’Asie centrale, autrefois comme aujourd’hui, et ce depuis 1941. Ce journal est « peer-reviewed », c’est à dire évalué par des pairs et publie des études universitaires, ainsi que des analyses de films, de livres et d’essais. Il est publié par  la Cambridge University Press. Le public visé n’est pas seulement académique; en effet certains sujets soulevés peuvent aborder des questions d’intérêt général, parfois sujettes à controverse. De plus, certains articles sont accessibles à tous (dans le sens compréhensibles), comme celui que nous étudions, et ce malgré les thèmes pointus/scientifiques généralement abordés.

Historiographie

L’historiographie concernant l’URSS s’est elle fortement développée/renouvelée depuis une trentaines d’années à la faveur de l'ouverture d'archives jusqu'alors inaccessibles. De plus, le débat historiographique était et est toujours particulièrement vif sur l'interprétation des violences extrêmes ayant marqué le XXème siècle, notamment sous Lénine comme pour l’article que nous étudions, avec les thèmes de la violence politique, de l’idéologie, de la justification de la violence… De fait, ces questions ne sont pas nouvelles, mais se sont développées suite à la démocratisation de l’accès à certaines sources. James Ryan s’insère alors dans une certaine continuité, en cherchant à comprendre comment les bolcheviks ont pu et su légitimer une immense violence, mais également quels étaient les enjeux que cachaient cette dernière. En outre, des recherches récentes sur la violence étatique soviétique ont attiré l'attention sur la distinction entre la violence en tant que «terreur» et la violence en tant que «purge» du corps politique. Le premier fait référence à la violence conçue pour communiquer un message à un public plus large et garantir la soumission au pouvoir de l'État. Le but de la purge d’un autre côté n'est pas de terrifier ou d'éduquer la population plus large au sujet des ennemis politiques, mais plutôt «l'élimination forcée de segments spécifiques de la population et l'isolement ou l'élimination de ces groupes». Le travail de James Ryan s’insère dans cette perspective de recherche.

Idées principales et résumé de la démonstration

L’auteur commence par citer Feliks Dzerzhinskii (VHCK), qui en 1920 a dit «Quand nous approchons un ennemi pour le tuer, nous ne le tuons pas parce qu'il est une mauvaise personne, mais parce que nous utilisons la terreur comme un outil pour créer de la peur chez les autres. »

  • L’article se concentre sur: la relation entre la violence et la conception du sacré chez les bolcheviks, ainsi que d’autres aspects du discours bolchevik autour de la violence et de la répression pendant les années de guerre civile (1918-20)
  • James Ryan s’intéresse au discours des élites, aux débats internes
  • Cet article examine les stratégies rhétoriques employées par le parti et la police politique pour légitimer et justifier (et ainsi permettre) la violence de l'État soviétique, jusqu'à faire de cette violence un acte «purificateur» et à le rendre sacré.
  • Il ouvre la discussion sur la nature du léninisme et examine si ce dernier peut être considéré comme une «religion politique». La nature de cette idéologie et les perspectives fortement moralisatrices, voire «hyper-morales» des bolcheviks étaient cruciales pour le développement et la justification de la violence étatique soviétique: guider les travailleurs des «ténèbres» du capitalisme au «salut» face à la souffrance et à l’exploitation, dans une société sans classes, et ce an anéantissant la bourgeoisie.
  • En outre, l’idéologie n'était pas simplement marxiste, mais était influencée par plusieurs courants intellectuels, y compris la genèse contextuelle dans la Russie autocratique-impériale tardive.

Tout cela réuni permettrait de comprendre les fondamentaux du développement de l’état soviétique dans les 20 années qui ont suivi la guerre civile et même après, et de comprendre comment a pu être instauré l’ordre d’état le plus destructif et répressif pendant un temps de paix dans l’Europe du XXème siècle.

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