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L'émancipation féminine durant la grande guerre

Dissertation : L'émancipation féminine durant la grande guerre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2016  •  Dissertation  •  6 754 Mots (28 Pages)  •  911 Vues

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Les esprits et les comportements culturels sont profondément influencés par la guerre. Certaines évolutions, comme l’émancipation de la femme, s’effectuent d’elles-mêmes sous la pression des évènements. En effet, en 1914, la première guerre mondiale éclate. Les hommes sont mobilisés au front entraînant la diminution de la main d'œuvre. En 1914, le Gouvernement lève donc une réglementation quant au travail des femmes. Cette guerre est l'exemple même de l'importance de la femme dans la société, et sa nécessité dans l'effort de Guerre. Les femmes, durant cette période, vont connaître un bouleversement, se retrouvant bien souvent à la place des hommes et sortant peu à peu de la sphère privée vers la sphère publique. La femme a durant la grande guerre connue une promotion aux niveaux de ses idées politiques, de sa place dans la société et à peu à peu évoluer sous le regard inquiet des hommes, qui ont peur de perdre leur place. En effet, le processus modernisateur de la figure traditionnelle de la femme, dû aux exigences de la guerre, va produire des déchirements et des traumatismes, tant parmi les femmes que chez les hommes. Dans le livre « Française en guerre » dont je me suis inspirée, Evelyne Morin Rotureau, historienne et ex-déléguée aux droits des femmes et à l’égalité, essaye de nous montrer en quoi les femmes ont joué un rôle plus qu’important durant la Grande Guerre et essaye aussi de nous donner une réponse à la question est ce que la première guerre a permis l’émancipation des femmes et pour quelles raisons. Je vais donc me poser la question à mon tour, La Grande Guerre et les exigences qu’elle induit pour les femmes, a-t-elle permit une émancipation totale des femmes ? Pour répondre à cela, nous verrons dans un premier temps, l’émancipation par le travail, puis l’arrivée d’une nouvelle femme présente dans la vie publique et enfin nous verrons en dernière partie, que l’émancipation des femmes pendant la Grande Guerre est à nuancer.

  1. L’émancipation par le travail.

Le travail à l’usine :

Donc nous allons commencer avec l’émancipation des femmes par le travail, et tout d’abord par le travail dans l’industrie et à l’usine.

En 1914, tant en ville que dans les villages, les femmes doivent improviser pour survivre, parfois en cherchant un petit travail chez des particuliers ou chez des commerçants et artisans voisins. Les annonces remplissent les pages de certains journaux. Mais les banques, les entreprises de transport, des administrations ou des entreprises commerciales rechignent à embaucher les femmes pour compenser l’absence des employés mobilisés. Les résistances culturelles sont encore nombreuses, bien qu’une loi de 1907 autorise les femmes à disposer pleinement de leur salaire. Mais faire entrer davantage le 2eme sexe dans les grandes firmes ne va pas de soi encore moins dans le domaine de l’industrie militaire. Dans l’industrie, à la mi-août 1914, les inspecteurs du travail relèvent avec inquiétude que 25% des actifs sont mobilisés. La moitié des unités de production ont arrêté de fonctionner Pour autant, il faut attendre le second semestre 1915 pour que les réticences s’atténuent du côté des responsables politiques, quasiment contraints et forcés de recourir au travail féminin dans l’industrie. Malgré, l’appel à des civils, à des affectés spéciaux (mobilisés rappelés à l’arrière) et à des travailleurs coloniaux et étrangers, cela reste insuffisant et le recours à la main-d’œuvre féminine est indispensable autant pour faire fonctionner l’économie de guerre que pour la survie des familles. Contrairement à L’Angleterre ou à l’Allemagne la France n’a pas pensé en amont à la participation des femmes dans l’effort de guerre, il faut donc opérer une véritable révolution des mentalités. Rappelons tout de même qu’avant 1914 des milliers de femmes travaillent déjà dans certains secteurs industriels comme la confection, le luxe ou l’alimentation par exemple. De 487 000 femmes en 1913, on passe progressivement à 627 000 en 1917.  Ce qui est le plus remarquable, c’est le transfert d’une part  importante de la main-d’œuvre féminine du secteur du textile vers le secteur métallurgique, qui offre de meilleurs salaires, où l’on compte 104 641 femmes en juillet 1916 contre 17 731 en 1914. De même dans l’armement, le nombre s’élèvera à près de 430 000 en 1917 sur un total de 1 700 000 ouvriers. Ce qui était nouveau et frappa les esprits, les ouvrières furent bientôt désignées sous le nom de « munitionnettes ». Les « munitionnettes » donnèrent lieu dans la presse à des dessins jetant un regard nouveau non dépourvu d'humour, sur le travail féminin et le statut de la femme au sein de la famille et de la société. Les productions de guerre exigent de faire tourner les usines à plein régime et nécessitent un personnel plus important. Un Comité du Travail Féminin est créé, en avril 1916, par arrêté du Sous-Secrétaire d'Etat de l'artillerie et des munitions .Il recrute les ouvrières, s'occupe de les acheminer vers les usines d'armement, et d'organiser leur hébergement. Ce sont surtout ces industries d'armement qui appellent les femmes à occuper des emplois exigeants des formations qu'elles ne possèdent pas. Dans quelques cas seulement on pratique, avec succès, une sélection et une formation accélérée du personnel féminin, en vue de son utilisation dans l'affûtage, la rectification des fraises, le traçage des gabarits. Mais, la plupart du temps, pour éviter d'avoir à leur donner une formation, même rapide, une réorganisation du travail qui permet de ne les charger que d'opérations élémentaires est mise en place. Dans la fabrication des obus, elles travaillent sur des tours dont le réglage est fait par des hommes occupés dans la même équipe, un homme surveillant et dirigeant le travail d'une dizaine de femmes. Des septembre 1914, l’Etat décide de la fabrication de 100 000 obus par jour, objectif qui sera atteint en juillet 1915 seulement. Il faut donc augmenter considérablement les cadences. Les femmes ont vraiment fabriquées en quatre ans, 300 millions d'obus. De même, la production de poudre et d’explosifs passe de 41 tonnes par jour en aout 1914 à 255 tonnes en juillet 1915. Pendant la guerre, le gouvernement essaie d’augmenter les salaires et d’améliorer les conditions de travail des ouvrières. D'autre part, on constate que les inégalités de revenu entre les hommes et les femmes sont toujours présentes durant la guerre. En effet, dans certains domaines le salaire maximum d'une femme active représente le salaire minimum d'un homme. Un écart qui sera cependant divisé en deux 3 ans plus tard.

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