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Commentaire de Bismarck « Eisen und Blut ».

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Par   •  6 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  3 275 Mots (14 Pages)  •  911 Vues

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Commentaire du discours de Bismarck «  Eisen und Blut »

« La Prusse doit rassembler et maintenir ensemble ses forces au moment favorable, (…) ce n’est pas par les discours et les décisions prises à la majorité que les grandes questions du temps se décident (…) mais par le fer et le sang. » Même si cette formule du fer et du sang est empruntée à un poète de la guerre de la libération elle est restée célèbre dans la mémoire allemande pour illustrer la politique menée par Otto von Bismarck depuis son entrée en fonction en tant que ministre président le 23 septembre 1862. Bismarck tient ce discours le 30 septembre 1862 devant la commission du budget de la Chambre des députés, il doit calmer le début de crise entre la chambre des représentant et le pouvoir exécutif. Otto von Bismarck est née le 1er avril 1815 à Schönhausen (en Poméranie), venant d’une famille de junkers très conservatrice il entre dans la classe politique comme tel, il défend d’abord leurs intérêts. D’abord député au parlement prussien, puis ambassadeur à la diète fédéral de Francfort, de Saint-Petersbourg puis de Paris il est nommé ministre-président du royaume de Prusse par le roi Guillaume car il semble être le dernier rempart au roi qui veut à tout prix réformer le système militaire prussien malgré l’opposition des députés. Bismarck est un conservateur il a la réputation d’être réactionnaire depuis la révolution de 1848 et est en désaccord avec les libéraux comme avec la monarchie, il est pourtant appelé à la rescousse car la situation semble totalement bloquée et que Guillaume pense à abdiquer. Le document que nous étudions est une traduction de la retranscription du discours qu’il tint ce jour là. Nous sommes alors en pleine crise et c’est à cause de cette urgence que Bismarck tient ce discours seulement sept jours après sa nomination. Après avoir définit les buts de son entrée en fonction avec Guillaume, il tient ce discours dont le but est de faire accepter le projet de réforme militaire et d’affirmer l’autorité du roi.

Comment la réponse du tout nouveaux premier ministre prussien devant la chambre basse explicite t-elle les tensions entre le gouvernement et les députés du Landstag quant à la question du remaniement militaire tout en annonçant clairement le ton de la politique menée par le gouvernement?

Ce discours de Bismarck destiné à régler la crise politique cherche surtout à montrer la nécessité de la réforme militaire pour réaffirmer la puissance de la Prusse, même s’il est annonciateur de la politique que Bismarck s’apprête à mener.

Ce discours est une réponse aux critiques de la réforme proposée par Guillaume qui souhaite reformer le système militaire, Bismarck est appelé de toute urgence car le roi ne parvient pas à faire passer sa réforme.

Ici Bismarck défend sa réforme largement soumise aux critiques. La réforme de Guillaume prévoit une modernisation de l’équipement et une restructuration de l’armée qui entrainerait un coup de 9 millions de thaler ce qui est inconcevable pour les libéraux et la « Nationalverein » ligne 15 dont les membres «  ont jugé superflues toutes les armées permanentes » lignes 15-16. A ce moment là, Guillaume vient de faire voter le budget militaire, faisant ainsi un coup de force politique. Bismarck annonce dès le début qu’« il veut bien approuver le budget pour 1862 sans pour autant donner une explication préjudiciable » lignes 9-10; ce projet passera coute que coute donc la question n’a plus lieu d’être débattue. Pourtant la réthorique de Bismarck cherche à prouver qu’il veut trouver une solution pour faire accepter cette réforme, il semble vouloir convaincre ses opposants que cette réforme peut répondre à leurs attentes. Par exemple, Bismarck sait qu’une frange de la population -dont la Nationalverein- soutient l’idée que la Prusse doit jouer un plus grand rôle dans l’union des pays germaniques, c’est pourquoi il essaie de prouver que grâce à la réforme «  la bavière, le Wurtemberg (…) n’auront pas à jouer le rôle de la Prusse » lignes 34-35 dans la création d’une « Allemagne » ligne 34 car la Prusse aura acquit la puissance necessaire pour suivre la solution de la petite Allemagne. Cette plaidoirie passe aussi par la défense du gouvernement lorsqu’il dénonce le fait que « la propension à juger les mesures du gouvernement, les actes de la représentation populaire, est trop générale » lignes 23-24 il rappelle que la population ne peut pas critiquer les mesures qui sont prises car elle n’est pas capable de définir les enjeux. Même si Bismarck insiste sur le fait que de toute façon «  l’autorisation de dépense pour l’année précédente a été donné » ligne 40 et qu’il feint de chercher «  de bonne foi le chemin d’un accord » ligne 41, il a pourtant promis à Guillaume que cette reforme passerait même si aucun terrain d’entente avec le parlement n’était trouvé. C’est pourquoi lorsqu’il suppose que cette entente «  ne dépend pas de lui-seul » lignes 41-42 nous pouvons avancer l’idée que ce n’est qu’une formule de politesse pour faire croire au parlement qu’il a un pouvoir de décision. Néanmoins, cette réthorique reste tout de même une défense de la réforme.

Alors que Bismarck se fait l’avocat de la réforme de Guillaume, il appui son gouvernement et s’en prend à tous ses opposants en essayant de les décrédibiliser. Devant les critiques «  on est bien trop irritable lorsqu’il s’agit des erreurs du gouvernement; comme si cela suffisait de dire, tel et tel ministre a commis des erreurs » il justifie l’action gouvernemental, à ce moment Bismarck s’appuie notamment sur quelques ministres dont Roon, Eulenburg et Delburg. En réponse, il se moque tout d’abord des « membres hautement estimables » de la Nationalverein qui sont de durs opposants à la politique de Bismarck et à la réforme de Guillaume. Puis en affirmant que «  ce n’est pas sur le libéralisme de la Prusse que l’Allemagne a les yeux fixés » ligne 33 il critique les volontés libérales qui sont devenues très importantes en Prusse et qui peuvent empiéter sur d’autres domaines tel que le militaire ici. Enfin Bismarck s’attaque au sujet de la presse (qui diffuse son impopularité en Prusse et dont il n’est pas le fervent défenseur puisqu’elle représente une revendication libérale) en affirmant que «  la presse n’est pas l’opinion publique » lignes 29-30 il s’interroge sur la représentation de l’opinion publique par la presse. Ici l’ironie de la situation est que Bismarck décrédibilise la presse alors que lui même a écrit dans le Kreuzzeitung et

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