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Sorcières et sorcellerie au Moyen-Âge

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Par   •  6 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 958 Mots (8 Pages)  •  2 780 Vues

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Sorcières et sorcellerie au Moyen-Âge

Introduction :

  Le Moyen Âge occidental se situe traditionnellement entre le déclin du dernier empereur romain (Romulus Augustus) en 476 et la découverte de l’Amérique officiellement attribuée à Christophe Colomb en 1492, bien que ces deux dates soient arbitraires et toujours dignes de discussion.

La civilisation médiévale est répertoriée en quatre caractéristiques principales : la dispersion de l'autorité politique et le déclin des concepts nationaux. Une économie principalement agricole, une société composée de la noblesse militaire propriétaire de terres et d'une classe paysanne asservie, enfin, un système idéologique basé sur des croyances religieuses et définies par l'Église chrétienne.  

Au Moyen Âge, les sorcières étaient des femmes qui connaissaient les plantes médicinales capables de guérir ou bien même de tuer. Au début de cette période, elles étaient sages-femmes. En raison de leurs connaissances de la botanique, elles sont donc reconnues comme guérisseuses et cette capacité à soigner le mal introduit l’idée qu’elles sont également capables de le provoquer voire même d’ôter la vie.

Comment la crainte et la superstition sont-elles exprimées à travers le phénomène des sorcières et de la sorcellerie au moyen-âge ?

Afin de répondre à cette problématique, nous évoquerons dans une première partie la transition qui fait passer l’individu et surtout la femme d’un statut de personne normale à celui de sorcière avec un portrait de ce que serait une sorcière et les raisons des accusations. Puis dans une seconde partie nous nous pencherons sur la criminalisation de la sorcellerie avec la chasse aux sorcières et le procès pour sorcellerie en présentant le déroulement et le jugement final par celui-ci.

I.  De l’individu à la sorcière ou au sorcier

A) Qu'est-ce qu’une sorcière ?

  Tout d’abord, l’existence des sorcières est confirmée par l’église qui publie en 1484 la “Summis desiderantes affectibus” que l’on peut traduire par “Désireux d’ardeur suprême” sous l’autorité du pape Innocent VIII en Italie et écrit de sa main. Cette publication officielle de l’église, extrêmement imposante dans la vie des chrétiens, permet de charger l’inquisition de s’emparer des affaires de chasse aux sorcières en Europe. C’est bien par les écrits et le domaine livresque que le “problème” des sorcières est reconnu et on note d’ailleurs l’évocation de celles-ci par les théologiens du XIVe siècle qui sont confrontés aux hérésies et qui doivent alors en tolérer ou condamner certaines. C’est véritablement en 1486 que l’implantation de l’image païenne des sorcières dans les esprits se fait car cette année est marquée par la publication du “MALLEVS MALEFICARVM” ou “marteau des sorcières” qui est un prodigieux succès littéraire pour l’époque puisqu’on recense plus de trente mille exemplaires tirés. Cet ouvrage est le premier à donner des détails précis sur ce qui fait des sorcières ce pourquoi elles sont caractérisées ainsi car il est écrit par deux inquisiteurs allemands (Heinrich Kramer Institoris et Jacques Sprenger) qui sont donc au plus près des enquêtes et des affaires judiciaires de l’église. La sorcière serait dans l’extrême majorité des cas une femme à qui on attache l’image habituelle du moyen-âge selon laquelle la femme est faible et de nature tentée et tentatrice, ce qui fera d’elle plus tard une complice parfaite de satan qui a dans les pensées de l’époque les sorcières à sa solde comme servantes et même comme amantes maléfiques. Le Malleus Maleficarum indique qu’il est impossible pour une sorcière de se transformer en monstre ou en animal mais que cela ne l’empêche en rien de créer des tempêtes pour détruire les récoltes ou d’avoir recours à la magie dans des tâches quotidiennes.

B) L’origine des suspicions

  Les sources et écrits du moyen-âge ne contiennent uniquement que des témoignages et des explications directement transmis par les accusateurs, l’inquisition, l’église et il est donc difficile de se forger une idée globale et précise à propos du phénomène des sorcières et de la sorcellerie. Avant le XIIIe siècle, la sorcellerie n’est assimilée qu’à la magie qui est décrite et perçue comme étant une pratique réservée à l’élite qui a accès à  la culture livresque et qui est de ce fait dotée d’une culture littéraire en plus de pouvoir lire, ainsi, la pratique de celle-ci relève de la spéculation, l’astrologie ou la divination qui sont des domaines, aussi peu communs et peu étudiés soient-ils, dans lesquels la mentalité de l’époque voit un caractère magique, que l’on peut interpréter par le manque de compréhension qu’on leur exprime. La sorcellerie quant à elle est assimilée à la tranche de la population qui est sujette au recours à une forme alternative de la magie et qui ne peut, encore une fois pour les moeurs et la mentalité très attachée à la religion, la pratiquer à des fins diaboliques et liées à des pratiques païenne dans le but de nuire à la vie du commun des mortels. Les sociétés sont, à partir du milieu du XIVe siècle, victimes d’une angoisse grandissante vis-à-vis des malheurs et des événements tels que la famine, le climat destructeur des cultures ou les tensions politiques et les sorciers et sorcières sont des coupables pointés du doigt par l’église puisqu’ils sont considérés comme des êtres qui participent aux maux de la société. C’est le pape Jean XXII qui dirige cette angoisse transformée en haine vers la sorcellerie avec la promulgation d’une bulle intitulée “Super Illius Specula” en 1326. Jean XXII est un pape très concerné par la question du diable et procède à une réelle radicalisation de l’église pour exterminer toute allusion ou image diabolique.

II. La criminalisation de la sorcellerie, des sorcières et des sorciers

A) La chasse aux sorcières

  Toute personne qui était susceptible de s’attirer la superstition s’exposait  au moyen-âge à l’accusation de sorcellerie que cela soit par les enfants, les prêtres ou curés d’une paroisse ou simplement toute personne se croyant témoin d’un fait ou événement qu’elle ne peut pas expliquer rationnellement. On pense chasser la sorcière tout en chassant le mal et le diable par la même occasion.

 Dans une société entièrement dirigée par l'Église romaine, le public est obligé d'écouter le latin sans en saisir le sens, alors certaines personnes essaient de se débarrasser de cette contrainte. Un extrême conduit à un autre passage extrême du bien au mal, opprimant les autres, et l'oppression engendre des opposants. Bien que ces opposants restent clandestins par crainte de représailles, comme dans le cas des cartels, l'Église elle-même soulève des questions et poursuit ceux qui sont généralement qualifiés d'hérétiques. Le jugement religieux est né avec l'horreur de la sorcellerie. Une forme de superstition prévaut, condamnant de nombreuses personnes qui n'obtiennent généralement rien, du moins ne les accusant pas de sorcellerie.

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