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Légitimer le pouvoir en islam, Xe-XIIIe siècles

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Par   •  21 Avril 2022  •  Dissertation  •  1 411 Mots (6 Pages)  •  403 Vues

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Légitimer le pouvoir en islam, Xe-XIII siècles

L'affaiblissement du califat abbasside remonte au IX siècle et s’est opéré via plusieurs troubles majeurs. Tout d’abord, l’assassinat du calife al-Mutawwakil en 861 conduit à une guerre civile tandis que différentes révoltes (Zandjs, Qaramates) explosent au travers du territoire. D’un point de vue économique, le système de l’iqta ne fonctionne plus et les gens s’appauvrissent pendant que les domaines sont exploités jusqu’à ne plus rien produire. En parallèle, le califat abbasside ne fait que perdre du territoire. C’est pourquoi en 945, le pouvoir est pris par les militaires. Ahmad ibn Buwayh devient émir et fonde une nouvelle dynastie : les Bouyides. Cette nouvelle famille se positionne comme sauveuse du domaine califal, en se servant de la légitimité des abbassides qui sont mis sous une forme de tutelle. Car la prise de pouvoir ne peut pas fonctionner seulement par la force, une autorité de l’ordre moral doit être acquise pour pouvoir perdurer. Or, la légitimité est une notion inquantifiable, on ne peut pas déterminer son acquisition, et le cheminement pour l’obtenir peut s’avérer infini. Par ailleurs, la politique étant étroitement liée à la sphère religieuse, on remarque que lorsque le pouvoir, ici des abbassides, diminue, c’est le rôle religieux qui refait surface. Jusqu'au XIIIe siècle, des combats d’influence se déroulent. Nous nous demanderons alors par quels moyens les différentes puissances ont tenté de se légitimer.

Si les rôles de calife et sultan sont des moyens d’incarner le pouvoir souverain, ils trouvent leur place grâce à la dynastie l’ethnie ou encore la généalogie. Par ailleurs, nous verrons les modèles et contre-modèles possibles de gouverner, enfin, les objets symboliques de ce pouvoir.

Le rôle du calife dans l’Histoire du monde musulman est attribué par Dieu, il est donc sacré et de droits divins. Sa place dans l’état a une dimension politique et religieuse, et son influence est immense. Non pas que les sphères religieuses et politiques se confondent, mais elles se complètent, travaillent ensemble. On sait par exemple que l’âge d’or du califat est une redécouverte des arts et des sciences, pour autant, c’est aussi une période de djihad et donc de conversion. Au cours de l’expansion de l’Islam, la religion n’est pas la seule transmission, la langue et la culture font partie de ce qu’on appelle l’arabisation. Tout cela rentre dans un processus de légitimation du pouvoir en place puisque ce dernier correspond à ces grands axes. Cette fonction de calife tirée de la prophétie muhammadienne, dont la nature est profondément religieuse, se voit remplacée par ce que l’on nomme “le sultanat”. Effectivement une remise en question de l’absolutisme califal s’effectue dès le IXe siècle par les sunnites Oulémas. C’est au Xe siècle que le sultan se voit remplacer la fonction de calife qui devient le “commandeur des croyants” tandis que l’autre a une place de chef politique et militaire. Cette séparation des pouvoirs indique une évolution dans les mentalités.

En outre, le prestige des origines familiales tribales ou ethniques est aussi un phénomène qui ne doit pas être oublier dans le processus de légitimation d’un pouvoir. Le terme “dawla” est d’ailleurs ce qui met en relation dynastie règne et état, ce concept permet à partir du Xe siècle de choisir des personnes à certains rangs, de part certains critères. Cela n’apparaît pas de nulle part, l’appartenance à la famille du Prophète par exemple, a toujours été un argument d’autorité pour régner sans opposition. De plus, la notion d’arabité est majeure : construction sociale et politique, celle-ci est presque un prérequis dans l’adhésion de la population à un pouvoir. Pourtant, ce lignage n’est pas une fatalité, déjà, les dynasties post abbassides étaient non-arabes. En plus de cela, la fin d’une dynastie ne signifie pas systématiquement la perte de sa légitimité (comme on l’observe avec la division du pouvoir entre les abbassides et les bouyides qui fondent une espèce de tutelle).

L’image du souverain idéal est définie par un ensemble de qualités à avoir, l’une primordiale est le sens de la justice. En effet, une absence de justice ou une justice imparfaite a un risque de dériver vers la fitna - la division et le chaos - l’opposé de ce qui est souhaité dans l’islam. D'autres critères sont attendus chez un souverain, l’ensemble lui accorde la légitimité souhaitée. Un peu comme un contrat de confiance entre un peuple et son autorité : le peuple lui garantit la légitimité en échange de conditions comme s’y connaître en stratégie de guerre, ou la justice comme on l’a vu précédemment. Lorsque les deux parts du “marché” sont respectées, un équilibre

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