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Les religions monothéistes et l'image

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Par   •  25 Janvier 2018  •  Dissertation  •  9 475 Mots (38 Pages)  •  515 Vues

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Les religions monothéistes et les images

Introduction : Images et langage dans les religions

Le thème des images est un thème central dans ces religions (Parabole, figure…). Eventail de notions utilisées dans la tradition juive puis chrétienne pour rendre compte des images qui sont utilisées dans les textes sacrés de ces traditions. Vocabulaire essentiellement grec et latin.Au delà de ces procédés littéraires, il y a quelque chose de plus profond, c'est que dans la tradition juive et chrétienne, le thème traduit par le français image est le thème grec Eikon qui a été traduit en latin par imago. Dans l’islam c'est une notion qui n’est pas inconnue. Le thème image n’est pas utilisé pour signifier dans le livre de la Genèse, le type de rapport entre l’être humain et dieu en tant que créateur « faisons l’H° à notre image et à notre ressemblance ». Pose la dépendance de la créature face à son dépendant. Reflet sensible du créateur.

On va centrer notre réflexion sur la notion d’image et ce qu’elle devient dans la culture.

Elle va être appliqué à différentes productions culturelles. Images littéraires s’appliquent aux images des signes, du geste et de l’objet. Il y a aussi des images qui sont du registre de l’expérience de la vision. Le rêve est une mise en œuvre de notre cerveau à la capacité de produire des images à tel point que des psychologues se sont employés à construire des expériences et interprétations. La production d’images à l’état de rêve est dans la condition humaine, donc on trouve dans les récits bibliques des comptes rendu de rêves. Il y a le rêve de Jacob (échelle entre le ciel et la terre), des rêves prémonitoires, d’enseignements spirituels, d’avertissements. Il y a des rêves spirituels, dont le contenu est celui d’un message venu de Dieu. Il y a des textes qui parlent d’expériences visionnaires, à l’état de veille. A l’opposé, toutes les images produites par l’être humain ne sont pas positives, il y a des images de l’ordre du simulacre ou des choses imaginées c'est-à-dire fantasmata c'est-à-dire qui ressemblent à la réalité mais qui en réalité sont une illusion, comme des mirages. Mais aussi de l’ordre de la production destinée à égarer l’être humain comme les simulacres qui seraient produites par les démons dans la religion chrétienne. Images qui a pour fonction d’orienter les H° vers dieu et à l’opposé des images pour égarer l’H° et l’entrainer du côté de l’illusion. Cela montre combien le visuel est important dans la culture euro-méditerranéenne dans l’Antiquité.

Aujourd’hui quand on parle d’imagination on a l’impression qu’il s’agit de la création d’un monde qui n’existe pas. Or dans les sociétés traditionnelles (antiques et médiévales), ce n’est pas la production d’un monde de fantaisie mais de connaissance. En latin, faculté de l’âme qui permet à l’H° de créer des images. Tout dépend de l’orientation de l’âme (orientée vers dieu ou dans un autre sens). La nature des images dépend de l’orientation de l’âme (=images mentales et psychiques).

  1. Le statut de l’image dans le Judaïsme et l’Islam

On rapproche ces deux religions parce qu’il y a un même positionnement théorique par rapport à cette question. Si on reprend la chronologie de l’histoire des Hébreux, il y a d’abord un aniconisme juif c'est-à-dire une abstention par rapport aux images, une non production d’image, de fait. Avant leur installation en Canaan, ne produisent pas d’image de leur dieu. Ils se sont contentés d’utiliser des pierres levées pour leur culte. Puis comme l’indique les faits, il y a un aniconisme de droit, juridique qui se met en place avec la proclamation des 10 paroles. Il va de pair avec la naissance du monothéisme. Le texte du livre de l’exode (chap 20) « tu ne feras pas d’image sculptée, ni aucune image… ». il s’agit d’une injonction divine à ne pas fabriquer d’images en « 3D ». Il ne faut pas produire d’image en 3D, d’êtres vivants, ni adopté devant les images qui existent, d’attitude de vénération.

Ces textes sont des textes fondateurs, ils auraient inventé l’iconophobie ou iconoclaste, de façon interne pour se différencier des peuples voisins qui faisaient des sculptures de leurs divinités. Le second texte vient du Dt (deutéronome) « aucune figure, qu’une voix », veulent nous dire que dans la tradition biblique, dieu se révèle par la parole, par une voix et ne se manifeste pas par une apparence extérieure, par une figure. Par conséquent, ne pas faire d’image taillée est logique que dieu n’a pas voulu apparaitre à travers une image, une figure. Il est singulier que ce soit dieu lui-même qui promulgue une loi où il ne veut aucune image de lui. Cela nous indique une attitude jalouse avec une visée clairement antipaïenne, babylonienne et polythéiste. Dieu soucieux de se démarquer des voisins.

S’accompagne de l’affirmation d’une transgression de cette loi, comme néfaste et une trahison de la volonté divine. Ici volonté d’écarter les images cultuelles et volonté d’éviter l’adoration de Yahvé sous l’apparence d’une statue. L’épisode du veau d’or prend place dans le récit au moment où Moise est monté sur le mont Sinaï pour les tables de la loi. En son absence son frère croit bon de donner son aval pour la fabrication d’une statue d’un veau en bois recouvert de feuilles d’or. Représente Yahvé. Avant beaucoup de divinités sont représentées sous la forme d’un taureau ou d’une vache. Comme Baal pour les phéniciens qui était symbolisé par un veau ou encore Marduk le dieu de Babylone était aussi représenté par un taureau. C'est surtout après l’exil à Babylone que la loi de Moïse va être en définitif mise en œuvre. Avant il y a eu des images de Yahvé avec le veau d’or et des représentations de Yahvé avec des sceaux-cylindres, qui seraient de modèle pour imprimer dans la cire des images ou pour transporter des messages. Dessus, il y a des images de Yahvé en forme humaine. La loi de Moise est devenue loi qu’après l’exil à Babylone et l’encouragement à l’iconoclaste. Opération de reconstruction d’identité religieuse à travers un récit historique reconstitué (Moïse dans le désert).

Judaïsme : Ça se vérifie aussi dans l’expérience religieuse des prophètes. Pas de vision de dieu dans la tradition juive. Il y a bien des apparitions divines dans la tradition des prophètes mais pas de forme visible de dieu et vision face à face. Même les anges se voilent le visage dans les visions des prophètes. Quand Moise est en dialogue dans Yahvé il n’entend qu’une voix et ne le voit pas « nul ne peut me voir et rester en vie » et « il ne le vit que de dos ». C’est un dieu qui se cache. Position aniconique, iconoclaste sur le plan juridique.

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