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Les 1ers statuts de l'université de médecine De Montpellier (17 Août 1220)

Étude de cas : Les 1ers statuts de l'université de médecine De Montpellier (17 Août 1220). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2015  •  Étude de cas  •  1 671 Mots (7 Pages)  •  1 273 Vues

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Les 1er statuts de l’université de médecine de Montpellier (17 aout 1220)

Introduction :

Ce document est un texte officiel promulguant les statuts (def) de l’école de médecine de Montpellier. Ils ont été conférés en 1220 par le cardinal Conrad d’Urach, évêque de porto et de saint et de sainte-rufine et légat pontifical (représentant du pape) du pape Honorius III (1216-1227). Il remplit en France les fonctions de légat de 1219 à 1225 durant cette période, il remplit des missions pour l’Eglise et est très actif durant la croisade contre les albigeois. En effet le XIII ème siècle est une période de stabilisation et d’organisation durant laquelle, la papauté procède à l’unification de la chrétienté et affirme la suprématie pontificale. Cette structuration donne lieu à la création d’institutions qui sont au service de la papauté comme les universités. Le terme universitas acquiert au Moyen Age le sens juridique de communauté organisé suivant un règlement qui en définit le fonctionnement et la vie interne. Il suffit de donner à l’école du XII ce statut pour que naisse une université ou studium générale qui aura pour traits dominant : la solidarité de ces membres et l’autonomie par rapport aux pouvoir locaux, civil puisque elle relève en principe de la papauté.

A cette même période la situation politique de Montpellier est incertaine puisque l’essentiel de la seigneurie de la ville (à l’exception du territoire épiscopal de Montpelliéret) appartient au roi d’Aragon, Jacques Ier d'Aragon (1213-1276) fils de Pierre II le Catholique et de Marie de Montpellier fille de Guilhem VIII.

Résumé : Dans ce document, le légat du pape Honorius III, le cardinal Conrad D’urach promulgue le 17 aout 1220 les premiers statuts officiels de l’école de médecine de Montpellier. On peut donc se demander comment à travers ces statuts qui organisent l’université, Conrad arrive-t-il à assoir une influence ecclésiastique ?

Pour répondre à cette question nous verrons dans un premier temps la souveraineté de l’Eglise puis nous verrons son organisation interne .

I. la souveraineté de l’Eglise

a) Les origines

La ville de Montpellier n’est pas très ancienne, si on la compare à ses voisines, Aix, Marseille, Nîmes ou Agde. Située sur un nœud de communication, sa croissance va suivre directement l’essor du commerce et du brassage culturel méditerranéen. Les marchands ne sont pas seuls, des savants se déplacent sur leurs traces avec des manuscrits souvent de science médicale. Des documents témoignent de l’activité médicale de Montpellier dès le XIIème siècle comme par exemple dans les lettres de Jean de Salisbury dans lesquelles il mentionne « qu’on venait en foule se faire soigner dans la cité occitane, ainsi qu’à Salerne (Italie) ». L’enseignement et la pratique de la médecine à Montpellier avaient donc acquis dès cette date une solide réputation, comme le mentionne Conrad dans les statuts de 1220 l.6-7 : « assurément, comme depuis longtemps l’exercice de la science médicale sous le signe du glorieux progrès a brillé à Montpellier ». Cet enseignement médical va être officialisé par un édit en 1180 de Guilhem VIII dans lequel, il prône la liberté d’enseigner dans la ville du moment que le maître prouve ses capacités par des manuscrits ou son expérience. Cet édit qui a laissé une trop grande liberté aux médecins a eu pour conséquence d’installer une anarchie dans les études. Il devient nécessaire que le corps médical puisse former un ensemble cohérent pour pouvoir ainsi faire reconnaître ses droits. Pour cela, la qualité de médecin doit être reconnue par des titres et des diplômes. Ce but sera atteint par l’entrée de la médecine au sein de l’enseignement universitaire.

L’université étant un instrument de la papauté, l’Ecole de médecine de Montpellier, comme cela a été fait en 1215 pour l’université de Paris, reçut elle aussi ses premiers statuts du cardinal Conrad (légat du pape Honorius III).

b) Dépendance au pouvoir ecclésiastique

Ces statuts affirment la souveraineté de l’Eglise tout d’abord par l’autorité de son signataire : Conrad, légat du siège apostolique (représentant du pape lui-même) qui dès les premières lignes assoit son pouvoir « Conrad par la miséricorde divine, évêque de porto et de sainte ruffine, légat du siège apostolique à tous les fils de la sainte mère Eglise, salut dans le Christ Jésus »l.1-2 et par le patronage qu’il confère à l’évêque de Maguelone « celui qui n’aura pas tenu une école de Montpellier ne pourra tenir une école publique s’il n’a été auparavant approuvé par l’évêque de Maguelone et quelques régents qu’il sera adjoint, selon la bonne décision de son jugement » l.20-23.Néanmoins l’évêque de Maguelone reste sous l’autorité du pape : il administre et juge sous les auspices du Saint Siège « si l’on fait appel , que l’on fasse appel à l’évêque de Maguelone , l’autorité su siège apostolique étant sauve dans tout le cas »l.29-30 . L’université se trouve donc sous l’autorité du pape et sous celle de l’évêque de Maguelone. Les papes ont en effet un droit sur l’université puisque appartenait à l’Eglise le monopole de l’enseignement

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