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Le sac d'Origny par Raoul de Cambrai

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Par   •  4 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  2 209 Mots (9 Pages)  •  650 Vues

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Le sac d’Origny par Raoul de Cambrai

Mots à définir : Vermandois, bourgeois, chevaliers, destriers, barons, bourg, écuyers, , abbayes moines, nonnes.

Intro :

La chanson de Rolland montre un martyr de la foi, Rolland, neveu de Charlemagne, qui périt de la trahison d’un félon, Ganelon, et de l’attaque des sarrasins. Insérée dans le « cycle du roi », cette œuvre cherche à célébrer les valeurs de la chevalerie en la christianisant dans un combat saint contre les ennemis de la foi. Mais le héros ici est peint sous un jour moins favorable : c’est Raoul, sire de Cambrai, qui avec son armée, condamne un bourg aux flammes, Origny, en Vermandois, par souci de vengeance. L’extrait est ici tiré d’un ms du XIIIe s, mais le récit le plus connu date du XIIe siècle et il est peut-être issu d’un remaniement d’une version antérieure. Cette chanson appartient au cycle des « vassaux révoltés », qui montre les vives tensions entre les vassaux et leur roi. L’auteur est probablement un clerc, et l’hypothèse est corroborée par le récit qui est fait des violences aristocratiques contre un bourg et notamment son monastère. Le mouvement de la paix de Dieu, depuis le Xe siècle, dénonce les attaques contre les clercs et en général les désarmés (les inermes). Les clercs opposent les vices de la mauvaise chevalerie aux vertus de la bonne chevalerie, qui protège les Eglises et les pauvres. Ce faisant, ils contribuent aussi à christianiser et à valoriser le groupe chevaleresque qui se structure comme catégorie et idéal social.

Le récit commence par l’attaque perpétrée par les bourgeois d’Origny contre trois hommes de l’armée de Raoul. Celui-ci décide de leur livrer bataille. Il force les palissades, pénètre dans le bourg, engage le combat, y compris contre les populations civiles. Pour finir, il met le feu au bourg et à son monastère, où les périssent les nonnes.

Comment ce texte parvient-il à dresser en négatif le portrait d’une chevalerie idéale ?

Idées : guerre de pillage ; localisation (Vermandois Xe s, enjeu de pouvoir), les inermes, l’entrée par la ruse, la municipalité et les bourgeois, la vengeance et la haine, le seigneur, la chevalerie, guerre et bataille, destriers, l’armée, les barons, les tentes, la fortification, le bourg, le combat des chevaliers, écuyers, le feu, crimes irrémissibles, paix de Dieu, les maisons, l’architecture de l’église, abbaye.

I. La guerre.

A. Le chef de guerre : Raoul, sire de Cambrai.

1. Le seigneur. Appelé « sire » par ses « hommes ». Déf. Les pouvoirs sur les hommes. Les rituels : on « tombe à ses pieds »…..(l. 9).

2. Un enjeu : le  « Vermandois ». autour de Saint-Quentin. Au Xe siècle, terres disputées par les carolingiens, les Robertiens, et les Herbertides qui s’y implantent. Herbert de Vermandois est un personnage de cette chanson de geste. Si on ajoute Cambrai, les lieux cités se placent dans la France du nord, celle qui connaît la plus forte croissance économique au XIIe siècle (Bassin Parisien, Picardie, Normandie).

B. L’armée de Raoul.

1. A la tête : les barons et les chevaliers : le mot « chevaliers » crié par Raoul dans l’appel à la bataille (l. 11-12). Preuve du rôle de la chevalerie à l’époque. Déf. Ces guerriers à cheval, dont le rôle est central dans les guerres, s’intègrent à la noblesse au cours du XIIe s. Ils sont sans doute confondus avec « dix mille barons » mentionnés (l. 15). Déf : ce ne sont pas des princes, ni des sires châtelains, mais sans doute des chevaliers dont la valeur est particulièrement soulignée. Cf la Chanson de Roland : « il frappe comme un baron » Armée et fidélité impressionnante : quel sire peut aligner autant d’hommes à l’époque ? A Bouvines, Ph Auguste dispose de 1300 chevaliers. Exagération typique de la chanson de geste et de nombreuses chroniques du temps qui n’ont pas un usage toujours comptable des nombres. Les chiffres sont aussi symbolique : ici, 10 000 signifie peut-être un grand nombre.

2. Ecuyers et « mauvais garçons ». Les seconds s’introduisent la nuit dans Origny pour se livrer au pillage (l. 4-5), procédé fréquent à l’époque. Sûrement des jeunes (au sens de Duby, donc des célibataires), peut-être des chevaliers ou des mercenaires….en tout cas disposent de chevaux comme des chevaliers et semblent bien chevaucher (l. 7). Les écuyers sont cités au moment de l’assaut, leur rôle semble secondaire : ils apportent l’échelle (l. 25), ils jettent les charbons ardents (l. 29-30). Ce sont des servants des chevaliers, peut-être des apprentis chevaliers….Ils sont peut-être aussi en charge des chevaux des chevaliers, les destriers, leurs selles….

C. Les pillages.

1. les biens. Le texte s’ouvre sur le pillage et l’incendie des campagnes du Vermandois (l. 1). Il insiste sur le bétail, bœufs, moutons et porcs. Ce sont des biens précieux, qui alimentent les paysans, qui sont éventuellement vendus sur les marchés, qui peuvent être remis au seigneur au titre du prélèvement seigneurial. Les bœufs servent aussi à tirer les instruments de labour (charrue). Les prendre revient ainsi à fortement affaiblir l’économie des campagnes. Telle est la guerre à l’époque, une succession de pillage. Sont mentionnés des « fourrageurs », l. 2, sûrement des hommes de guerre spécialisés dans ce genre d’opération.

2. les hommes. Les « pauvres gens » sont aussi touchés (l. 3). La pauvreté ne désigne pas forcément la misère. Dans les textes de l’époque, les pauvres sont souvent les gens sans défense, faible, qui ont besoin d’un protecteur. Ici d’ailleurs, leur pb est qu’ils n’ont pas pu fuir, cad trouver refuge dans un château…Difficile de savoir quel est le sort réservé à ces hommes : on ne capture pas les paysans pour en obtenir une rançon. En tout cas, ces atteintes aux personnes et aux biens des paysans sont contraires aux principes de la paix de Dieu.

Transition : la guerre n’est pas la bataille, mais peut y conduire.

II. La bataille.

A. Le déclenchement

1. Vengeance. Le déclenchement vient des violences subies par les jeunes garçons (l. 11), ce qui d’ailleurs conforte l’hypothèse qu’il s’agit de chevaliers. On

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