L'adoubement du jeune Roland par son oncle

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Du IXe siècle au XVe siècle, une institution naît ; c’est la chevalerie. Cette dernière a marqué de son empreinte toute la vie de l’Europe militaire, où les chefs sont les rois et les hauts serviteurs. Cette institution provient de rites, et des oraux, restés dans nos mœurs. Cependant, cette chevalerie reste mal connue. Très peu de textes, et ceux retrouvés doivent être utilisés avec circonspection. Les sources les plus connues restent : les chansons de geste et les romans courtois, ainsi que les cérémoniaux d’adoubement.
        Ainsi, la miniature traite de l’adoubement du jeune Roland par son oncle Charlemagne. Ce document est une source matérielle. Plus particulièrement de nature iconographique, une enluminure, qui permet d’être une richesse pour la compréhension de la société. Cette miniature est inspirée des chansons d’Aspremont. Ce sont des chansons de gestes faisant partie de l’époque carolingienne. Cette miniature date de 1240-1250 soit du 13e siècle à Londres. Cette miniature est publique et a pour objectif de mettre en exergue une image idéalisée d’une chrétienté unie lors du processus d’adoubement. Un cérémonial d’adoubement comprenait 4 parties : la confession et veillée d’armes, la communion, la remise des armes et la colée, la fête. Ici sont représentées la remise des armes et la colée. Mettant en avant des personnages réels, tel que Roland et Charlemagne mais représentés de manière imaginaire.
        L’auteur de cette miniature tout comme l’auteur des chansons d’Aspremont datant du XIIe siècle reste anonyme. Donc aucune information ne peut être fournie sur l’auteur du document.
        Cette miniature montre l’adoubement du jeune Roland, au centre de la miniature par son oncle Charlemagne à gauche. La structure de cette miniature met en avant le passage à l’âge adulte pour le jeune Roland qui devient un chevalier avec la remise des armes. En particulier l’épée bénite par l’évêque que Charlemagne offre à Roland. Il devient chevalier suite à sa victoire sur la montagne d’Aspremont contre Eaumont. Le rôle des 3 ordres est représenté ci-contre avec l’évêque à droite représentant la chrétienté unie. Puis le rôle des travailleurs, représenté par les deux hommes de part et d’autre du jeune Roland. Et le troisième représentant les combattant : chevaliers, avec les épées.  
        Au XIIe siècle, la chanson d’Aspremont, met en avant un contexte tumultueux où l’esprit de croisade est valorisé. Cette Chanson relate vers 1187-1191, la campagne menée par Charlemagne en Italie du sud contre les troupes du sarrasin Angolant. Charlemagne combat les Sarrasins qui ont envahi la Calabre, (la montagne fictive nommée Aspremont). Evoquant une expédition fictive de l’empereur en Italie. En outre, l’auteur narre les premiers exploits du jeune Roland, et la façon dont il acquiert le pouvoir. Notamment par sa victoire à Eaumont et son adoubement en recevant : l’épée de Durandal, l’olifant, et le cheval Veillantif.
        Ainsi, au VIIIe siècle, l’adoubement consistait en un rite de réception des armes afin de devenir chevalier. Mais il en est tout autre aux XIIe et XIIIe siècles. La cérémonie d’adoubement est idéalisée et mettant en lumière un signe honorifique et promotionnel pour devenir un servant du seigneur. À cela s’ajoute aussi la dimension festive de l’adoubement. Et cette corporation s’est transformée et aristocratisée. La chevalerie est représentée comme un idéal, un mythe.
        Il serait intéressant de se demander en quoi la miniature faite à la fin du XIIIe siècle, met en avant des personnages réels mais envisagés de manière imaginaires lors de l’adoubement du jeune Roland par son oncle Charlemagne.
        En étudiant dans un premier temps le contexte, et les personnages importants dans lequel se déroulent l’adoubement avant d’aborder l’adoubement de Roland par Charlemagne. Et enfin la vérification de cet adoubement sur la miniature : évolution et point de vue différent au XIIIe siècle. 

Le contexte et les personnages importants dans lequel se déroulent l’adoubement

                       Charlemagne adoube son neveu, Roland. Ces derniers sont des personnages centraux de la miniature,  cette cérémonie  consistait à devenir un chevalier.

         Les raisons : « Rolandin » au centre de cet adoubement
                Tout d’abord, Roland est au centre de la miniature. Il est aussi appelé Roland le preux,  ou « Rolandin » jusqu’à son adoubement. C’est un personnage de l’épopée française. Il est guerrier franc, grand seigneur franc, préfet de la Marche de Bretagne. Son objectif est de défendre la frontière du royaume des francs. Il est de haute naissance car c’est le neveu de Charlemagne, représenté au centre gauche. Roland n’était pas seulement le neveu de Charlemagne, mais aussi un fidèle à ses côtés pour défendre la chrétienté face aux Sarrasins. Il était, dû à son jeune âge, confié à l’évêque Turpin mais il s’est échappé pour rejoindre les francs. Il tue Eaumont et sauve le royaume franc, n’étant pas encore chevalier. C’est ainsi que Charlemagne, reconnaissant, adoube Roland, suite à la victoire face aux Sarrasins. Il reçoit l’épée de Eaumont, nommée Durandal, le cheval nommé Veillantif et un olifant.
                Son rôle central est perçu par la présence de son oncle Charlemagne. Tous les deux au centre. La petite taille de Roland face à Charlemagne montre la différence d’âge (trop jeune selon Charlemagne). Mais la différence de taille est moindre sur la miniature, surélevé par les accompagnateurs qui lui chaussent ses éperons sans doute en or. Roland est habillé tel un chevalier, avec l’épée à sa hanche (attaché avec le baudrier), les éperons aux pieds, et le haubert. Mais il lui manquait le heaume, écu, lance, cheval. Cela est expliqué par le fait que l’adoubement est fait en temps de guerre, donc seulement la remise de l’épée et la colée. Les mains de Roland peuvent supposer des prières qu’il est en train de faire pour rendre hommage à Charlemagne. D’après la chanson de Roland, Roland est un chevalier de l’armée de Charlemagne. C’est un des héros les plus populaires au Moyen Âge. Le personnage de Roland est associé à son épée Durandal(présente), à son cheval Veillantif (absent) et à son cor, un olifant (absent aussi).
                Durant le retour de la conquête d’Espagne, lorsque l’armée de Charlemagne revient en France en traversant les Pyrénées. Elle se fait attaquer par les montagnards Basques. Cela se traduit par une défaite en 778. C’est à ce moment que Roland périt au col de Roncevaux suite à la trahison de Ganelon. Mais les chansons de gestes telles que les chansons de Roland camouflent cette défaite et la transforment en une épopée chevaleresque.

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