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Statue de Pline le Jeune

Analyse sectorielle : Statue de Pline le Jeune. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Janvier 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 040 Mots (9 Pages)  •  846 Vues

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D'un point de vue étymologique, le mot « secte » vient du latin secta, qui a comme définition une voie que l'on suit, un parti, une cause, une doctrine philosophique, une secte religieuse1. Ce terme est dérivé du verbe sequi, qui signifie « suivre » (la dérivation étymologique à partir du latin secare, qui signifie « couper », est erronée2.)

Le mot secte en grec, équivalent de la secta latine, est hairesis (αἵρεσις: option, opinion, secte, parti). Une hérésie désignait d'abord le choix ou la préférence pour une doctrine, bien avant d'avoir la connotation péjorative que l'Église catholique lui connaît: celle de doctrine dissidente.

Certaines grandes religions actuelles furent, à l'origine, des sectes émanant de religions plus anciennes et déjà bien implantées. Ainsi, le christianisme s'est d'abord développé comme une secte au sein du judaïsme, dont il a repris une partie des enseignements. Néanmoins, ces religions ont acquis au fil du temps un grand nombre d'adeptes et une reconnaissance officielle importante.

Statue de Pline le Jeune

L'Antiquité ne donnait pas de connotation négative aux termes de secte ou hérésie, mais faisait par contre une distinction entre religion licite, ou pas. C'est en tant que religion illicite que les premiers chrétiens, lors des persécutions du iie siècle, se virent être qualifiés par Pline le Jeune de « superstition déraisonnable et sans mesure »3 et que Celse leur reprocha des dérives telles que de viser à « miner l'ordre social et former un État dans l'État », ou de nuire « à la santé publique en détournant les adeptes des médecins attitrés au profit des promesses illusoires de guérison »4.

C'est dans le sens de sous-branche de religion que l'on peut parler de secte pour les groupements issus du bouddhisme, de l'hindouisme, du shintoïsme ou du taoïsme. Mais autant ces religions ont toujours été plus ou moins ouvertes à la dissidence, autant le christianisme, se voulant par nature universel, l'a longtemps combattue : dans les pays catholiques, toute dissidence, qualifiée d'hérésie, a donc toujours eu une connotation péjorative, et a été susceptible de répression.

Par la suite, par volonté d'établir un monopole religieux, l'association de ces doctrines au pouvoir politique (après Constantin Ier) va faire apparaître la notion d'orthodoxie.

Le protestantisme a longtemps été considéré comme une hérésie par l'Église catholique romaine et a entraîné une grande répression de ses membres à la Renaissance, qui déboucha sur de longues guerres en Europe (guerres civiles en France et Allemagne, guerre entre pays de religions différentes) et des massacres, notamment lors de la nuit qui marqua la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572 ou lors de la prise de Magdebourg. Quelques siècles plus tôt, les persécutions de l'Inquisition, tribunal d'exception de l'Église catholique, avaient été encore plus fortes contre ce qui était appelé l'hérésie cathare.

Dans son Dictionnaire philosophique, Voltaire classe comme sectaire toute croyance non acceptée universellement ou non prouvée de façon évidente5.

Le mot secte peut avoir une connotation moins péjorative dans d'autres cultures: le mot sect en anglais, par exemple, est plutôt neutre, et le mot cult reprend notre définition du mot secte. Le mot culte en français, n'a aucune connotation péjorative. L'emploi de ces deux mots différents permet de lever une partie de l'ambiguïté du terme français. sect tend à correspondre à la définition étymologique (comme pour les sectes protestantes qui n'a alors guère de portée négative), alors que cult tend à correspondre à la définition sociologique du terme français secte (comme pour cargo cult ou cultes du cargo qui décrit péjorativement un groupe aux croyances farfelues et parfois dangereuses).

En dehors de la France et de la Belgique, le désir de catégoriser ce qu'est une secte est moins fort. Selon Arnaud Esquerre « La « secte » en tant qu’organisation totalitaire, à visée thérapeutique, spirituelle, philosophique ou religieuse, et au sein de laquelle les adeptes sont manipulés mentalement est une invention française et collective des années 1970 et 1980 »6.

Typologie des sectes[modifier | modifier le code]

Dans cette typologie, le type Secte n'a de sens que par opposition au type Église, alternative dissidente de la religion qui prend sa place au milieu des institutions profanes.

Françoise Champion la résume ainsi7:

« Selon [Weber et Troeltsch], on naît dans l'Église, qui est coextensive à la société, mais on entre dans une secte par conversion. Selon eux, également, l'Église accepte un compromis avec le monde, alors que la Secte le récuse. Enfin, dans l'Église, il y a deux catégories de personnes : clercs ou religieux d'un côté, laïcs de l'autre. Aux premiers, une morale exigeante; aux seconds, une morale plus accessible. Cette distinction clercs-laïcs ne se retrouve pas dans la Secte : tous les membres y sont, en principe, égaux et tous sont soumis à la même morale, exigeante. »

Pour certains sociologues, les Témoins de Jéhovah constituent une « secte protestante ».

Avec le temps la secte se banalise, commence à faire des concessions ou des compromis, et se rapproche finalement du type Église.

Selon Nathalie Luca8,

« L'exemple magistral en est la naissance du protestantisme. À la Réforme, un besoin de radicalité s'exprime, pour revenir au plus proche d'un christianisme authentique moins imprégné de la vie sociale. C'est une démarche volontaire et pleinement religieuse de chrétiens engagés. La secte - le mot n'a pas de connotation péjorative - est une force de rupture par rapport à l'Église dont elle est issue et qu'elle accuse de se compromettre avec le monde. La réforme a donné naissance à quantité de groupes radicaux, de « sectes ». Mais, à chaque époque, on retrouve ce besoin de radicalité: Baptistes, Témoins de Jéhovah, Pentecôtistes, Charismatiques, protestants et catholiques, etc. Et comme la radicalité est difficilement viable à long terme, peu à peu la secte se « routinise », perd de sa ferveur initiale, et devient une Église vouée à d'autres réactions sectaires et schismes ! »

La rupture entre la secte au sens péjoratif et la société est un point fondamental.

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