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Les chevaliers à Rome

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Par   •  28 Novembre 2017  •  Dissertation  •  2 400 Mots (10 Pages)  •  657 Vues

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Les chevaliers à Rome

        Dans la République romaine, tous les hommes libres sont citoyens. Cependant, la société est divisée, et tous les hommes ne sont pas égaux.L'un des groupes sociaux est donc les chevaliers, l'un des plus prestigieux, et donc l'un des plus influents.

        Du IVe  au IIe av. J-C, Rome a vu son territoire s'étendre, passant d'une simple cité-Etat contrôlant une petite région, le Latium, à une ville à la tête d'un empire colonial immense. La destruction de Carthage en 146 av. J-C fait de Rome la seule maîtresse de la Méditerranée. Elle a conquis tout le littoral, et est alors devenue la plus grande puissance du monde connu. Mais sur le plan intérieur, la ville a connu quelques troubles, dont les plus importants sont attribués aux Gracques, qui ont fait voter les lois agraires et ont essayé de donner plus d'importance politique au peuple. Ces troubles cessent avec la mort de Caius Gracchus en 122 av. J-C. Durant cette période, on peut constater l'affirmation des chevaliers dans la société romaine. Ils constituent une part de cette société sous la République. Les chevaliers sont apparus sous la royauté, et étaient un groupe militaire prestigieux avant tout, ils représentaient la cavalerie. Sous la République, ils deviennent un groupe social mais perdent leur prestige militaire Cependant, ce groupe social est difficile à définir car il est ouvert et peu stable. La richesse est une des composantes qui permet de les définir, mais elle n'est pas la seule, bien qu'étant la plus importante. Leur statue est reconnu, et ils occupent une place importante dans la société, du point de vue politique comme du point de vue économique.

        Ainsi, dans ce contexte d'expansion, quel est le rôle et l'importance des chevaliers au sein de la société romaine ?

        Il faut avant tout étudier l'apparition et la composition de l'ordre équestre pour comprendre leur place dans la société républicaine. Ainsi, ce groupe possède un statut social reconnu, et s'insère très clairement dans l'économie romaine, notamment auprès de l’État. Ce statut leur donne aussi un rôle politique important lors des votes, et leur influence joue sur la politique romaine.

  1. Apparition et composition, un ordre aristocratique

A) Un ordre noble dès son apparition

Les chevaliers sont apparus sous la royauté et sont organisés sous la forme de centuries (groupe de cent hommes). Ils ont avant tout une visée militaire, ce sont ceux qui font la guerre et défendent la cité. Il y a trois centuries sous Romulus, qui sont créées par le roi pour défendre la ville. Elles sont nommées Tities, Ramnes et Luceres, noms qui ont un rapport avec des héros romains, ce qui montre déjà leur prestige (le nom « Ramnes » faisant directement référence à Romulus). Ces centuries passent à six sous Tarquin l'Ancien. Ses membres sont alors choisis selon un système ploutocratique (les plus riches citoyens) et aristocratique (l'élite de la cité). Cette double condition en fait donc un groupe très fermé : il faut faire partie de l'élite économique et sociale. Les chevaliers reçoivent le cheval public (« equo publico ») de la cité : ils sont donc bien orienté vers le côté militaire avec un rayonnement prestigieux. En effet, la cité leur offre ce cheval alors qu'ils ont les moyens de l'acheter, on peut donc voir que leur statut de « défenseurs de la cité » les privilégie. Mais ce groupe n'est pas réservé qu'aux patriciens sous la royauté. Cependant, nous pouvons penser qu'ils dominent largement cet ordre. Ainsi, sous la république, les centuries passent à dix-huit. L'ordre perd sa valeur militaire avec l’avènement des hoplites au VIè siècle av. J.C, elle devient une simple troupe. Mais l'ordre ne disparaît pas pour autant, et il devient un groupe social spécifique qui s'affirme. Ainsi, Claude Nicolet date l'apparition des chevaliers en tant que groupe social défini à partir de le censure d'Appius Claudius en 312 av. J.C. Il réforme en effet l'organisation censitaire en changeant le cens foncier en cens monétaire, ce qui ouvre le groupe. Les chevaliers sont donc avant tout recrutés par rapport à leur fortune mais des critères moraux entrent en jeu.

        B) Un ordre composé de l'élite des citoyens

        Le recrutement se fait donc par rapport à la richesse, cet ordre est donc composé des hommes pouvant s'acheter un cheval. L'appartenance aux centuries équestres est une distinction sociale. C'est donc un ordre social important : il est composé des citoyens les plus riches, ils pouvaient être membres de la nobilitas ou être des plébéiens, seul compte le revenu. Les centuries équestres regroupent donc tous les chevaliers, c'est-à-dire ceux qui ont reçu le cheval public (« equo publico »). Cependant, tous les cavaliers ne sont pas chevalier. En 214 av. J.C, on compte 23 000 cavaliers pour 1 800 à 2 400 chevaliers qui se trouvent dans les centuries (cependant, P.Marchetti explique qu'à cette époque les centuries pourraient compter plus d'hommes, et donc tous les cavaliers pourraient être des chevaliers). On peut donc distinguer le chevalier du cavalier par deux critères principaux :

→ le cavalier a les revenus nécessaires pour être chevalier, mais il n'a pas été choisi par les censeurs ou il a refusé d'entrer dans l'une des centuries.

→ Le cavalier a acheté son cheval lui-même, on dit alors qu'il est « equo privatio » (il possède un « cheval privé », acheté à ses frais).

La seule différence entre les deux catégories est donc l'appartenance à une centurie équestre.

  1. Le statut social des chevaliers et leur place économique dans la société romaine

A)Un statut social reconnu par tous

Tout d'abord, les chevaliers se distinguent du reste de la population par plusieurs signes distinctifs :

→ l'anneau d'or : il est difficile de savoir quand ce symbole honorifique se répand chez les chevaliers. Il était avant réservé à la nobilitas, mais les chevaliers s'en emparent. Pline en atteste et Appien écrit que les tribuns militaires (« primores equituum), les portent. On voit ici l'appropriation d'un symbole nobiliaire par l'ordre équestre.

→ la trabée : c'est un vêtement porté par les magistrats royaux étrusques. Une nouvelle fois, les chevaliers s'approprient un symbole prestigieux.

→ la bande de tissu pourpre : le pourpre est associé aux sénateurs.

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