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Les carrières équestres

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Par   •  13 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  3 749 Mots (15 Pages)  •  726 Vues

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Sarah Genestas L3 Histoire

Carrières équestres (inscriptions)

L’ordre équestre aurait été créé par Servius Tullius, le 6ème roi légendaire de la Rome Antique, au VIème siècle av. J-C, lorsqu’il institue les comices centuriates. Les 18 centuries équestres sont les premières unités de vote dans ces assemblées du peuple romain, après les 172 centuries pédestres et enfin la centurie spéciale. L’ordre équestre romain apparaîtrait véritablement après la deuxième guerre punique, c’est-à-dire vers 218 avant J-C. L’histoire de cet ordre est aussi en partie reliée à l’Etat romain, et ses bouleversements politiques qui impliquent parfois des mutations au sein de celui-ci, comme sous le règne d’Auguste où les chevaliers deviennent une noblesse de serviteur au service de l’empereur. L’origine de l’ordre équestre était pour favoriser les plus riches citoyens et plus honorables, ainsi se présente comme une riche classe sociale de Rome, avec une structure inégalitaire, et qui ne dépend pas de l’hérédité. Aussi ils étaient placés parmi les classes dirigeantes après l’ordre sénatorial, avec un caractère militaire toujours présent, mais souvent l’activité essentielle de ces hommes était principalement économique. On pouvait les reconnaître grâce à des symboles comme l’anneau d’or ou encore de la bande de pourpre présente sur leurs tuniques, mais aussi à l’accession du  «cheval public». L’accès à cet ordre disposait de 3 conditions comme le fait d’être un homme riche avec une grande fortune de base de 400 000 sesterces, le refus d’accomplir des magistratures, et l’honorabilité.

Nos inscriptions de carrière équestres sont issues de la période de l’empire romain qui débute en 27 avant J-C à 476 après J-C, où on trouve de nombreux besoins pour le développement de l’administration civile. Nos chevaliers ne sont pas tous sous le même souverain, avec le règne d’empereurs appartenant à des dynasties différentes : les Julio-Claudiens mais aussi pour la dernière inscription par exemple celle des Sévères Alexandre. Ces inscriptions de chevaliers nous montrent ces différents aspects en partant de leurs origines, leurs carrières avec les grandes étapes que ce sont les milices, les procuratèles et les grandes préfectures, mais aussi notamment le point culminant de l’ordre équestre. Certains ont des parcours normaux mais d’autres sont plus originaux, on voit aussi que certaines carrières avancent plus vite, avec parfois des accessions à certains postes plus ou moins aidés avec différents facteurs, comme la relation à l’empereur.

Ainsi, à travers ces inscriptions de carrières équestres,  nous pouvons nous demander qui sont ces chevaliers, comment sont-ils parvenus à l’ordre équestre dans cet empire romain entre le 1er siècle avnat J-C jusqu’au IIIème après J-C? Nous aborderons ainsi dans un premier temps ces hommes prédestinés à l’ordre équestre, puis nous étudierons l’accession à cette carrière équestre et sa relation à l’empire romain.

  1. Des hommes prédestinés à l’ordre équestre ?
  1. La distinction des chevaliers

L’admission au sein de l’ordre équestre de ces hommes était symbolisée par l’ornement du cheval public, cela est inscrit dans la carrière de Lucius Aurélius Nicomédes à la ligne 3 « orné par le divin Antonin du cheval public », qui fait référence aux origines militaire de cet ordre. Pour que cela arrive les chevaliers devaient remplir 3 obligations : être un homme honorable, le refus des magistratures et une fortune de 400 000 sesterces en sa possession. Si ces 3 conditions étaient acquises, le  chevalier accédait à l’ordre équestre par le censeur, et aussi recevait  des symboles vestimentaires pour le reconnaître comme l’anneau d’or et une bande pourpre sur sa tunique angusticlave, la toge blanche. On voit aussi à partir de nos inscriptions que certaines montrent la récompense faite à ces chevaliers avec la mention « ornements consulaires » dans l’inscription numéro 2, qui permet ainsi de les distinguer et qui leur procure aussi des avantages honorifiques. Egalement, à partir du IIème siècle après J-C, on accorde une nouvelle hiérarchie de titres à ces chevaliers, avec des appellations honorifiques, comme « perfectissime » vu dans l’inscription de Felicianus. Cela apparaît avec l’empereur Hadrien qui règne de 117 à 138 après J-C, cet excellent administrateur  a également fait pour l’ordre équestre qu’il n’était plus nécessaire de faire le service militaire, et aussi qu’ils prennent la place d’affranchis impériaux. Sous Auguste, les membres de cet ordre avaient peu de privilèges, mise à part le fait qu’ils puissent avoir des places réservées au théâtre ou au cirque, derrière les rangs des sénateurs dans les 14 premiers rangs. . On voit aussi que certains chevaliers comme Lucius Aurélius Nicomedes, qui est un cas très particulier et rare d’affranchi devenu chevalier, qu’ils reçoivent parfois des décorations militaires : « il reçut une lance pure et un étendard et une couronne murale », et donc que avec Auguste ils sont mis au service de l’empire et que des procurateurs sont recrutés parmi affranchi. Celui-ci a aussi remis en place le jour où l’on honorait les Dioscures (dieux Castor et Pollux), le 15 juillet, les chevaliers défilaient lors d’une parade pour montrer ainsi leur habileté à monter à cheval devant les meneurs les « princes de la jeunesse » (petits-fils de l’empereur). Plus tard, avec l’empereur Dioclétienn on a l’apparition de l’appellation de « perfectissimes » désigne que les chevaliers ne sont plus recrutés sur des critères basés sur la fortune mais sur la gestion de fonctions civiles et militaires. Avec cet empereur de la dynastie des Sévères, les chevaliers en tirent un grand bénéfice puisque depuis la fin du principat d’Auguste, ils ont obtenu les grands commandements militaires et les hautes fonctions administrative, notamment le préfet du prétoire qui le «premier ministre » de l’empereur.

  1. Héritage familiale et géographique

L’ordre équestre n’est pas une classe sociale définie par la naissance d’un homme au sein d’une certaine famille, comme le pouvait l’être l’ordre sénatorial. Chevalier ne traduit donc plus une tradition de naissance, mais de l’argent, et la fortune du chevalier, ainsi on ne nait pas chevalier, et privilégie le rang de l’individu  à celui de la famille. Malgré tout, on voit dans les inscriptions une certaine continuité familiale et ascendance essentielle chez les chevaliers avec inscription n°2 « fils de Sextus » et la n°3 « fils de Tibérius », ce qui implique que l’on a trouvé important dans ces cas-là de montrer d’où venait ces chevaliers. De plus, il faut 3 générations libres pour être chevalier même si ce n’est pas de père en fils, comme l’implique l’inscription 1 « fils de Lucius, petit-fils de caius, arrière-petit-fils de Lucius », peut-être une famille de rang sénatorial, cela montre les 3 générations antérieures de cet homme, qui doivent sans doute être honorables pour que l’on ait inscrit sur cette carrière. Il nous faut donc quand même une ascendance honorable pour être membre de l’ordre équestre, et de naissance libre comme l’indique une des conditions. A l’origine dans l’armée romaine le chevalier devait s’équiper à ses propres frais et entretenir son cheval pour faire partie de la cavalerie, et donc on pouvait que si on faisait partie des romains les plus riches, cela parfois grâce à la famille et à l’héritage.  Pour l’ordre équestre souvent on voyait des enfants de famille sénatoriale qui ne voulait pas suivre la trace de leurs parents, mais plutôt se diriger vers le secteur des affaires, qui refusait donc de suivre la carrière des honneurs et de faire des magistratures. L’ordre équestre a été réorganisé sous le règne d’Auguste et son principat qui va de -27 avant J-C à 14 après J-C, celui-ci voulait former une noblesse de fonctionnaires et de serviteurs du prince. Mais il est replacé après l’ordre sénatorial dans la hiérarchie des classes dirigeantes de Rome, et avait une carrière différente au sein de ces 2 ordres. Il regroupait beaucoup d’hommes différents, certains des provinciaux, des hommes d’affaires, des italiens….comme nous avons pu le voir au sein de nos inscriptions avec Burrus venant de Vaison en Narbonnaise, de Tibérius originaire de Aquilée en Istrie, mais surtout aussi Felicianus originaire d’Afrique proconsulaire. Cela montre bien ces différences entre ces chevaliers venant de diverses provinces et cités de Rome. On voit également que ces hommes appartenaient à des tribus « de la tribu Sergia », « de la tribu Voltinia », « de la tribu palatina » en rapport avec leurs cités d’origine, ou alors en raison de leur carrière avec leur formation.

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