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L'exercice du pouvoir dans les régimes totalitaires: points communs et différences

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Par   •  8 Février 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 470 Mots (10 Pages)  •  1 607 Vues

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L’exercice du pouvoir dans les régimes totalitaires : points communs et différences.

Le totalitarisme est probablement le système politique qui a le plus marqué le XXe siècle du fait du nombre de personnes concernées, de la taille et de la puissance des États totalitaires, mais aussi de leur impact décisif sur l'histoire et en particulier sur le déclenchement des guerres. Les États totalitaires se caractérisent par une emprise totale du pouvoir politique sur tous les aspects de la vie d'une société. Si l'on se réfère à cette définition, il y a eu trois États totalitaires au cours du XXe siècle : l'Italie fasciste de Mussolini (1922-1943), l'Allemagne nazie d'Hitler (1933-1945), et l'URSS de Staline (1922-1953). En quoi ces trois pays totalitaires ont des points communs ainsi que des différences ? Dans un premier temps nous allons nous intéresser aux points communs de ces trois pays totalitaire et dans un second temps nous allons étudier leurs différences.

Ces trois pays ont dirigés par des dirigeants différents mais qui utilise les même techniques et ce sont des états tout puissant qui refuse les oppositions politiques. Tous sont dirigés par un leader charismatique (Mussolini, Staline, Hitler sont tous trois des orateurs de talent), faisant l'objet d'un véritable culte de la personnalité (portraits, propagande dans tous les médias, dans les écoles, etc.). Dès leur arrivée au pouvoir, les trois hommes ont tout d'abord veillé à s'assurer de la fidélité de leurs fonctionnaires et à éliminer les opposants potentiels (en Allemagne Hitler a exclu les Juifs et les communistes). Le pouvoir est centralisé (les Länder allemand perdent leur indépendance).En Italie et en Allemagne, les anciennes institutions sont conservées mais n'ont plus de pouvoirs réels (le roi d'Italie et le Parlement italien ne peuvent plus qu'enregistrer les décisions prises par le gouvernement ; de même pour le Reichstag allemand). Mussolini, Hitler et Staline concentrent les pouvoirs entre leurs mains et gouvernent en s'appuyant sur un cercle restreint de proches : « Grand Conseil du fascisme » pour Mussolini ; dirigeants SS pour Hitler, qui s'applique à entretenir des rivalités entre eux pour mieux les diriger ; cadres du parti communiste de l'Union Soviétique aux ordres de Staline. Hitler, Staline et Mussolini s'appuient sur de puissants partis uniques qui quadrillent littéralement le pays (les syndicats indépendants sont par exemple remplacés par les syndicats officiels des partis). Dans les trois cas, des polices politiques sont chargées de réprimer toute forme de contestation. En Italie, les opposants sont exilés, mais dans l'Allemagne nazie des camps de concentration sont ouverts dès 1933 et on y déporte les communistes, les socialistes, et tous ceux considérés comme des « ennemis politiques » qui « souillent le corps allemand ». En URSS, Staline ordonne une première vague de terreur entre 1929 et 1932 avec la « dékoulakisation » : 1,8 millions de paysans russes « aisés » sont déportés dans des camps (les goulags) en Sibérie ou dans des régions éloignées de l'URSS. Une seconde vague de répression, « la grande terreur », se déroule entre 1936 et 1938 (procès de Moscou ; 700 000 personnes exécutées). 15 millions de Soviétiques seront déportés dans les goulags entre 1917 et 1953.

Ce sont aussi des sociétés sous contrôle (vie quotidienne, culture, loisirs). Les régimes totalitaires veulent contrôler et surveiller tous les aspects de la vie des populations, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont enrôlés dans des groupes maîtrisés par les partis : jeunesses hitlériennes, Balilla en Italie, camps de pionniers en URSS. Les programmes scolaires sont remaniés de manière à inculquer à la jeunesse les valeurs du régime et à former les cadres obéissants des nouvelles sociétés auxquelles aspirent les dictateurs. Les adultes également doivent adhérer aux syndicats officiels des partis ou aux associations de loisirs s'ils ne veulent pas subir de pression de la société où la dénonciation et le contrôle mutuel sont encouragés. En URSS, c'est l'État qui organise les vacances des ouvriers « les plus méritants ». Toute la société est soumise à une importante propagande d'État qui contrôle tous les médias, y compris le domaine artistique. Des styles artistiques « officiels » voient ainsi le jour alors qu'à l'inverse on interdit « l'art dégénéré ». En Allemagne, des buchers sont dressés pour y brûler des milliers de livres interdits. Les autorités organisent également de grands rassemblements où les leaders font des discours devant des milliers de personnes. Dans tous les cas, les populations sont partagées entre consentement (certains par conviction, beaucoup parce qu'ils n'ont pas le choix) et résistance (mais cette dernière reste modérée). Ce qui a servi l’ascension du régime totalitaire est que l’économie était au service de l’état. En Italie et en Allemagne, les fascistes et les nazis sont arrivés au pouvoir avec l'aide des milieux d'affaires qui continuent de les soutenir lorsqu'ils sont au pouvoir. En contrepartie, la propriété privée est maintenue, et les industriels peuvent continuer à s'enrichir avec l'aide des appareils d'État. Ainsi, en Allemagne, certains industriels profitent de la main-d'œuvre des camps de concentrations. Les réformes sociales ne font plus partie des programmes politiques des deux États.

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