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L'année 146 : destruction de Corinthe et de Carthage

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Par   •  26 Octobre 2019  •  Commentaire de texte  •  2 134 Mots (9 Pages)  •  721 Vues

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« Veni vidi vici » la phrase prononcée par Jules César est devenue célèbre pour désigner toute victoire fulgurante. Elle reflète une époque où Rome parvient à imposer sa domination sur l’ensemble du monde méditerranéen. Le texte, que nous étudions ici retrace les prémices de la domination du monde méditerranéen, caractéristique de l’Empire romain. Ce texte est un extrait de l’Histoire Romaine écrit par Velleius Paterculus. Velleius Paterculus est un auteur romain du Ier siècle après J.-C, date du début de l’Empire Romain. Sous le règne Tibère, deuxième empereur romain, il est nommé questeur, une charge magistrature responsable du Trésor public et des finances de l’armée et des provinces. Par le biais de cette magistrature, il participe aux campagnes militaires menées en Gaule et en Germanie par l’empereur Tibère. Il écrit l’Histoire Romaine, une œuvre divisée en deux tomes et dédié à Marcus Vinicius, consul en 30 après J.-C. Son œuvre retrace les principaux évènements de l’histoire du monde gréco-romain. Elle s’ouvre sur le récit de la guerre de Troie et s’achève au consulat de Marcus Vinicius. Dans son œuvre, Marcus Vinicius apporte un vif intérêt aux portraits des grands hommes dont il établit des portraits très détaillés. Il enrichit également son récit d’anecdotes ainsi que de réflexions morales. Le texte étudié est un extrait du premier volume de l’Histoire Romaine retraçant la destruction de Corinthe et de Carthage en 146 avant J.-C. À cette époque, Rome n’est pas encore un Empire, mais une République où le Sénat est l’institution république la plus importante. Au IIe siècle avant J.-C, Rome est en pleine expansion à travers le bassin méditerranéen et l’Orient. La destruction de Carthage en 146 avant J.-C marque l’achèvement de la troisième et dernière guerre puniques et la création d’une nouvelle province appartenant à Rome : l’Afrique.

À travers l’étude de ce texte, nous pouvons nous interroger sur le déroulement et le mobile des guerres menées par Rome au cours de la République et comment ces guerres amorcent une domination totale du monde méditerranéen. Nous verrons dans un premier temps, que les guerres sont encadrées et préparées par des institutions politiques. Dans un second temps, nous verrons que ces guerres amorcent une volonté d’impérialisme avec la conquête du monde méditerranéen selon le principe de la guerre juste. Enfin, dans un troisième temps, nous nous interrogerons sur les véritables mobiles des guerres menées par Rome.

  1. Une guerre encadrée par des institutions politiques

Dans le monde romain, les guerres sont encadrées par des institutions et des règles politiques.

- Le Sénat

Les guerres à mener contre les ennemis de Rome sont décidées par le Sénat « le Sénat à décider l’anéantissement de Carthage » (ligne 6). Dans la République Romaine, le Sénat est l’institution politique la plus importante. Les sénateurs possèdent un rôle sur la politique étrangère. En théorie, le rôle militaire de cette institution se limite à superviser et conseiller les consuls en charge du commandement des armées. Le Sénat s’assure de la stratégie a mené au cours des guerres et veiller au respect de la guerre juste.

- Le consulat et le pouvoir de l’impérium

Les guerres sont menées sur le terrain par les consuls qui commandent les armées. « On désigna pour faire cette guerre le consul Mummius » (ligne 4), « La guerre contre Carthage était menée depuis deux ans par les précédents consuls » (lignes 11-12). Le consulat est une institution politique formant un collège de deux magistrats, élus pour un an par le peuple « sous le consulat de Cn. Cornelius Lentulus et de L.Mummus » (lignes 18-19) et « sous le consulat de Claudius et Fulvius » (lignes 20-21). Ils possèdent le titre d’« imperatores » (ligne 31), c’est-à-dire titulaire du pouvoir suprême de l’impérium qui est un pouvoir militaire et civil. Ce pouvoir consulaire, notamment en tant que chef des armées, permet d’acquérir une grande popularité, une grande influence mais également une grande richesse pour à la fois le consul et toute sa famille « il la rasa totalement et en fit ainsi le témoignage de sa valeur comme elle l’avait été de la clémence de son grand-père » (lignes 17-18), « l’homme le plus éminent de son siècle en raison de tous ses dons civils et militaires et des qualités qui lui venaient de son intelligence et de ses connaissances » (lignes 6-7) et « la valeur des armes de ce même Metellus Macedonicus, s’enflamma tout entière pour la guerre » (lignes 2-3). Au cours de la République, l’aristocratie romaine possède une mainmise sur cette magistrature qui sert à asseoir leur domination. Une compétition se met en place pour l’accession à cette magistrature qui prend fin à l’Empire, jusqu’à ce que les empereurs concentrent tous les pouvoirs en une unique personne.

  1. Des conquêtes militaires qui amorcent un impérialisme du monde méditerranéen

Au cours du IIIe et IIe siècle avant J.-C, Rome se lance à la conquête du monde méditerranéen. Ses conquêtes sont menées sous le principe de la guerre juste. Rome se voyant toujours en insécurité dans ce monde nouvellement dominé par cette puissance.

- Rome à la conquête du monde méditerranéen

Après la conquête de l’Italie, Rome étend son influence sur le monde méditerranéen. Le Sénat décide de mener des guerres contre Carthage considérée comme « la rivale de l’empire romain » (lignes 19-20). En effet, Carthage est une grande puissance commerciale dont l’expansion territoriale vient se heurter à celle de Rome. Autant de raisons qui poussent Rome à jalouser Carthage « Cette ville, odieuse au nom romain plus par jalousie pour son empire que pour quelque dommage qu’elle lui eût causé à cette époque, il la rase totalement » (lignes 15-17) et à déclarer trois guerres jusqu’à l’anéantissement total de cet empire. Ces guerres, qu’on appelle puniques, sont menées dès 264 avant J.-C et s’achèvent en 146 avant J.-C par la destruction de Carthage. Pendant plus d’un siècle, « il y eut entre ces peuples ou la guerre ou la préparation de la guerre ou une paix déloyale » (ligne 22). La conquête de Carthage permet la création d’une nouvelle province romaine, appelée Afrique. Après la défaite de Carthage, Rome décide de se concentrer sur la Grèce notamment en « Archaïe » (ligne 1) où une ligue de plusieurs cités se forme dont Corinthe. Le conflit entre la ligue achéenne et Rome se cristallise lorsque Corinthe décide d’ignorer ses obligations d’obéissances et rentre en conflit avec Sparte. Le Sénat romain ordonne de détruire complètement la cité et la ligue achéenne, les érigeant alors en exemple. Deux nouvelles provinces sont créées à la suite des défaites de Carthage et Corinthe : l’Afrique et l’Asie. Les victoires et les conquêtes militaires entraînent un changement dans la politique extérieure romaine. Le contrôle indirect des peuples soumis laissa place à une domination direct des peuples par le biais de la provincialisation.

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