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Commentaire sur un extrait des thèses de Lénine sur la paix de Brest-Litovsk, écrit en 1918

Fiche de lecture : Commentaire sur un extrait des thèses de Lénine sur la paix de Brest-Litovsk, écrit en 1918. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Octobre 2013  •  Fiche de lecture  •  2 792 Mots (12 Pages)  •  952 Vues

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Le texte à commenter est un extrait de Thèses, de Lénine concernant la paix de Brest-Litovsk, rédigé en 1918. En janvier 1918, Lénine est au pouvoir en Russie depuis quelques mois, après avoir orchestré la chute du gouvernement provisoire fin octobre 1917. Il a mis en place un nouveau gouvernement exclusivement composé de bolcheviks. En quelques semaines ce nouveau gouvernement bouleverse de fond en comble les structures du pays. Le IIème Congrès panrusse vote le décret sur la paix : ce décret propose pour tous les belligérants une paix sans annexion ni indemnité. Ce décret reste cependant sans suite, et la seule possibilité pour la Russie reste une paix séparée avec l’Allemagne.

Le texte distribué est un réel plaidoyer en faveur de l’arrêt des guerres et en faveur de la signature de Brest-Litovsk. En effet, la paix de Brest-Litovsk suscite des discussions et le Comité central a prévu de se réunir, c’est dans cet optique que Lénine rédige les 22 points.

En effet, si une majorité de la population, souffrante et fatiguée par la guerre réclame la fin de celle-ci depuis des années déjà, la signature de Brest-Litovsk n’est pas de l’avis de toute la Russie. De nombreuses critiques sont effet faites à l’égard de ce traité : l’Allemagne ne propose en effet qu’une paix sous conditions ; à savoir la libération de ses soldats et l’annexion de certains territoires russes (la Pologne, la Finlande, la Lituanie… au total 800 000km2 de territoire). Cette paix à l’avantage de l’Allemagne est donc vivement critiquée au sein même de la Russie tout d’abord, qui accuse Lénine de signer avec un pays impérialiste une paix en désavantage du pays ; mais aussi par les autres puissances occidentales telles que la France et l’Angleterre, puisque une paix avec la Russie signifierait la libération des fronts à l’est, permettant à l’Allemagne de mobiliser toutes ses forces à l’Ouest. Enfin, signer la paix de Brest-Litovsk signifierait pour certains mettre un frein à la révolution socialiste qui serait vouée à s’étendre à tous les pays, puisqu’elle anéantirait tout espoir de révolution immédiate en Allemagne.

Le traité de Brest-Litovsk ne fait donc pas l’unanimité en Russie ; cependant, il semble crucial pour Lénine de signer ce dernier ; en effet, la Russie ne peut mener une guerre plus longtemps, le socialisme russe a besoin d’être consolidé ; comment Lénine réussit-il à légitimer une paix en apparence défavorable à la Russie ? Nous verrons qu’il présente tout d’abord qu’il présente le choix de la paix comme un choix sage, pour ensuite vanter les mérites d’une paix qui pourrait permettre de consolider le socialisme russe afin de faire du pays un modèle.

I. Un choix que Lénine présente comme sage

A. Une victoire incertaine qui ne dépend que trop d’une révolution allemande

Lénine doit convaincre les Soviets qui désirent continuer la guerre que celle-ci est vaine ; pour cela, il présente la paix de Brest-Litovsk comme le choix de la sagesse. En effet, il présente la victoire comme une victoire très incertaine qui dépend de la révolution prolétaire allemande.

Dans un premier temps, Lénine dresse le portrait de la situation, dans le cas où la Russie continuerait de se battre. La victoire russe n’est possible que si le peuple allemand se soulève et mène une révolution prolétaire et socialiste contre son gouvernement. Lénine oppose donc la situation où, effectivement, ce peuple allemand se soulève, et la situation où les Allemands ne se soulèvent pas dans l’immédiat.

Dans la première hypothèse, Lénine concède qu’alors, peut-être que la Russie pourrait sortir vainqueur du conflit ; il insiste très fortement sur cette éventualité puisqu’il utilise le conditionnel à chaque fois qu’il parle de la victoire : « si la révolution allemande éclatait et triomphait, ne mènerait, peut-être » (début de l’article 17). Le manque de certitude quant à la victoire est double : il faut que l’Allemagne se soulève, ce qui n’est pas sûr, et même au cas où elle se soulèverait, il faudrait encore que la Russie parvienne à triompher. Le discours est donc marqué d’incertitude.

Cependant, lorsqu’il en vient à évoquer le cas où l’Allemagne ne se soulèverait pas, le ton de son discours change : tout d’abord, il repasse à l’indicatif, et au futur. D’un ton incertain, son discours passe à un ton sûr et fataliste : il décrit en effet une situation catastrophe dans lequel il anticipe de manière assurée les événements.

Le contraste entre ces deux possibilités est donc assez net ; grâce à une mise en garde et à son assurance, Lénine tient à convaincre ses lecteurs que la révolution allemande est improbable.

Lénine insiste et souhaite à accélérer le processus de signature, et montrer que celui-ci est urgent ;en effet, notamment dans l’article 17, le temps est fortement présent : « dans les trois ou quatre mois prochains, dans les mois, une question de semaine et non de mois, dans un délais très proche, très court, d’ici quelques semaines » : il insiste sur cet aspect afin de faire comprendre l’urgence de la situation. Lénine fait donc comprendre au lecteur que la Russie ne peut prendre le risque de continuer la guerre, et se présente ainsi comme quelqu’un de sage et raisonné : « ce serait une tactique tout à fait admissible que de risquer le destin de la révolution socialiste », il parle de « politique d’aventure », et de « courir le risque ».

Lénine cherche à convaincre ses lecteurs qu’il ne maîtrise pas le destin de la Russie en cas de prolongement de la guerre ; il sait néanmoins quels risques la Russie prend en continuant celle-ci en dressant un scénario catastrophe de la situation ; cependant, il dresse les concessions à faire, qui semblent alors minimes.

B. Des concessions sont à faire afin d’éviter un scénario catastrophe

La paix semble donc être la meilleure option ; cependant, comme nous l’avons dit précédemment, cette paix n’est pas sans conséquence pour la Russie, qui perdrait beaucoup de territoire. Il s’agit donc pour Lénine de faire accepter cette perte à ses lecteurs. Pour mieux faire accepter la situation il minimise le nombre de ces pays (quelques pays, il ne les cite jamais tous, les énumérations finissent par etc.), alors qu’au final, à la signature du traité, ce seront 800 000km² que la Russie perdra. En outre, Lénine lorsqu’il accepte de perdre tu territoire et ne favorise que le peuple russe, il tend à oublier le décret sur les nationalités pris en novembre

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