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Lettre D'un Soldat à Sa mère

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Par   •  25 Novembre 2012  •  582 Mots (3 Pages)  •  9 046 Vues

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''De Gaston Biron à sa mère « Je vais donc essayer d’oublier comme on m’a oublié » 14 juin 1916 Gaston Biron avait 29 ans en 1914. Après de solides études, il était devenu interprète, et la guerre avait fait de lui un soldat appartenant au 21ème bataillon de chasseurs à pied. Ses parents étaient d’origine Auvergnate, et exerçaient une activité de grossistes en produits laitiers dans la région de parisienne . Gaston était le seul frère de six sœurs : Berthe, Hélène, Blanche, Marguerite, Madeleine et Marie. Pendant plus de deux ans de guerre, Gaston, qui ne cessait d’écrire à sa mère Joséphine, avait attendu en vain une permission qui ne venait pas. Et puis le grand jour vint, malheureusement chargé d’une épouvantable déception : à l’arrière, il arrivait que le spectacle de ces poilus arrachés à leurs tranchées dérange… Dans la paix des villes, les combattants revenus du front « dérangeront » les civils après la guerre. Ils « dérangeaient » déjà pendant la guerre… Gaston était le seul fils d’une famille de 7 enfants. Ses sœurs Berthe, Hélène, Blanche, Marguerite, Madeleine et Marie apprirent sa disparition à la fin de l’été : blessé le 8 septembre 1916, deux jours après avoir écrit cette lettre, il mourut de ses blessures le 11 septembre 1916 à l’hôpital de Chartres. ''

Mercredi 14 juin 1916

Ma chère mère, Je suis bien rentré de permission et j’ai retrouvé mon bataillon sans trop de difficultés. Je vais probablement t’étonner en te disant que c’est presque sans regret que j’ai quitté Paris, mais c’est la vérité. Que veux-tu, j’ai constaté, comme tous mes camarades du reste, que ces deux ans de guerre avaient amené petit à petit chez la population civile, l’égoïsme et l’indifférence et que nous autres combattants nous étions presque oubliés, aussi quoi de plus naturel que nous-mêmes nous prenions aussi l’habitude de l’éloignement et que nous retournions au front tranquillement comme si nous ne l’avions jamais quitté. J’avais rêvé avant mon départ en permission que ces 6 jours seraient pour moi 6 jours trop courts de bonheur, et que partout je serais reçu les bras ouverts ; je pensais, avec juste raison je crois que l’on serait aussi heureux de me revoir, que moi-même je l’étais à l’avance à l’idée de passer quelques journées au milieu de tous ceux auxquels je n’avais jamais cessé de penser. Je me suis trompé ; quelques uns se sont montrés franchement indifférents, d’autre sous le couvert d’un accueil que l’on essayait de faire croire chaleureux, m’ont presque laissé comprendre qu’ils étaient étonnés que je ne sois pas encore tué. Aussi tu comprendras ma chère mère que c’est avec beaucoup de rancœur que j’ai quitté Paris et vous tous que je ne reverrai peut-être jamais. Il est bien entendu que ce que je te dis sur cette lettre, je te le confie à toi seule, puisque, naturellement, tu n’es pas en cause bien au contraire, j’ai été très heureux de te revoir et que j’ai emporté un excellent souvenir des quelques heures que nous avons passées ensemble. Je vais donc essayer d’oublier comme on m’a oublié, ce sera certainement plus difficile, et pourtant j’avais fait un bien joli rêve depuis deux ans. Quelle déception ! Maintenant je vais me sentir bien seul. Puissent les hasards

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