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Les Finances Locales

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Par   •  14 Novembre 2013  •  1 712 Mots (7 Pages)  •  1 048 Vues

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L'évolution du protectorat pendant la Seconde Guerre mondiale

En 1939, après s'être emparé du pouvoir au Siam, le dictateur militaire Phibun décide de changer le nom du royaume en Thaïlande, exprimant ainsi implicitement la volonté de regrouper toutes les différentes branches de la famille Taï, c'est-à-dire notamment un certain nombre d'ethnies du Laos, à commencer par l'ethnie majoritaire, celle des Lao loum qui parlent une langue de la même famille que celle de Thaïs de Bangkok, les Siamois19. Après la défaite de la France contre l'Allemagne, en juin 1940 en Europe, le Japon occupe militairement le Nord du Viêt Nam en août 1940 et la Thaïlande attaque le Laos et occupe sur la rive droite du Mekong Paklay, à l'ouest de Vientiane et la province de Champassak. Les Français ripostent en attaquant sur mer et détruisent la flotte thaïlandaise à Koh Chang le 17 janvier 1941. Des pourparlers se déroulent alors sous l'égide du Japon qui impose au gouvernement de Vichy le traité de Tokyo par lequel la France céde à la Thaïlande des provinces cambodgiennes et celles, laotiennes de Champassak et de Sayaboury prises au Siam en 1902 et 190420,19.

La cession des deux provinces de la rive droite représente une perte pour le Laos et en particulier, le royaume de Luang-Prabang se voit dépossédé de ses réserves de Teck de la province de Sayabouri. Pour compenser les pertes des territoires, le gouvernement général de l'amiral Jean Decoux réorganise l'administration laotienne, accordant au gouvernement royal de Luang Prabang une autonomie légèrement accrue, et étendant sa souveraineté à trois nouvelles provinces, celles du Haut-Mékong, de Xieng Khouang et de Vientiane. Le prince Phetsarath est intégré au conseil du roi et dirige une sorte de gouvernement19.

La France conserve ses pouvoirs décisionnels sur le protectorat et le gouvernement de Decoux encourage le patriotisme local pour lutter contre l'influence des Japonais. C'est dans ce contexte que se crée le premier mouvement nationaliste laotien, le « Mouvement de Rénovation » autour du journal Lao Nhay (« Grand Laos ») Il s'agit de jeunes Lao cultivés qui suivent des personnalités comme Nhouy Abbhay et Katay Sasorith. Du côté français, le chef du Service de l'Enseignement, Charles Rochet, soutient le mouvement en même temps qu'il fait construire 7000 écoles, plus que toutes celles édifiées depuis quarante-sept ans20,19.

L'administration coloniale ne construit pas seulement des écoles, mais aussi des routes en même temps qu'elle améliore les services sociaux et les services de l'agriculture. Un problème de fond est alors posé pour financer ces projets, d'autant que le budget général de l'Indochine est amputé des taxes qu'il percevait sur l'opium en provenance du sud de la Chine. L'occupation japonaise du Nord-Vietnam et la guerre contre la Chine de Tchang Kaï-chek a tari l'approvisonnement des dizaines de milliers d'opiomanes qui peuplent l'Indochine. La solution à ce problème est trouvée en incitant les Hmongs à produire massivement de l'opium, ce qu'ils faisaient jusqu'alors modérément et plus ou moins clandestinement. Les Hmongs se spécialisent dans la culture du pavot et la Régie de l'opium leur achète la récolte à prix d'or et finance ensuite les dépenses publiques en revendant l'opium aux opiomanes19,21.

Dans le sud du Pays, le mouvement Lao-Seri (« Le Laos aux laotiens ») se forme à partir de 1944 en liaison avec celui des Thaï-Seri soutenus par les Américains contre les Japonais. Il prendra une tournure indépendantiste nettement anti-française et donnera naissance à la société secrète Lao Pen Lao (« Le Laos aux laotiens ») qui regroupent des membres de la bourgeoisie bloqués dans leurs ambitions, car ils ne sont ni de la famille royale, ni de celle de Boun Oum, pro-français22,23.

Le 9 mars 1945, les troupes de l'Empire du Japon passent à l'action contre les Français et prennent le contrôle de l'Indochine. Une grande partie des Français sont emprisonnés à Vientiane, ainsi que dans le centre et le sud du pays. Les Japonais font pression sur le roi Sisavang Vong pour qu'il proclame l'indépendance du Laos, mais le souverain refuse, se trouvant en porte-à-faux avec son premier ministre et beau-frère, Phetsarath Rattanavongsa. Ce n'est que le 8 avril que, sous la pression, le roi accepte de proclamer l'indépendance du Laos, que les Japonais conçoivent comme devant rejoindre la Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale. Dans le même temps, il envoie secrètement le prince Kindavong, demi-frère de Phetsarath, prendre contact avec les Alliés. Le fils du roi, le prince héritier Savang Vatthana, appelle le peuple à résister auprès des Japonais, auprès de qui il va protester à Saïgon24,25. Tandis que le gouvernement de Phetsarath profite de la situation pour évincer les fonctionnaires vietnamiens de l'administration, des groupes de guérilleros franco-lao, comptant environ 200 français et 300 autochtones, mal armés mais soutenus par une partie de la population, prennent le contrôle de diverses zones rurales et entretiennent des contacts clandestins avec le roi26. Les commandos français reçoivent le soutien de deux notables importants: le prince Boun Oum au sud-Laos et Touby Lyfoung chez les Hmongs de la province de Xieng Khouang27,28.

L'indépendance de 1945-1946

L'Empire du Japon annonce officiellement sa capitulation

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