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Les Aqueducs De Rome

Fiche de lecture : Les Aqueducs De Rome. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Novembre 2014  •  Fiche de lecture  •  3 380 Mots (14 Pages)  •  622 Vues

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« C’est de mes Livres d’Histoire Naturelle, ouvrage nouveau pour les Muses de tes Romains, et dernier-né de ma production, que je veux t’entretenir dans cette épître plutôt libre, très gracieux Empereur ». Tel est la manière de Pline, dans la préface du livre I, de décrire et dédicacer son Histoire Naturelle à Titus en 77. Caius Plinius Secondus et né à Côme entre août 23 et août 24. De sa famille, on sait uniquement qu’elle appartenait à cette riche bourgeoisie que les Flaviens appelèrent largement aux charges et aux honneurs. Sur son enfance et son éducation on ne sait pas grand-chose, mais on peut penser qu’il a passé une grande partie de sa jeunesse à Rome. Avant d’accéder aux fonctions civiles, les chevaliers devaient accomplir un certain temps de service militaire, c’est en effet comme officier de cavalerie que Pline commence sa carrière équestre. C’est de ce temps que Pline voyage beaucoup : il parcourt notamment l’Allemagne occidentale, le pays des Ubiens, la Rhénanie du Nord, la Germanie etc. d’où il amène de nombreuses notes. Lorsque la tyrannie de Néron (54-68) devient de plus en plus redoutable pour les esprits libres, portés à l’étude et à la philosophie, Pline a la sagesse de se retirer. C’est la mort de Néron et à l’avènement de Vespasien en 70 qui rouvre à Pline la carrière des honneurs. Il fait alors partie de l’expédition conduite par Titus contre les Juifs en 70 en tant que sous-procurateur du chef d’état-major général. Il est ensuite procurateur de la province impériale d’Espagne Tarraconaise et de Syrie. Il a dépassé la cinquantaine lorsqu’il obtient le commandement d’une légion. Dans le même temps, Pline déploie une énorme activité littéraire basée sur ses observations sans cesser d’enrichir ses fichiers par des lectures fréquentes. Sa fin tragique est sans doute l’épisode le plus connu de sa vie. En effet, lors de l’éruption du Vésuve en 79, piqué par la curiosité, il s’approche trop prêt du volcan et en meurt. Son Histoire Naturelle est un compilé de « 20 000 faits dignes d’intérêt tirés de la lecture d’environ 2000 volumes et provenant de 100 auteurs de choix » en 36 livres. Pline se présente comme le premier à traiter « toutes les parties du sujet ». « Il s’agit de la nature, c’est-à-dire de la vie, et dans ce qu’elle a de plus bas » et de « toucher à tous les points que les Grecs embrassent sous le nom de culture encyclopédique ». Pline montre sa bonne volonté et son honnêteté scientifique, en plaçant la liste de ses sources en tête de ses livres, mais il n’est cependant pas dupe et « avoue franchement qu’on pourrait beaucoup ajouter » à ses livres et qu’il ne « doute pas d’avoir commis bien des omissions ». C’est pourquoi, dans cet extrait où il décrit les aqueducs de Rome comme une des merveilles du monde, afin d’avoir plusieurs points de vues, nous allons comparer l’œuvre de Pline avec celle de Frontin, « De Aquis urbis Romoe ». Sextus Julius Frontinus est né vers 35 et est prêteur urbain en 70. Avant cet épisode on ne sait rien sur lui ou sur sa famille. Vers 73 il effectue son premier consulat et est ensuite gouverneur de Bretagne. Entre 78 et 97 il est pro-consul d’Asie. C’est en 97 qu’il est nommé currator aquarum. Il sera ensuite encore deux fois consul en 98 et 100 avec Trajan avant de mourir en 103 ou 104. C’est lors de sa charge de curateur des eaux qu’il écrit son traité. L’intention avouée de celui-ci est une enquête préliminaire sur sa charge. Il veut restaurer l’administration des eaux, ce pourquoi il lui faut un rapport qui expose au grand jour le problème des eaux qui jusqu’alors n’était traité que par les bureaux impériaux. En tant que premier curateur des eaux de Rome, il invite le public à se faire une opinion et à comparer le laisser-aller des règnes précédents à la sollicitude dont témoigne le nouveau régime pour le bien-être et la sécurité des romains. En ce sens il est peut être plus objectif que les écrits de Pline qui sont un éloge de la grandeur de Rome, mais il faut toutefois se méfier de ce manifeste de propagande officieux au profit du régime en place. D’où la comparaison systématique entre les deux œuvres pour se faire une propre opinion. Ainsi, on pourra donc se demander en quoi l’œuvre des aqueducs, processus long, répond à des évolutions sociales et aux besoins d’une population tout en étant un moyen de propagande ? Nous verrons tout d’abord l’installation précaire des aqueducs et la réponse à un besoin, puis Agrippa et le développement d’un véritable contentement du peuple et enfin le dernier aqueduc, un ensemble achevé faisant partie des merveilles du monde.

I. De l’installation précaire à la réponse du besoin du peuple.

1. La restauration des vestiges anciens.

Pline commence ses écrits sur les aqueducs par la prêture de Maricus Rex. Celui-ci a été chargé par le Sénat de « restaurer le cours des trois aqueducs, l’Aqua Appis, l’Aqua Anio et l’Aqua Tepula » (l.5). C’est là, la première erreur de Pline. En effet, d’après Frontin, Marcius est prêteur en 144 avant J.-C tandis que l’Aqua Tepula n’a été réalisé qu’en 125 avant J.-C par les censeurs Servilius Caepio et Cassius Longinus sous le consulat de Plautius Hypsaeus et de Fulvius Flaccus. La Tepula, qui veut dire « eau tiède » prend sa source sur la Voie Latine au 11ème mille, dans un domaine de Lucullu. L’ « Aqua Appis » (l.4) est le premier aqueduc romain construit par Appius Claudius sous le consulat de Valerius Maximus et Decius Mus en 312 avant J.-C., ce qui suppose, d’après Frontin, que pendant 441 années après la fondation de Rome, les romains ne se contentent que de l’eau du Tibre, des puits et des sources qui sont vénérées et que l’on croit capable de guérir les malades. On dit que Appius Claudius a prolongé sa censure jusque la fin de la construction de l’aqueduc. Frontin précise que l’Appia prend sa source dans le domaine de Lucullus sur la Via Praenestina entre le 7ème et le 8ème Mille. L’Aqueduc est long de 11.190 pas de la source jusqu’à la Porta Tigemina, don 11.130 en canal souterrains. Sa distribution commence aux Salines. La construction de « L’Aqua Anio » (l.4), est commencée en 272 avant J.-C tandis que Minius Curius Dentatus et Lucius Papirius Cursor sont censeur. Ce sont eux, d’après Frontin, qui mettent en adjudication, sur l’argent du butin pris à Pyrrhus, l’adduction dans la ville de l’Anio. Deux ans plus tard, le Sénat discute de l’achèvement de l’aqueduc. C’est Curius, l’ancien censeur, qui est chargé de finir l’ouvrage, mais celui-ci meurt 5

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