Article sur les Troupes Coloniales

Présentation d’Article

« Dès les premiers mois de campagne, toute la société allemande est convaincue des « horreurs nègres » sur le Rhin. Hormis les communistes, pour qui le militarisme e n’a ni nationalité ni couleur, l’ensemble de la classe sociale politique, de la presse et des organisations féministes allemandes dénonce le crime ignoble contre la civilisation qui se commet quotidiennement en Rhénanie. Mais, à l’été 1920, l’élan retombe. Les Français ayant réfuté avec force les accusations portés contre leurs troupes coloniales, les Américains et les Anglais, eux aussi engagés dans l’occupation de la rive gauche du Rhin ordonner des enquêtes sur le sujet : toutes concluent a l’exagération des plaintes allemandes, voire a leur invention pure et simple. »

L’article relate comment l’arrivée sur la rive gauche du Rhin des troupes coloniales françaises lors de l’occupation par les forces alliées à partir de 1919, prévue par le traité de Versailles, provoque une réaction raciste et brutale de la part des Allemands. Cette thématique du mythe de la « Honte noire » sera reprise systématiquement les années suivantes et exploitées par Hitler et les nazis afin d’exacerber le sentiment de supériorité de la « race » aryenne par rapport à d’autres « races », mais également pour raviver la rivalité envers la nation française.

En 1908, le député Adolphe Messimy propose de recrute des troupes coloniales. Mais, l’idée est repoussée pour deux raisons. D’une part, le commandement militaire doute de la loyauté des potentielles troupes coloniales et d’autre part, les colons redoutent une révolte de leur part, une fois celles-ci armées : « Vous vous voulez apprendre à tous les bicots à manier un fusil »…

Mais 2 ans plus tard, le colonel Charles Mangin reprend l’idée et la concrétise pour pallier la différence numérique entre l’armée française et celle allemande (38m°, versus 68m°).

La Grande guerre éclate en 1914 et pour la France, le nombre de soldats et de travailleurs dans les usines de guerre emporte sur les inquiétudes qu’elle pouvait avoir. Elle met ainsi à contribution des centaines de milliers de Sénégalais, Malgaches et Magrébins.

Le fait de combattre ensemble contre un ennemi commun fortifie les liens entre les Français et Colonisés. Les Allemands outrés, dénoncent la barbarie de ceux qui dressent les « Sauvages » contre un peuple « hautement civilisé».

Le traité de Versailles, qui règle les relations entre l’Allemagne vaincue et les Alliés à la fin de la 1ère guerre mondiale, implique l’occupation de la rive gauche du Rhin et dès 1919, l’arrivée de 20'000 Tirailleurs sénégalais, malgaches et nord-africains qui avaient combattu aux côtés des troupes françaises.

Les Allemands, qui s’insurgeaient déjà contre le fait que des gens inférieurs («des bêtes ») participent à une guerre entre blancs « civilisés », créent un stéréotype de la « honte noire », dans lequel ils dénoncent des prétendues barbaries (meurtres, mutilations, viols et cannibalisme) en prenant l’opinion internationale à témoin afin de salir les Français et attirer la sympathie envers eux. A cela s’ajoute une peur réelle des Noirs, qu’ils n’ont jamais rencontrés en dehors d’exhibitions foraines.

Intellectuels d’abord à l’exception des communistes), scientifiques ensuite appuient cette campagne.

Les Allemands éprouvent un sentiment de peur, d’humiliation et de dégoût pour avoir tout perdu et être surveillés par des êtres qu’ils considèrent comme des « bêtes ». Cependant, les français ne voulaient

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