Le jeu des puissances dans les relations internationales depuis 1945

HISTOIRE - Thème 1

Le jeu des puissances dans les relations internationales depuis 1945

Ce que je dois retenir du thème :

Depuis 1945, le jeu des puissances domine les relations internationales. D’abord organisé autour des deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique (URSS), qui cumulent des critères de puissance politique, militaire, idéologique et économique, le monde connaît l’émergence de nouveaux États issus de la décolonisation et du non-alignement, et l’affirmation de nouvelles organisations régionales : la guerre froide n’empêche pas une certaine multipolarité, c’est-à-dire la présence progressive de ces nouveaux acteurs sur la scène internationale.

1) De 1947 à 1991, la guerre froide se caractérise par un affrontement entre le Bloc de l’Est et le Bloc de l’Ouest, organisé autour de deux superpuissances, l’Union soviétique et les États-Unis, et de deux idéologies, le communisme et le capitalisme, dans un contexte d’« équilibre de la terreur » par l’arme nucléaire (chacun des deux pays sait que son utilisation les détruirait tous les deux). Les relations entre les deux puissances dominantes sont caractérisées par des crises et des conflits (dont des guerres par États interposés qui peuvent être meurtrières et coûteuses, telles que la Guerre de Corée, qui oppose, entre 1950 et 1953, la Corée du Nord, soutenue par la Chine et l’Union soviétique, et la Corée du Sud, soutenue par les États-Unis, à la tête d’une coalition internationale, et dont le bilan humain est particulièrement lourd). La période de la guerre froide est marquée par un développement important de la propagande et par la menace de l’affrontement nucléaire, comme le montre la crise de Cuba, en octobre 1962, lorsque les États-Unis découvrent l’installation de missiles nucléaires soviétiques sur cette île, située à proximité des côtes américaines et alliée de l’URSS ; un affrontement militaire direct est évité grâce à un accord entre les deux chefs d’État, J.F. Kennedy et N. Khrouchtchev, à l’issue de négociations. Le conflit Est-Ouest paralyse partiellement le fonctionnement de l’Organisation des nations unies (ONU).

2) Dans ce contexte, des organisations régionales s’affirment. L’Europe de l’Ouest est partie prenante de l’Alliance atlantique dont l’organisation militaire, l’OTAN, assure depuis 1949 sa sécurité. Après les débuts de la coopération économique (CECA : Communauté européenne du charbon et de l’acier, 1951) et l’échec de la fondation d’une armée européenne (CED : Communauté européenne de défense, 1954), six pays (Allemagne de l’Ouest, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas) choisissent d’augmenter leurs échanges économiques et de collaborer dans le domaine de l’énergie en fondant la CEE (Communauté économique européenne) en 1957.

3) Dans les années 1950 et 1960, de nouveaux États émergent en lien avec le processus de décolonisation et plusieurs pays s’efforcent de définir une troisième voie, « le non-alignement ». Le président français Charles de Gaulle ne parvient pas à convaincre ses partenaires de renforcer la coopération entre États membres de la Communauté économique européenne pour aboutir à une diplomatie indépendante (échec du projet de coopération appelé « plan Fouchet », 1961-1962), mais il donne une impulsion à la réconciliation franco-allemande (Traité de l’Élysée, 1963).

4) Dans les années 1970, la Chine populaire, puissance nucléaire, joue un rôle important sur la scène internationale grâce à sa participation au groupe des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU à partir de 1971. Le monde est peu à peu confronté à de nouveaux enjeux internationaux (les droits de l’Homme, le développement et l’environnement) et à l’émergence de nouveaux acteurs (entreprises transnationales, ONG : organisations non gouvernementales…). Les années 1970 voient les premiers élargissements de la Communauté économique européenne (entrée du Royaume-Uni, du Danemark et de l’Irlande) et l’élection du Parlement européen au suffrage universel (1979).

5) Avec la chute du mur de Berlin, en 1989, et la fin de l’Union soviétique, en 1991, la puissance hégémonique des États-Unis paraît d’abord incontestable, alimentant l’illusion d’une domination sans partage. Mais dès les années 1990, de nouvelles formes de conflit se font jour (conflits à l’échelle d’un pays, comme au Rwanda, en 1994 ; guerres menées au nom de la lutte contre le terrorisme en Afghanistan, en 2001, ou en Irak, en 2003…) et des puissances s’affirment sur la scène internationale, à l’échelle mondiale (Chine, notamment) ou en tant que puissance régionale (Afrique du Sud en Afrique, par exemple). La construction européenne s’approfondit : l’Union européenne (1993) initie l’union monétaire et s’élargit à des pays de l’ancienne Europe communiste. Cependant, elle échoue, en 2005, à se donner une constitution.

...