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Les mutations de l'empire au IIIe siècle

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Par   •  13 Mai 2025  •  Dissertation  •  966 Mots (4 Pages)  •  115 Vues

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Les mutations de l’empire au IIIème siècle

L’historien américain Ramsey MacMullen considère la crise du IIIème siècle dans l’empire romain, au-delà de la période de troubles, comme une « transformation fondamentale de la société romaine et des structures de l’État. ». Cette crise, qui s’étend de 235 à 285, révèle les faiblesses de l’empire et provoque des mutations.

Afin de comprendre ces mutations qui s’opèrent au IIIème siècle, il faut revenir à la définition même d’un empire, et les enjeux de gouvernance qu'elle implique. Les historiens Christophe Badel et Frédéric Hurlet définissent un empire comme un « vaste ensemble de territoires gouvernés depuis un centre de pouvoir unique, qui peut être stable ou mobile ». Au critère de l’extension territoriale s’ajoute celui de la diversité des peuples qui y vivent. C’est la définition au sens territorial d’un « empire », qui précède dans l’empire romain à Auguste. Au sens politique, l’empire romain apparaît en -27 avant JC, lorsqu’Octave prend le nom d’« Augustus » et remplace la République par l’Empire. De fait, cet empire romain s’étend au début du IIIème siècle du détroit de Gibraltar à l’Euphrate et de la Mer du Nord à l’Égypte. Cette vaste étendue géographique de près de 5 à 6 millions de km2 abrite 60 à 70 millions d’individus gouvernés par un empereur depuis Rome.

De fait, les mutations évoquées par R. MacMullen, c’est-à-dire les transformations et les changements qui ont lieu au IIIème siècle témoignent de l’adaptation continue de la gouvernance romaine face aux réalités et aux difficultés de l’Empire au IIIème siècle. Le IIIème siècle débute avec Septime Sévère (193-211) qui impose sa propre dynastie qui perdurera jusqu’à 235. À cette période s’ensuit une crise dans laquelle se succèderont 28 empereurs. La « crise du IIIème siècle » (235-285) est caractérisée par des invasions barbares, de multiples usurpations, des difficultés économiques et fiscales ainsi qu’une réduction de la surface cultivable, qui limite la capacité d’approvisionnement de l’empire. Face à ces pressions internes et aux menaces externes, l’Empire romain doit muter pour s’adapter. La crise du IIIème siècle et les mutations qu’elle engendre ne sont pas globales et n’affectent pas de la même manière toutes les régions. Elle n’est pas non plus continue et connaît des temps de redressement et d’amélioration. Cette période est un temps de transition entre le Haut-Empire et le Bas-empire qui débute avec l’avènement de Dioclétien (285-306) en 285 et la mise en place d’un nouveau mode de gouvernement qui permet de rétablir l’ordre impérial.

Ainsi, s’intéresser aux mutations de l’empire au IIIème siècle revient à analyser les réorganisations des structures du gouvernement qui permettent à l’empire de survivre aux difficultés de l’empire, particulièrement lors des crises du IIIème s. Ces mutations, qu’elles soient militaires, fiscales ou administratives, révèlent une adaptation stratégique visant à maintenir l’unité et l’autorité de Rome face à une instabilité sans précédent.

Dans quelle mesure les mutations de l’Empire romain au IIIᵉ siècle, face aux crises internes et aux menaces extérieures, ont-elles permis de préserver son unité tout en redéfinissant ses structures politiques, militaires et économiques ?

  1.  Les mutations des structures militaires et de leurs rapports à la fonction impériale
  1.  La croissance du rôle de l’armée et la militarisation de la fonction impériale face aux invasions intérieures

Dès Alexandre Sévère (222-235) : avancées des peuples germaniques (déjà le cas sous Marc Aurèle) + dégradation de la situation en Orient. 226-227 : remplacement de la dynastie parthe des Arsacides par celles des Perses Sassanides : menace sur les provinces romaines d’Orient.

Face aux assauts perses : incapacité du dispositif militaire romain (étalé tout du long des frontières).

Militarisation de la fonction impériale : les empereurs sont eux-mêmes à la tête des forces expéditionnaires, formant le comitatus, une armée qui accompagne l’empereur. Ce comitatus n'est cependant pas permanent ; il se disperse lorsque l'empereur n'est pas en campagne, et avec la Tétrarchie, chaque empereur possède son propre comitatus.

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