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Citoyenneté et empire à Rome (Ier - IIIe siècle)

Étude de cas : Citoyenneté et empire à Rome (Ier - IIIe siècle). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2013  •  Étude de cas  •  1 677 Mots (7 Pages)  •  1 143 Vues

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Citoyenneté et empire à Rome (ier - iiie siècle)

Introduction

La citoyenneté à Rome est très différente de celle d'Athènes. La démocratie athénienne s'exerce sur un petit territoire et concerne un nombre limité de citoyens, égaux devant la loi, et dirigeant ensemble leur cité.

Rome, entre le ier - iiie siècle après J.-C., n'est pas une démocratie et la citoyenneté ne se fonde pas sur le principe d'égalité entre les citoyens : elle est déterminée par la naissance et la richesse. Mais Rome est aussi un vaste empire impossible à gérer sans la collaboration des peuples conquis. Les Romains savent en effet qu'ils ont besoin d'intermédiaires locaux fidèles à l'empire pour administrer les provinces. C'est pourquoi ils vont progressivement étendre la citoyenneté romaine à l'ensemble des hommes libres après les avoir romanisés, convertis à la culture et au mode de vie romains.

Cette citoyenneté romaine universelle est à la base de l'intégration des peuples conquis et va favoriser la cohésion de l'Empire.

I. Vers une citoyenneté universelle

1. Qui peut être citoyen romain au début du ier siècle ?

• Pour être citoyen romain, il faut être le fils d'un citoyen romain.

Deux catégories existent : les patriciens, issus des familles les plus puissantes de Rome, et les plébéiens. Ils bénéficient tous des droits civiques romains, mais ne votent pas dans les mêmes assemblées et n'ont pas la même importance dans la vie politique de Rome.

• Cette catégorie des citoyens par la naissance est minoritaire et d'autres moyens existent pour obtenir la citoyenneté romaine :

les esclaves affranchis peuvent avoir certains droits civiques limités (devenir magistrats, soldats, voter à certaines assemblées…) si leur ancien maître est citoyen romain ;

les étrangers qui ont servi plus de 24 ans dans les troupes auxiliaires des légions romaines peuvent obtenir le droit de cité (ensemble des droits dont bénéficient les citoyens romains) ;

dans les cités de droit latin, les magistrats étrangers peuvent obtenir la citoyenneté à la fin de leur charge ;

l'empereur peut accorder la citoyenneté aux habitants d'une cité conquise qui a particulièrement bien servi l'Empire ou qui s'est bien romanisée (la romanisation est le processus d'intégration des provinces conquises par Rome par la diffusion des lois et du mode de vie romains).

• Dans tous ces cas, la citoyenneté est limitée : ces nouveaux citoyens ne peuvent pas devenir magistrats ou sénateurs à Rome.

• L'empereur a cependant le pouvoir de donner une citoyenneté romaine complète à un étranger et à sa famille (les hommes libres des provinces récemment conquises par Rome ne disposant ni de la citoyenneté romaine, ni du statut juridique des Latins sont des pérégrins).

• Les étrangers libres, les esclaves, les autres affranchis, les femmes… ne sont pas citoyens.

Exercice n°1

2. Romanisation des élites et expansion de la citoyenneté sous l'empereur Claude

• Au début du ier siècle, l'Empire compte un million de citoyens romains pour un peu moins de 60 millions d'habitants. Ce dernier s'est considérablement étendu en un siècle : c'est la grande puissance méditerranéenne de l'époque. Les Romains doivent fidéliser les élites des provinces conquises pour mieux les administrer.

• En 89 avant J.-C., la citoyenneté romaine a été donnée aux hommes habitant au sud du Pô pour mettre fin au soulèvement des cités alliées d'Italie. En − 49, elle est étendue aux habitants de la Gaule cisalpine au nord du Pô (aujourd'hui, l'Italie du Nord).

Cependant, le nombre d'habitants des provinces ayant obtenu la citoyenneté est encore très limité au début du siècle.

• En 48 après J.-C., l'empereur Claude, originaire de Lyon, accorde le droit de cité (y compris l'accès aux magistratures et au sénat romain) aux notables gaulois. Une partie de son discours au sénat, gravé sur une plaque de bronze, a été retrouvée à Lyon au xvie siècle : la table claudienne.

Ainsi débute l'extension de la citoyenneté romaine aux populations des provinces conquises.

• Le Sénat critique cette décision de l'empereur, mal acceptée également par certains citoyens. Sénèque, philosophe et homme politique romain, dénonce la politique de Claude.

Pourtant cette mesure marque un tournant important : la citoyenneté devient un instrument de l'équilibre de l'Empire.

Exercice n°2

3. Vers une citoyenneté universelle : l'édit de Caracalla

• En 212, l'empereur Caracalla donne la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l'Empire, riches ou pauvres.

• Les élites urbaines des provinces conquises se convertissent au mode de vie romain. Elles adoptent le latin (les plus cultivées parlent le grec), prient les dieux romains, portent la toge (vêtement des citoyens romains), romanisent leur nom, adoptent les habitudes romaines… La citoyenneté romaine symbolise à la fois leur réussite sociale et leur intégration à la culture romaine.

• Les villes provinciales sont construites sur le modèle romain : plan en quadrillage, monuments financés par les élites, amphithéâtres, thermes, forum (place publique), arcs de triomphe… Tous ces lieux publics sont le point de rencontre des nouveaux citoyens et illustrent le succès de la romanisation de l'Empire qui part des villes pour se diffuser plus difficilement dans les campagnes.

• Cependant, cette romanisation connaît des limites : certaines provinces éloignées et les catégories les plus pauvres de la population gardent souvent leurs anciennes croyances et coutumes, même si elles ont obtenu la citoyenneté.

Exercice n°3

II.

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