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Faire la guerre, faire la paix. Mode de conflits et résolutions. Un conflit armé aujourd’hui: le conflit turco-kurde

Étude de cas : Faire la guerre, faire la paix. Mode de conflits et résolutions. Un conflit armé aujourd’hui: le conflit turco-kurde. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Avril 2023  •  Étude de cas  •  4 153 Mots (17 Pages)  •  258 Vues

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Faire la guerre, faire la paix

Mode de conflits et résolutions

Un conflit armé aujourd’hui

Le Moyen-Orient est un grand foyer de guerre, où ont éclaté de nombreux conflits. Notre sujet d’exposé, « un conflit armé aujourd’hui » fera justement l’étude d’un pays issu du Moyen-Orient. Nous pourrions parler du conflit armé en Syrie de Bachar Al-Assad qui a débuté en 2011, mais non. Nous parlerons d’un sujet non moins connu mais moins médiatisé, le conflit turco-kurde qui dure, lui, depuis 1984, soit 37 ans.  

Le conflit oppose la Turquie, à l’époque, de Kenan Evren contre les Kurdes, une minorité ethnique apatride, c’est-à-dire, sans État. Leur localisation géographique est dans le Kurdistan, une province à cheval sur 4 États : la Syrie, l’Irak, l’Iran et la Turquie, une province qu’ils se sont vus retirés au 16ème siècle au profit de l’Empire Ottoman. Le traité de Sèvres de 1920, pour démanteler ce dernier, faisait mention d’un Kurdistan autonome mais échoua. Le suivant, le traité de Lausanne de 1923, fut ratifié mais ne déclara pas l’avènement du Kurdistan au stade étatique. Depuis, les Kurdes ont essayé en vain de récupérer leur territoire et sont nées des tensions entre eux et la Turquie. 

Nous pouvons nous poser la question ainsi ; comment le conflit turco-kurde peut-il s’apparenter à une guérilla d’origine politique et ethnique ?

Tout d’abord, nous parlerons des origines du conflit, puis de l’évolution de ce conflit, un conflit alimenté par la haine ethnique.  Nous établirons un bilan de ce conflit pour enfin conclure et répondre à la problématique.

I/ Les origines du conflit

Les Kurdes et le Kurdistan

Les Kurdes constituent un groupe ethnique comptant environ 30 millions de d’individus. Ils sont selon certains académiciens natifs du Moyen-Orient mais cette origine est contestée, les Kurdes ne sont d’ailleurs pas tous d’accord entre eux sur la question. Ils n’ont pas tous la même identité religieuse, même si la majorité sont des musulmans sunnites. Ils partagent cependant une même ethnie et une langue commune : le kurde. 

La majorité du peuple kurde est localisé dans une région qu’ils nomment le Kurdistan, à cheval sur la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Ce n’est donc pas un Etat souverain, et l'existence du Kurdistan n’est pas reconnue par la plupart de ces pays.

Pourtant, le peuple kurde y est présent depuis longtemps. La première mention de l’appellation “Kurdistan” connue date du XIIe siècle, dans un texte arménien. La principale source historique que nous avons sur le Kurdistan et son organisation au Moyen-Âge est le Sharafnāma, qui signifie “Le Livre de l’Honneur” , écrit en persan en 1597 par Sharaf Khan Bitlisi, historien, écrivain et poète, également émir de Bitlis, une principauté kurde. En effet, au Moyen-Âge, le Kurdistan était constitué d’une multitude d’Etat plus ou moins indépendants qu’on nommait émirats. Le Kurdistan n’était alors pas une entité politique mais plutôt le nom donné à la région couvrant ces émirats peuplés de kurdes. Le Kurdistan, bien que morcelé, reste cependant en grande partie autonome au sein de l’Empire Safavid dans lequel il est intégré. 

L’influence kurde se développe dans l’Empire, mais c’est de courte durée. En effet, en 1514 éclate la première guerre ottomano-persane, première d’une longue série qui durera jusqu’au XIXe siècle et verra ainsi l’affirmation du pouvoir ottoman. L’Empire Safavid est donc défait lors de la Bataille de Tchaldiran le 23 août 1514. Cette défaite à pour conséquence l’annexion de l’Anatolie de l’Est et du Nord de l’Irak par les Ottomans ce qui cause la division du Kurdistan entre les deux empires. Puis c’est l’ensemble du peuple kurde qui se retrouve sous domination ottomane jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

A la fin de la Première Guerre mondiale, en 1920, dans le traité de Sèvres, les Alliés prévoient la dissolution de l’Empire ottoman vaincu et par le même occasion de rendre le Kurdistan autonome. Mais le traité n’est pas ratifié. Quand les Alliés se remettent autour de la table en 1923 pour les négociations du traité de Lausanne, la situation a changé : le dernier sultan Mehmed VI est déposé le 1er novembre 1922, entraînant l’Empire ottoman dans sa chute. Entre-temps, depuis 1920, le général Mustafa Kemal Atatürk mène une véritable guerre républicaine pour reconquérir une grande partie des territoires perdus par le traité de Sèvres, incluant donc le Kurdistan. Ce dernier étant alors sous contrôle turc, les Alliés ne font plus mention d’un Kurdistan autonome dans le traité de Lausanne.

L’intégration des régions kurdes reconquises à la république de Turquie est mal vécue par ses habitants qui subissent alors l’oppression. Est alors lancée une longue lutte séparatiste qui cause des dizaines de milliers de morts et dure encore aujourd’hui. Cela donne lieu à des soulèvements parfois importants comme la révolte de Cheikh Saïd en 1925 menée par deux sous-groupes kurdes : les Zazas et les Kurmandjis. Cette révolte s’oppose à la politique nationaliste et laïque de Mustafa Kemal qui interdit les écoles kurdes et l’usage de la langue kurde, qui redistribue aux anciens soldats turcs des terres ayant appartenus à des chefs kurdes désormais exilés. Cependant, cette révolte qui se veut nationaliste tient avant tout des objectifs religieux. La population, très religieuse (les Kurdes sont majoritairement des musulmans sunnites), a difficilement vécu l’abolition du califat, la république laïque a ainsi remis en cause le statut des religieux. La rébellion est d’ailleurs menée par un chef religieux : Cheikh Saïd, qui donne son nom à la révolte. Le soulèvement se solde rapidement par un échec suite au manque de solidarité inter-kurde et au manque de coordination dans les attaques. Suite à cela, le pouvoir turc organise des déportations dans l’objectif de vider le Kurdistan et près d’1,5 M de personnes sont exécutées. Tirant les leçons de cette cuisante défaite, des intellectuels nationalistes kurdes s’organisent et forment la ligue Khoybûn dans l’objectif de rassembler l’ensemble des tribus kurdes pour mener une révolte véritablement nationale et dans l’unité. C’est un projet innovateur car jusque-là, la nation kurde était toujours dispersée. Les différentes tribus parviennent à s’entendre pour créer un programme kurdiste commun contre la Turquie de Mustafa Kemal. Le

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