Intro sur le conte philosophique

L'écriture, tant sur le plan artistique que dans sa fonction littéraire a été et restera toujours le meilleur moyen pour instruire les Hommes en leur transmettant des morales, des conceptions éthiques, des nouvelles idées apportées par l'écrivain. Cela se développera à travers différents genres d'écrits. Ils ont de nombreux objectifs : nous divertir, nous faire rêver, nous faire réfléchir et nous offrir la possibilité de nous évader.

Mais ces objectifs sont des objectifs clairs et superficiels, n'importe qui les saisit à travers n’importe quel écrit. Seulement derrière ces simples facettes d’un écrit se trouve souvent un enjeu bien plus important, bien plus magistral : façonner la pensée, la conscience et donc les actes des Hommes à travers différents procédés et différentes formes littéraires.

On peut se demander si le compte philosophique est efficace pour dénoncer les abus et les dysfonctionnements de la société.

Le conte philosophique est un récit fictif de forme narrative plutôt brève  avec l’aspect d’un conte classique, ayant un contenu imaginaire, qui introduit le lecteur dans un univers fictif. De plus, le conte philosophique a également comme but de peindre, de dénoncer et de critiquer la société et le pouvoir. Il y a donc derrière l’aspect d’un conte, des remises en question de la société et une avancée d’une certaine conception, d’une certaine morale.

Cette forme littéraire est apparue au XVIIIème pendant le siècle des Lumières avec le tout premier conte philosophique Zadig ou la Destinée, publié en 1747 par Voltaire. Les textes sont également écrits dans la structure d'un conte pour éviter la censure. En effet les auteurs de conte philosophique invente des récits de voyages fictifs ou le héros se forme, évolue, s'interroge, et le lecteur avance avec lui, s’instruit et apprend de ces erreurs.

Le substantif “conte” vient du verbe “conter” qui lui-même vient du latin “computare”, dont le sens général est ”énumérer, dresser une liste”. Le conte est donc une suite d’actions narratives, de plus c’est un récit totalement fictif et narré avec une dimension de “merveilleux” et de “surnaturel”, les contes de Charles Perrault : Barbe-Bleue en 1697, Les Fées en 1697… en sont de très bons exemples. Le conte est donc une fiction opposée à la vérité et éloignée de la réalité.  

A l'inverse, la philosophie s’efforce de se rapprocher au plus près de la vérité et découle d’une sagesse, d’un raisonnement qui peut sembler totalement opposé à l’aspect puéril et fictif d’un “simple” conte. On peut alors se dire que l’expression “conte philosophique” est un paradoxe, une sorte d’oxymore même si “conte” et “philosophique” ne sont pas unis grammaticalement.

Ainsi, on peut se demander si dénoncer à travers un aspect fictif des réalités, comme le fait la forme littéraire du comptes philosophique, est plus efficace à la transmission d’une morale et à l'activation d’une réflexion.

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