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Conte Philosophique

Dissertation : Conte Philosophique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Décembre 2012  •  1 708 Mots (7 Pages)  •  3 932 Vues

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Le conte philosophique est un genre littéraire narratif apparu au 18e siècle, initié par Voltaire qui, tout en racontant une histoire plaisante, a pour fonction de délivrer un message ou une leçon, ou plus largement de susciter la réflexion du lecteur. Sa visée est donc à la fois didactique et argumentative, mais il emprunte, pour convaincre, les ressorts de la fiction, et relève de ce que l'on appelle l'argumentation indirecte. 

Nous pourrons donc nous demander de quelle façon le genre de l'argumentation indirect empruntant les ressorts d'un récit imaginaire, suscite-t-il la réflexion du lecteur, dans un conte philosophique ? 

Afin de répondre à cette problématique, nous étudierons la méthode dont les auteurs se servent afin de confronter le lecteur aux idées et principes généraux avec un récit imaginaire, qui, délivre un enseignement implicite sollicitant la réflexion du lecteur.

Candide, en effet, se présente d'abord comme un récit de voyage sur le mode du périple, en grande partie maritime. Le voyage permet ainsi de découvrir le vaste monde et d'amener une réflexion sur les références culturelles en se décentrant de l'Europe. Le conte présente ensuite des aspects marqués d'exotisme, voire de récit d'aventures romancé, avec des faits culturels pittoresques ou décalés : Il s'agit par là de divertir, de plaire ou de captiver l'attention du lecteur parfois de façon un peu osée, comme le manifestent par exemple l'épisode des oreillons ou les récits des malheurs de la vieille. De plus, le recours à un récit imaginaire permet de varier les types de personnages : L'auteur peut composer son histoire et ses personnages selon ses visées pour mieux diriger la réflexion du lecteur. Ainsi, Le lecteur s'intéresse aux personnages, aux rebondissements de l'action, il se laisse prendre par le plaisir du « divertissement » de la lecture ou du spectacle : Candide sillonne le monde et le lecteur se demande comment vont se terminer ses pérégrinations. La fiction permet l'évasion dans d'autres mondes : les utopies, description d'un monde idéal servant de repoussoir à la société que l'écrivain critique, comme l’Eldorado dans Candide. les contes et la science-fiction, attirent le lecteur en le transportant dans un monde merveilleux. De plus, la fiction entraîne la sympathie et l'identification avec le(s) personnage(s) : le lecteur s'attache aux personnages et vibre avec émotion au gré de leurs aventures. Et en s'identifiant a un personnage, le lecteur adhère à sa conception du monde, il subit inconsciemment son influence. C'est ainsi que, le récit imaginaire est efficace puisqu'il s'adresse à l'imagination et à l'affectivité : le récit plaît a l'auditoire afin de mieux l’influencer par la suite.

Le Conte Philosophique est une façon originale de faire passer un message. En effet, plutôt que de soumettre au public un ouvrage de philosophie, qui traiterait les mêmes questions, mais sous une forme abstraite, dans un langage compliqué, l'auteur offre une histoire plaisante à suivre, qui fait aisément appel à l'imagination, comme par exemple comme dans Candide où les prises de position de l'auteur sur la société, le bonheur, apparaissent d'une manière implicite ou imagée : «  Il faut cultiver notre jardin ». Par ailleurs, c’est un genre qui séduit dans les salons, grâce, justement, à l’absence d’austérité dans la leçon. Ainsi, loin d'être théorique et aride, l'argumentation est vivante. Voltaire ne disserte pas abstraitement sur le bien et le mal, il montre les deux notions en action qui prennent un visage : La noyade de Jacques et les ruines de Lisbonne sont beaucoup plus parlantes qu'un développement sur les effets du mal. Ainsi, la fiction donne vie à des abstractions en les incarnant. Les idées sont perçues concrètement, rendant le message plus facile à comprendre et à mémoriser. Cependant, la fiction exige donc un lecteur actif : celui-ci doit réfléchir pour interpréter le récit et transposer le message qu'il délivre, en trouver les implications dans notre monde. Ainsi, la dernière phrase de Candide : « Il faut cultiver notre jardin », directement liée à la fiction et au parcours du héros, doit être interprétée : elle comporte toute la philosophie du bonheur de Voltaire. Le lecteur trouve à cet exercice intellectuel le même plaisir que dans les devinettes. L’argumentation indirecte est donc efficace pour susciter la réflexion du lecteur en le faisant adhérer aux convictions de l'auteur.

Si dans un premier temps, dans Candide, le lecteur semble plongé dans un univers qui lui rappelle celui des contes de fées, il se rend rapidement compte que la présence d’un certain nombre de tonalités moqueuses invite à une lecture ironique du texte et que derrière une façade sérieuse le monde du baron n’est pas ce qu’il semble. Il nous montre un monde idéal, voire même utopique en utilisant le ton ironique et humoristique. Ce que Candide et Cacambo regardent avec émerveillement et naïveté, Voltaire lui regarde avec une certaine distance et un certain humour. Les éléments humoristiques sont donnés par les moutons volants, alors que les moutons sont des animaux non nobles, banal et qui contrastent avec le côté exotique du texte. Par ailleurs, Voltaire utilise de la fausse naïveté : « il est impossible d’exprimer quelle en était la matière », mais également quand Candide émet ses 3 hypothèses sur la salutation du roi, qui sont de plus cocasse (comique) et le mot « derrière » est presque vulgaire ici. Le côté humoristique contraste avec ce monde merveilleux mais il permet de gommer ou d’atténuer le côté enfantin du conte.

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