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Analyse Dormeur du val de Rimbaud

Commentaire de texte : Analyse Dormeur du val de Rimbaud. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  13 Juin 2025  •  Commentaire de texte  •  1 532 Mots (7 Pages)  •  3 Vues

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Analyse linéaire de « Le dormeur du Val de A. Rimbaud.

        1870, Rimbaud a seize ans. La guerre franco-prussienne éclate en juillet et fera en sept mois plus de 250000 morts dans les deux armées. Le jeune poète manifeste sa révolte contre la guerre, dans ses différents poèmes, regroupés aujourd’hui dans les « cahiers de Douai » dont « Le Dormeur du Val » reste sans doute le poème le plus emblématique.

        Construit de façon à surprendre et à choquer le lecteur par l’effet surprenant de la chute, « Le Dormeur du Val » est un poème dont la structure, tout en respectant les règles canoniques de l’écriture du sonnet, présente une grande inventivité qui en fait une des sources majeures des mutations poétiques modernes. « Le Dormeur du Val » chante la beauté de la nature au sein de laquelle un jeune soldat se repose.

        On peut se s’interroger sur la manière dont Rimbaud écrit son poème pour en faire à la fois un hymne à la nature et cependant un poème engagé contre la barbarie de la guerre.

((Ou comment l’ironie se construit-elle dans ce poème, à travers l’évocation contrastée d’une nature sublime et la cruauté du monde ?) (Ou de quelle façon ce poème se construit-il autour de deux versions du monde qui s’opposent ?)(Ou de quelle façon ce sonnet dénonce t’il la guerre ?))

I La nature entre beauté et harmonie

  1. Une nature personnifiée

      La nature est très présente dans l’ensemble du poème. Dès le premier vers, on note la personnification de la nature avec le verbe « chanter », le participe présent « accrochant » au vers 2 et l’impératif « berce-le » au vers 11 Ainsi l’aspect vivant de la nature est d’emblée mise en évidence.

D’autre part, la grande vitalité de la nature est soulignée par l’atmosphère joyeuse qui se dégage de la description, comme l’indique l’adverbe « follement » ou les verbes associés aux éléments naturels : « chanter, « luire, « mousser »

L’apostrophe « Nature » du vers 11 accentue cette impression. Le poète s’adresse à elle comme à une mère. La personnification est d’ailleurs renforcée par la majuscule à « Nature »

  1. Une nature harmonieuse

        Non seulement présentée comme une figure maternelle, rassurante, la nature permet d’exprimer la gaité et la douceur par une isotopie de la couleur (« verdure, vers1, « cresson bleu » vers 6, »lit vert « vers 8) et celui de la lumière « haillons d’argent » vers 1 -2) « luit (vers 4) « rayons (vers 4) « « nue » (vers7) « lumière » (vers 8) et « soleil » (vers 13) qui entrent en résonnance avec la gaité de cette nature vivante omniprésente.

En témoignent, les références aux quatre éléments (l’eau, » rivière » vers 1, la terre « étendu dans l’herbe » vers7, l’air « frissonner » (vers 12) et le feu « soleil » (vers 13) qui insistent sur la toute-puissance de la nature.

La nature est perçue et présentée de façon à mettre en avant la perfection et l’harmonie. Les perceptions sensorielles présentes dans le poème évoquent la synesthésie entre les sens évoqués et la nature. Le poème célèbre ainsi la beauté de la nature au sein de laquelle repose un jeune homme.

II. La nature entre berceau et tombeau

  A.  Le bien-être du soldat endormi

               La perfection de la nature passe par l’impression de bien être qui se dégage du soldat endormi. Le champ lexical du sommeil et de la quiétude est en effet très important dans le poème : « dort » (vers7,9 et 12 « il est étendu » (vers 7) « il fait un somme » (vers 10) « berce-le » (vers11)

L’osmose entre la nature et le soldat endormi est souligné par la préposition « dans » utilisée quatre fois (vers 6 ,8 ,9 et 13)

Le cadre dans lequel le soldat dort, comparé à un lit ou un berceau par la métaphore et périphrase « lit vert » qui désigne le val, est idyllique. L’oxymore qui associe l’eau et la lumière au vers 8 « la lumière pleut » ainsi que le mélange des sensations de chaleur et de fraicheur (« le soleil luit » (vers 3et 4) « baignant dans le frais cresson bleu » (vers6) insiste sur l’apparent bien -être du soldat.

  1. Le sommeil ou la mort ?   

         Cependant, l’antithèse, entre d’un côté, la vivacité et l’intensité de la

Nature et de l’autre, la pâleur du soldat présage une fin tragique. L’apparition de la couleur rouge au dernier vers, en opposition totale avec les teintes douces présentes dans le reste du poème, produit une surprise et invite le lecteur à une relecture possible du poème. Le corps du soldat n’apparait pas dans sa globalité, mais de façon morcelée : la « bouche », la « tête », « la nuque » dans le second quatrain, les « pieds » et le sourire » dans le premier tercet et enfin la « poitrine » au vers 13. Ce qui est visible du soldat peut être interprété soit comme relevant de la quiétude, soit comme une indication mortuaire. Ainsi, au vers 5, la « bouche ouverte » peut être comprise comme un signe de détente ou comme le premier indice de la mort du soldat. La « nuque baignant » au vers 6 peut s’entendre de façon beaucoup plus morbide : on s’attend généralement plus à ce qu’une nuque baigne dans le sang que dans le cresson.

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