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Médecine et cultures

Dissertation : Médecine et cultures. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Décembre 2023  •  Dissertation  •  885 Mots (4 Pages)  •  46 Vues

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        D’après la définition qu’en donne l’OMS, la médecine traditionnelle est : « la somme des connaissances, des compétences et des pratiques basées sur les théories, les croyances et les expériences propres aux différentes cultures, et qui sont utilisées pour prévenir, diagnostiquer, soulager ou soigner des souffrances physiques et mentales »[1]. Le recours à cette médecine reste très répandu dans de nombreuses régions du monde. Néanmoins, l’intérêt de cette approche reste source de nombreux débats dans les pays occidentaux où le modèle biomédical, basé sur des connaissances validées par des outils statistiques permettant d’établir une médecine dite « evidence-based », est actuellement prédominant. Cette dernière appellation institue d’ailleurs une concurrence sur le plan sémantique. En effet, se fiant à cette dénomination, il existerait la médecine « factuelle » et d’autres désignées plus ou moins clairement de « complémentaires », « alternatives », « parallèles » ou « traditionnelles ». Dans une approche purement biomédicale, le patient est donc invité à suivre un parcours de soin souvent stéréotypé, qui correspond au juste enchaînement des différentes compétences professionnelles liées directement ou indirectement aux soins et dans lequel la médecine traditionnelle n’intervient que rarement. Nous interrogeons dès lors la pertinence de la valorisation du recours à cette médecine dans un parcours de soin d’allure biomédicale si le patient en exprime le souhait.

Il semble tout d’abord judicieux de rappeler que le recours à la médecine traditionnelle peut constituer un obstacle à la réalisation d’une prise en charge correcte d’un point de vue biomédical. En effet, si l’articulation entre ces deux approches reste spontanée lorsqu’il s’agit de pathologies bénignes, l’usage de la médecine traditionnelle peut parfois retarder la prise en charge du patient ou être à l’origine d’une inobservance des solutions thérapeutiques proposées par le praticien biomédical, dans des situations de soins qui peuvent relever d’une certaine gravité[2]. De plus, il est parfois peu évident pour les personnels médicaux et paramédicaux, qui sont également acteurs du soin, d’appréhender la médecine traditionnelle, celle-ci étant avant tout fondée sur une contribution subjective ne correspondant pas aux standards de l’approche biomédicale.

Cependant, en s’inscrivant plus intimement que l’approche biomédicale dans la sensibilité de la personne qui en fait la demande, la médecine traditionnelle semble pouvoir présenter certains intérêts. Ainsi, elle permet d’une part d’embrasser plus rigoureusement le sens de la demande de l’autre, en respectant une logique d’ordre existentielle, ce qui parait constituer un élément favorisant la qualité du soin. D’autre part, la médecine traditionnelle peut également présenter une véritable efficacité comme le souligne statistiquement l’OMS dans différents rapports [1] et comme l’explique l’anthropologue Lévi-Strauss dans son ouvrage « Anthropologie structurale » en évoquant au-delà d’un simple effet placebo, l’existence d’une efficacité d’ordre « symbolique » impliquant la rationalité sociale structurant la personne[3].

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