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Comment lutter contre les inégalités ?

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Par   •  14 Octobre 2023  •  Dissertation  •  2 989 Mots (12 Pages)  •  87 Vues

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Dissertation sur les inégalités

Sujet choisi : Comment lutter contre les inégalités ?

        Depuis le début du XXe siècle jusqu’à la fin des années 1970, on observe une nette diminution des inégalités économiques, notamment dans les pays développés, en raison des deux guerres mondiales, de la crise de 1929 et de la naissance de l’Etat-providence. En revanche, depuis la fin des années 1970, on assiste à une sorte de retour des inégalités, particulièrement visible dans certains pays, à cause de la mise en place du néo-libéralisme, du progrès technique et de la mondialisation. On peut définir les inégalités comme des différences entre des individus ou des groupes sociaux se traduisant en termes d’avantages et de désavantages et fondant une hiérarchie entre ces personnes et ces groupes. Les travaux de Thomas Piketty ou de Branko Milanovic ont en effet permis de regrouper de solides informations sur l’état actuel des inégalités de revenu et de patrimoine, qui sont les principales composantes des inégalités économiques. Les inégalités économiques traduisent un partage inégalitaire des richesses : le revenu correspondant aux salaires des individus et le patrimoine désignant lui l’ensemble de la richesse contenu dans le foncier ou les actifs financiers. Toutefois, si elles sont fondamentales, les inégalités économiques ne sont pas les seules formes sous lesquelles se manifestent les inégalités. On observe aussi d’importantes disparités dans de nombreux aspects de la vie sociale : la santé, l’éducation, le travail, les pratiques culturelles et sportives ou encore le logement. Dans chacun de ces domaines, selon l’âge, le sexe, le niveau de diplôme ou encore la profession et catégorie socio-professionnelle (PCS), on peut mesurer des écarts importants dans l’accès aux ressources valorisées par la société. La question qui se pose alors est dans quelle mesure l’Etat et les pouvoirs publics peuvent-ils agir en faveur de la justice social en diminuant toutes les sortes d’inégalités ? Il s’agira de montrer que l’Etat, défini par l’ensemble des administrations publiques, peut mettre en œuvre de nombreux instruments pour essayer de réduire les inégalités économiques et sociales. Dans un premier temps, nous nous attarderons sur la fiscalité, puis nous aborderons la question de la redistribution à travers la protection sociale, avant de parler de la production de services collectifs (santé, éducation…) et nous finirons par traiter de la lutte contre les discriminations (hommes/femmes notamment).

                Pour lutter contre les inégalités, la fiscalité peut constituer un outil efficace.

        En effet, la fiscalité désigne l’ensemble des prélèvements obligatoires qui financent les administrations publiques. On peut distinguer plusieurs types d’impôts dont les effets sur les inégalités sont plus ou moins efficaces. Tout d’abord, la création et la généralisation de l’impôt progressif sur les revenus au début du XXe siècle a permis de réduire les inégalités de revenu. Cet impôt consiste à appliquer un taux de prélèvement de plus en plus fort à mesure que l’on progresse dans les tranches du revenu. Par exemple, en France, il comporte plusieurs tranches de revenu, qui correspondent chacune à un taux d'imposition différent, qui varie de 0 % à 45 %. Concrètement, cela signifie qu’à partir de 170 000€ de revenus, tout le supplément subit un prélèvement d’impôt de 45%. Ainsi, le taux moyen d’imposition pour les ménages « riches » est supérieur à celui des ménages « pauvres », ce qui permet de réduire le rapport interdécile des revenus. Par ailleurs, les ménages les plus pauvres, dont les revenus ne dépassent pas les 10 000€, ne sont pas soumis à cet impôt. En outre, certains impôts peuvent être proportionnels, tous les revenus sont taxés au même pourcentage et laissent inchangées les inégalités initiales. C’est essentiellement le cas en France de la contribution sociale généralisée (CSG) destiné à participer au financement de la protection sociale. A l’origine, cet impôt était considéré comme l’impôt le plus juste car il permettait de frapper de manière égalitaire les différentes bases imposables. En somme, la fiscalité peut constituer un moyen efficace et intéressant pour l’Etat afin d’atteindre une plus grande égalité des situations.

        Toutefois, elle fait face à de nombreuses critiques et est en réalité peu correctrice des inégalités. Certains impôts peuvent être régressifs et contribuer au contraire à accroitre les inégalités plus qu’à les résorber : dans ce cas, plus les revenus sont élevés, moins ils sont taxés. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui porte sur les dépenses de consommation, en est un bon exemple. Elle touche moins fortement les plus hauts revenus car ces derniers épargnent davantage, et cette épargne n’est pas ou peu imposée. Les travaux de Thomas Piketty montrent que la fiscalité ne permet globalement pas de corriger les inégalités de revenus et de patrimoine. En effet, les recettes de taxes comme la TVA, considérée comme l’impôt « injuste » par excellence, représentent 27% du total des prélèvements obligatoires, alors que l’impôt sur le revenu n’en représente, lui, que 7%. De plus, la légitimité de l’action publique est aussi questionnée. La crise économique et sociale qui touche la France depuis plusieurs années, avec l’exemple du mouvement des « gilets jaunes », pose la problématique du pouvoir d’achat qui diminue pour les classes populaires. Le poids de l’impôt est donc de plus en plus difficile à supporter, c’est d’ailleurs du rejet de l’augmentation d’une taxe sur l’essence qu’est né ce mouvement, et le consentement à payer l’impôt est remis en question contribuant à affaiblir la légitimité de l’Etat-providence. Ainsi, la question de l’utilisation de la fiscalité comme moyen de réduire les inégalités et favoriser la justice sociale est largement remise en cause.  

                Dans la lutte contre les inégalités, la protection sociale et la redistribution jouent également un rôle important.

        En France, la protection sociale est un système de redistribution des revenus sous forme de prestations monétaires qui vise à prendre en charge les risques sociaux (la maladie, la vieillesse, le chômage…) et prémunir les individus contre la pauvreté et l’insécurité. Son fonctionnement repose en grande partie sur une logique d’assurance : les individus cotisent à une caisse commune et reçoivent des prestations selon l’importance des droits dont ils peuvent bénéficier en fonction de leurs cotisations (pensions de retraite, indemnités journalières pour les actifs en arrêt maladie, allocation chômage…). Ce système permet en grande partie de réduire les inégalités entre les bien-portants et les malades mais aussi entre les actifs et les inactifs. Néanmoins, elle reprend aussi les principes d’une logique d’assistance, c’est-à-dire qu’elle offre aux plus modestes des prestations universelles financées par l’impôt. C’est par exemple le cas de certaines allocations comme les bourses d’enseignement et plus largement de tous les minimas sociaux : le RSA, qui correspond à environ 500€ par mois pour une personne seule, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou l’allocation de solidarité spécifique (ASS) pour les chômeurs en fin de droits. Le versement de ces prestations a un important effet correcteur sur les inégalités économiques puisque ce sont en quelque sorte les plus « riches » qui payent pour les plus « pauvres ». Il est vrai que les prélèvements sont d’autant plus grands que les revenus du ménage sont élevés et les prestations d’autant plus importantes que les ménages sont modestes, c’est une des raisons pour lesquelles ce système nous est envié par de nombreux pays dans le monde.

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