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Malade imaginaire, acte II, scène 5

Cours : Malade imaginaire, acte II, scène 5. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2023  •  Cours  •  759 Mots (4 Pages)  •  354 Vues

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Commentaire de texte

fin de la scène 5 acte II - leçon musicale et chant pastoral de Cléante et Angélique

Afin de clarifier la progression de l’argumentation, le corrigé est présenté avec des titres et numéros de parties qui ne doivent pas apparaître dans votre devoir.

Introduction

I - La célébration de l’amour :

L’extrait étudié est une célébration de l’amour véritable, partagé et consenti par deux jeunes gens dans la fleur de la jeunesse. L’amour célébré est celui des deux bergers Tircis et Philis, mais également celui de Cléante et Angélique dont ils sont les doubles fictifs.

  1. Tout d’abord, un amour plus fort que tout entre les deux jeunes amants de la pièce : Cléante, figure de l’amant idéal, est prêt à déjouer les obstacles qui le séparent d’Angélique en se faisant passer pour un maître de musique afin de pouvoir échanger et communiquer avec celle qu’il aime, dont il a appris le futur mariage non consenti avec Thomas Diafoirus : le début de l’extrait se présente comme un chant sous forme de dialogue, tiré d’une fiction pastorale qu’ils exécutent en se répondant l’un à l’autre, il s’agit d’un chant amébée (sous forme de dialogue). Les amoureux font donc preuve d’audace de s’avouer ainsi leur amour devant l’assemblée composée des principaux obstacles à leur union : Argan et les Diafoirus. Molière dépeint dans cette scène le courage et la force d’un amour pour l’instant impossible.

  1. D’autre part, le thème amoureux du chant : le chant a pour thème l’amour entre deux bergers, Tircis et Phillis, qui s’aime passionnément. La tonalité lyrique, poignante et émouvante, irrigue leur dialogue mélodique que n’interrompt que l’intervention intempestive d’Argan. La déclaration de la bergère Phillis est répétée trois fois, par réduplication, pour être confirmée et rendue plus intense et certaine “Je vous aime, je vous aime, Tircis, Je vous aime”. Le champ lexical du plaisir amoureux est omniprésent : le verbe “aime”, l’hypocoristique affectif “mon amour”, le ‘“bonheur” associé à la déclaration, le “doux transport” causé par la déclaration. Le berger Tircis  emploie la comparaison de sa chance à celle des “dieux” et “rois”, en s’adressant à eux à la 2ème pers. pl. (“pouvez-vous…”) ce qui en fait une hyperbole marquant l’intensité de sa joie d’être aimé en retour, en exprimant le fait qu’elle dépasse le bonheur d’un simple mortel.
  1. Enfin, un amour si intense qu’il en devient tragique : les amants s’aiment avec une telle force que l’impossibilité de leur union est marquée par la tonalité tragique : la bergère Phillis vit un “cruel supplice”, sa haine (“je le hais”) du prétendant (“le rival”) et plus forte que la “mort”, et elle-même envisage la mort (répétition très marquée de l’expression “plutôt, plutôt mourir … Plutôt, plutôt mourir, plutôt mourir” à la fin du chant. Son désespoir et sa souffrance d’être mariée de force alors qu’elle aime passionnément Tircis sont donc immenses, au point qu’elle songe, à la manière d’une héroïne tragique, à mettre fin à ses jours plutôt qu’à vivre dans un tel état de malheur.

II - Une scène sous la coupe d’un père autoritaire

        En contrepoint de ce tableau amoureux très émouvant, la figure du tyran paternel se dessine et vient mettre fin à cette scène de chant et d’amour touchante.

  1. En premier lieu, il est question d’un père tyrannique dans la fiction pastorale : la figure du père contrariant les amours des jeunes gens est présente; c’est Cléante, jouant la voix de Tircis, qui évoque “un père” rendu anonyme par l’article indéfini “un”, qui veut “assujettir” Phillis. L’emploi de ce dernier verbe, de sens fort, puisqu’il dénote une oppression et une contrainte forte, dénonce la tyrannie paternelle à laquelle la bergère est soumise, dont on a vu qu’elle l’amenait même à songer à la mort.

  1. Ensuite, Argan est également un personnage autoritaire dans l’extrait étudié : il interrompt brusquement le chant qui arrivait à son point d’intensité maximal par la mention de la mort, par une interrogation d’abord; puis par une injonction ferme lorsque Cléante reprend la chanson après son interruption : “non, non, en voilà assez”; sa voix et son intérêt priment ainsi dans cette scène. Il condamne sans appel le caractère immoral de ce récit par des adjectifs très péjoratifs :  “Voilà un sot père”, “Le berger Tircis est un impertinent, et la bergère Philis une impudente”, transposant ainsi la situation dans son époque et lui appliquant les moeurs du XVIIème siècle durant lequel le mariage forcé, du moins arrangé pour raisons financières est courant.

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