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L’Église et le pouvoir laïque entre le VIIIe et le XIIe siècle

Dissertation : L’Église et le pouvoir laïque entre le VIIIe et le XIIe siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2023  •  Dissertation  •  2 079 Mots (9 Pages)  •  86 Vues

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Dissertation : L’Église et le pouvoir laïque entre le 8ème et le 12ème siècle.

        « Le VIIIe au XIIe siècle fut un théâtre ou se jouaient les rapports complexes entre l’Église et le pouvoir laïque », cette citation de Jacques Le Goff, historien médiéviste, du XXe siècle, ayant consacré la majorité de sa vie à l’étude du moyen-âge, il a joué un rôle dans la vision du Moyen-Âge dans le courant de notre ère,  la religion, l’économie mais aussi la culture. Cette citation provient de son ouvrage le plus influent, la Civilisation de l’Occident médiéval, parut en 1993. Grace à cette citation, il est possible d’affirmer que l’Église et le pouvoir laïque pouvaient être conflictuels.

En effet, l’Église peut être définie comme étant une organisation ou une institution partageant croyances et valeurs autour d’un lieu de culte. L’Église a ses propres doctrines, sa propre hiérarchie. Le pouvoir laïque, quant à lui, désigne la séparation entre l’État et les institutions religieuses afin de ne pas être influencé par le christianisme. Il assure aussi le respect de la diversité des croyances dans la société, c’est à dire la neutralité religieuse.

La naissance des carolingiens, au VIIIe siècle repose sur des relations étroites avec l’Église et se termine avec la fin de la querelle des investitures et de l’âge d’or de l’Église au XIIe siècle. En effet, le contraste entre la domination de l’Église par le pouvoir laïque et l’influence de l’Église sur le pouvoir politique prouve donc la complexité de cette relation.

Il semble donc pertinent d’observer l’évolution de cet héritage au fil des siècles passant par le sacrement du pape en 754, et le concordat de Worms mettant fin à ces querelles en 1122.

Il est donc interessant d’observer comment s’est déroulée la relation entre l’Église et le pouvoir laïque pédant les VIIIe au XIIe siècle, marqués par des enjeux complexes, des influences réciproques et des tensions entre l’autorité religieuse et le pouvoir politique.

Les développements s’ordonneront autour de deux idées, d’une part la coexistence et les tensions entre le pouvoir ecclésiastique et le pouvoir laïque (I), et d’autre part, les transformations juridiques et institutionnelles au cours du VIIIe et XIIe siècle (II).

  1. La coexistence et les tensions entre le pouvoir ecclésiastique et le pouvoir laïque.

        Dans une première partie, il paraît opportun de voir la coexistence et les tensions entre le pouvoir ecclésiastique et le pouvoir laïc. Pour cela, il faut s’intéresser à deux axes, d’une part, les prérogatives du pouvoir ecclésiastique (A), et d’autre part, les limites de ce pouvoir (B).

A) Les prérogatives du pouvoir ecclésiastique

        Pour commencer, l’Église a une certaine influence sur le pouvoir laïque autant dans la sphère spirituelle que dans la sphère temporelle. L’Église joue un rôle spirituel dans la vie des individus, elle diffuse la foi. En effet, l’Église transmet la foi et donc ses pensées ainsi que ses valeurs, elle possède un rôle important sur le pouvoir laïque. L’influence de l’Église va augmenter l’influence de la tradition romaine, ce qui va induire une restauration d’un État romain christianisé. L’Église est au centre du pouvoir, les carolingiens ont une royauté chrétienne qui repose sur un rite ainsi que sur une doctrine politique élaborée, la théocratie, un régime politique dont l’autorité est exercée par un souverain considéré comme le représentant de Dieu. Le roi est sacré, ce qui lui donne une mission définie dans la théocratie. Ce gouvernement est donc exercé par ceux que Dieu a désigné, et ce représentant de Dieu se doit de réaliser la justice voulue par Dieu, il doit chercher la paix. Cette doctrine est dite royale, il y a donc une confusion entre les pouvoirs temporels et spirituels parce que l’État et l’Eglise sont confondus dans leurs origines. Et cette confusion provient du fait que le pouvoir temporel ainsi que le pouvoir spirituel viennent de Dieu car selon un texte de Saint-Paul « tout pouvoir vient de Dieu ». L’Église joue un rôle temporel puisque dans de nombreuses périodes de l’histoire a exercé un pouvoir sur plusieurs royaumes. Les dirigeants du pouvoir ecclésiastique tels que le pape ou les évêques ont eu une influence importante en terme d’affaires politiques et ont parfois détenus un pouvoir suzerain. Les lois canoniques, l’ensemble des lois établies ou approuvées par le pouvoir ecclésiastiques ont dans certaines régions influencé le système politique. Ces lois ont souvent inspiré la création des lois civiles. L’Église a également été impliquée dans des activités économiques en raison des dons, de transactions financières puisqu’elle détenait d’importantes étendues de terres et de biens. L’Église en tant qu’institution religieuse était souvent perçue comme une autorité morale.  Ses enseignements éthiques et moraux ont influencé les croyances et les valeurs d’un grand nombre d’individus

        Cependant, le pouvoir ecclésiastique connaît malgré tout, plusieurs limites permettant l’organisation et l’ordre dans la société mais peut aussi engendrer des difficultés.

 

B) Les limites de ce pouvoir

        Le pouvoir laïque résiste aux prétentions de l’Église, ce qui engendre des conflits et des tensions entre le pouvoir ecclésiastique et le pouvoir laïque et donc entre les autorités civiles et religieuses. La nomination des évêques fut un des conflits entre ces deux pouvoirs, l’empereur ne supportant pas de ne pas contrôler l’élection papale et veut donc conserver sa capacité de nommer, il va donc continuer de les nommer mais le pape décide d’annuler ses nominations. Ce qui entraîna en 1076, une destitution mutuelle du pape et de l’empereur. Ce-dernier va finir par se  faire pardonner aux yeux du pape qui lui est nécessaire, le pape accepte et les conflits reprennent aussitôt. Plus tard, un accord sera passé, et les évêques seront nommés librement. Cette rivalité va affaiblir l’empire momentanément mais une théorie va être créée, la théorie de la théocratie pontificale. Cette théorie dit que l’affirmation du pouvoir papal sur l’ensemble de la chrétienté, il a une législation universelle et elle affirme également que le pape détient une auctoritas, le pouvoir suprême qui doit inspirer les autres pouvoirs, qu’il exerce sur l’ensemble du peuple chrétien, alors que le roi et les empereurs ne détiennent qu’une potestas. Les empereurs insistaient sur le fait que Dieu leur a transmis le pouvoir, qu’ils sont les représentants directs de Dieu et qu’ils sont donc supérieurs alors que le pape, quant à lui, affirme que Dieu a transmis le pouvoir à lui et lui seul et qu’il a décidé de leur transmettre une partie du pouvoir. Ce qui insinue que Dieu n’a pas voulu donné son pouvoir aux empereurs et au roi mais au pape qui le partage avec d’autres. À la fin du IXème siècle, l’Église connaît une crise similaire à la société générale et le pape quant à lui connaît une situation similaire au roi de France, il devient moins puissant, il possède moins de respect ce qui amène à une situation anarchique. Suite à cela, la noblesse tente de dominer le clergé. Puis, à la fin du Xème siècle, la situation change avec le fait que le roi d’Allemagne, la France orientale, s’immisce dans la politique italienne, et s’impose aussi à l’Église. Otton Ier conquiert l’Italie, rend service à la papauté qui est en litige avec le roi d’Italie. Le pape Jean Douce couronne Otton empereur en 962 et fonde le Saint-Empire Romain Germanique.

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