Jansénisme et Jésuites

Jansénisme et Jésuites

1/ Le jansénisme

En même temps que le philosophe Descartes jette les bases du rationalisme philosophique, un mouvement religieux nait et se développe à cette époque, il prend une dimension qui va susciter bien des querelles.

L’origine en est une abbaye située au cœur de la vallée de Chevreuse, dirigée par le Mère Angélique Arnauld, fille d’Antoine Arnauld, avocat au Parlement de Paris.

La Mère Angélique fait régner un ordre strict conformément aux vœux de religion qu’elle a prononcés jusqu’au jour où l’abbé de Saint Cyran fait entrer le jansénisme à Port-Royal quand il en prend la direction en 1636.

En 1640, Jansénius, évêque d’Ypres, fait paraître un ouvrage L’Augustinus qui analyse la doctrine catholique de Saint Augustin par laquelle, l’homme profondément blessé par le péché originel ne peut être sauvé que par la grâce divine. Mais pour Jansénius et les Jansénistes, Dieu n’accorde cette grâce qu’à un petit nombre d’élus, choisis d’avance, en quelque sorte « prédestinés ». Cela entraine une morale d’austérité excessive prônant la fuite du monde et des plaisirs terrestres et prend une résonnance extrême au cœur de cette société mondaine du XVIIe siècle.

La querelle éclate, la Sorbonne s’en mêle, et le pape condamne certaines propositions de L’Augustinus. 

Entretemps, les religieuses de Port Royal des Champs  (de Chevreuse) se sont fixées à Paris pour des raisons de commodités. Port Royal de Paris est devenu un centre janséniste actif, fréquenté par une élite de savants, de philosophes qui fondèrent une sorte de communauté appelée « Les Solitaires » et créèrent les Petites Ecoles, prestigieuses sur le plan intellectuel, que Racine fréquenta.

L’Eglise va, à partir de ce moment-là, durcir ses positions et fait expulser les novices et pensionnaires de Port Royal. Rome condamne et excommunie les « récalcitrantes ». Le roi fait fermer les Ecoles.

Plus tard, en 1710-1712, Louis XIV fit raser le couvent de Port-Royal des Champs.

Le jansénisme a duré à peu près de 1636 à1662.

2/ Les Jésuites

Ce sont des adversaires farouches des Jansénistes.

L’origine remonte à 1540 : c’est un ordre célèbre fondé par Ignace de Loyola, appelé aussi « Compagnie de Jésus ».

Il eut un rôle actif pour l’évangélisation des païens, l’éducation de la jeunesse mais aussi une puissance plus occulte souvent liée aux événements touchant à la politique.

L’ordre fut dissout en 1773 par le pape Clément XIV (et reconstitué en 1814).

En religion, les Jésuites accordent à la liberté et à la volonté humaines une part importante dans l’accomplissement du bien avec l’aide de la grâce. L’homme est donc libre de son destin et peut déterminer le sens que doit prendre sa vie.

En morale, la casuistique, c’est-à-dire l’étude des cas de conscience, soit la façon dont, dans chaque circonstance particulière doivent être appliqués les lois générales de la morale et de la religion.

Mais des casuistes exercent trop certains actes par des subtilités trompeuses qui conduisent à l’hypocrisie pour plaire aux gens du monde. Ce mot prend donc un sens péjoratif synonyme de subtilité excessive et de mauvaise foi.

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