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«La vitesse est la forme d’extase dont la révolution technique a fait cadeau à l’homme.» Milan Kundera

Dissertation : «La vitesse est la forme d’extase dont la révolution technique a fait cadeau à l’homme.» Milan Kundera. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Juin 2020  •  Dissertation  •  1 263 Mots (6 Pages)  •  1 635 Vues

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                          Synthèse corpus                                                      27.01.2020

BTS NRC1

  «La vitesse est la forme d’extase dont la révolution technique a fait cadeau à l’homme.» Milan Kundera

  Le corpus proposé est composé de quatre documents dont un tableau réalisé par William Turner (peintre, aquarelliste, graveur britannique)  intitulé Pluie, vapeur et vitesse, le Grand Chemin de feu de l’Ouest crée en 1844 et exposé à la Royal Academy à Londres. Le second document mis à notre disposition est un poème Le réveil en voiture  tiré du recueil Les Odelettes écrit part Gérard de Nerval (écrivain et poète français) en 1832 , puis, un texte intégral rédigé par Clément Chéroux (historien français) Vues du train, Vision et mobilité au XIXe siècle, en 1996. La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France est un poème écrit durant les premiers mois de 1913 par Blaise Cendrars de son vrai nom Frédéric Louis Sauser, qui est notre dernier document à étudier.  Nous pouvons remarquer que tous ces documents se reliaient à travers le même thème qui plus est la vitesse. En effet, chaque auteur nous fait ressentir la présence de la vitesse mais sous des formes différentes. C’est pour cela qu’il me semble intéressant de nous demander en quoi la splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse. Pour ce faire, nous allons analyser dans un premier temps la splendeur du voyage que peut invoquer la vitesse, puis nous viendrons découvrir une version un peu plus monotone de la vitesse.

 Le train de William Turner, lancé dans la tempête sur un pont au-dessus de la Tamise, est l'un des tout premiers témoignages artistiques sur la révolution industrielle. Il est un symbole de la transformation politique et économique de la société.  Turner est ici fortement avant-gardiste, se permettant d'outrepasser toutes les règles picturales en vigueur, pour se consacrer pleinement à la recherche d'une impression fugitive. La réalité s'estompe, les formes se fondent dans des espaces noyés dans une lumière tamisée. L'artiste n'opère que par suggestions, ne laissant se détacher que quelques éléments perceptibles: l'effet de profondeur est rendu par la diagonale qu'est la voie ferrée d'où surgit la locomotive.

Le tableau de Turner incarne à la fois l'importance que le romantisme accorde à la peinture de paysage et son goût pour la modernité. Cette peinture démontre que la puissance humaine est en harmonie avec la nature; le monde des machines s'intègre à une vision rêveuse d'un paysage. La fumée qui s'échappe de la locomotive est le lien qui l'attache au ciel. La lumière "irradie" le paysage, elle le fait "vibrer" de toutes parts, concourrant ainsi à l'effet recherché par l'auteur.  Cette idée de vitesse est encore accentuée par l'imprécision même des wagons. Le traitement, quasi abstrait, de la lumière et de la couleur restitue le mouvement et les sensations visuelles. L'énergie, sous sa forme naturelle (pluie, vent, lumière) ou industrielle (feu, vapeur), devient la matière même de l'oeuvre. Cette œuvre témoigne de la fascination de William Turner pour la modernité, la Révolution Industrielle, et de son engouement pour le chemin de fer et la vitesse.  On remarquera la présence d'un lièvre courant devant la locomotive: La machine serait-elle en train de dépasser la nature?

Clément Chéroux, pour lui l’image à travers le train est merveilleuse. Entre le chemin de fer et la photographie, ce n'est là qu'une première analogie, car la vision ferroviaire, à l'instar de la captation photographique, n'est pas seulement instantanée, elle est aussi fragmentée et focalisée. Depuis l'intérieur du wagon, c'est donc une vision encadrée, délimitée et fragmentaire qui s'offre à l'oeil du voyageur.

De surcroît, la marche rapide du train entraîne une nouvelle appréhension de la profondeur du champ visuel. Un étagement hiérarchisé des plans s'instaure en fonction de la vitesse du défilement. À 80 km/h, soit l'allure moyenne d'un train à la fin du XIXe siècle, le premier plan est flou, le second plan demande un sensible effort d'accommodation, le plan moyen constitue l'essentiel du champ du regard, et l'arrière-plan se meut lentement, voire imperceptiblement à l'infini. Obligé de travailler latéralement dans une sorte de va-et-vient parallèle au sens de la marche, l'oeil voit sa capacité d'accommodation en profondeur diminuée d'autant. Avec une nette tendance à rester sur un plan fixe, parallèle au rail, le regard sera donc beaucoup plus focalisé, comme mis au point.

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