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En quoi l’entreprise amoureuse est dans cet extrait assimilée à une entreprise militaire ? En quoi pouvons-nous qualifier cette scène romanesque de parodie ?

Cours : En quoi l’entreprise amoureuse est dans cet extrait assimilée à une entreprise militaire ? En quoi pouvons-nous qualifier cette scène romanesque de parodie ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Novembre 2022  •  Cours  •  3 217 Mots (13 Pages)  •  216 Vues

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        Explication linéaire 3, « la Conquête de la main », corrigé :

Intro : présentation brève de l’œuvre et résumé du passage. 3 mouvements qui correspondent à la mise en page proposée par le narrateur, 3 paragraphes :

Projet de lecture : En quoi l’entreprise amoureuse est dans cet extrait assimilée à une entreprise militaire ? En quoi pouvons-nous qualifier cette scène romanesque de parodie ?

1er mouvement :

1ere phrase : emploi d’une forme verbale assez rare et  1 littéraire « eussent semblé » : conditionnel passé 2ere forme (valeur d’irréel du passé) , au lieu de « auraient semblé » : l’action semble impossible à faire et singulière (comme la forme verbale). D’emblée, le lecteur est donc plongé dans une situation dramatique et tendue, qui caractérise souvent les actions qu’entreprend Julien, personnage très excessif dans ses actes et ses sentiments. L’action héroïque qu’il compte entreprendre est donc exceptionnelle comme le montre 2 l’emploi d’un adjectif hyperbolique « mortelle », qui vient accentuer la tension dramatique , et participe  3 à la tonalité épique , avec d’autres mots comme  « affreux combat » (ligne   ) , puis plus loin, « devoir »( ligne   )  : l’acte sentimental est ici assimilé à une conquête  militaire.

2eme phrase : la 4 phrase exclamative, ici en DIL, renforce l’émotion de Julien. En même temps, on peut y percevoir une pointe d’ironie de la part du narrateur : le champ de bataille se bornant ici à une scène intime entre le jardin et la maison. Nous pouvons donc observer cette scène de vie conjugale 5 comme étant une parodie d’une scène épique  puisque le lieu de l’action est restreint à une scène de théâtre ( côté cour et côté jardin). Le personnage , qui pour l’instant ne manifeste pas vraiment un courage héroïque , il en souligne d’ailleurs son caractère pas le mot « lâcheté » (ligne  ) ,  espère la sortie de l’épouse de monsieur de Rênal , afin de ne pas commettre un acte irréparable, à savoir la séduction de celle-ci.

3eme phrase : le terme de « violence » est enrichi 6 d’une expansion du nom , la PSR « que Julien était obligé de se faire ». Ce long GN vient souligner la gravité de l’acte, vécu comme une épreuve capitale et très contraignante, comme le montre 7 la répétition du verbe obliger : «  l’obligeât » (ligne   ) puis «  était obligé »(ligne   ). De plus, 8 la forme superlative avec l’adverbe d’intensité « trop » ainsi que l’emploi de  l’adjectif « forte » participe à cet élan dramatique, et même excessif de l’acte ; notons aussi que 9 l’adverbe de manière « profondément » présente ici une valeur hyperbolique. Pour l’instant, d’ailleurs, Julien n’a encore rien entrepris ; l’action est en suspens car le lecteur est plongé dans les pensées de Julien :10 nous sommes donc bien à cet endroit de l’extrait dans un point de vue interne. 11 L’adjectif « altérée » montre que pour l’instant, c’est par l’ouïe que nous percevons les sensations car la nuit ne permet de voir le visage des deux amants, renforçant une atmosphère de mystère, propice aux tentatives amoureuses.

12 Le point-virgule permet de mettre en symétrie et donc en rythme binaire les deux voix. Les deux adjectifs « altérée » et « tremblante » se répondent et on pourrait imaginer une première harmonie entre les deux amants. Cependant , 13  le connecteur logique d’opposition « mais » montre qu’il n’en est pas tout à fait encore ainsi. 14 La forme négative du verbe « ne s’en aperçut point » est donc un commentaire de la part du narrateur : nous basculons alors dans 15 un point de vue omniscient car le narrateur en sait plus que son héros qui n’est pas en mesure de se rendre compte du trouble de sa bien-aimée, tout concentré qu’il est sur ses propres émotions et sur le projet qu’il a décidé d’entreprendre.

La phrase suivante est exactement construite de la même manière que la précédent :16  le GN « affreux combat » à valeur hyperbolique est enrichi 17 d’une PSR « que le devoir livrait à la timidité » , suivi 18 d’une proposition subordonnée conjonctive de but « pour que… ». Elle vient accentuer le fait que Julien se concentre sur lui seul. L’expression « hors lui-même » rappelle qu’il s’agit d’un combat intérieur et non 19 épique, même si les termes relatifs à une guerre le rappellent «  combat », « devoir », « livrait ». 20 Le nom « timidité », trait de caractère qui correspond à Julien , met en relief toute la difficulté et l’incapacité que présente le jeune homme de se concentrer sur madame de Rênal.

La tension dramatique est donc progressive et devient difficilement supportable pour Julien . Au son des voix, s’ajoute celle de l’horloge , qui  jouera, dans ce 2eme mouvement , un véritable rôle dramatique .En effet, le décompte du temps produit à la lecture un effet d’attente, un suspense, difficile à supporter pour Julien comme pour le lecteur.

2ème mouvement :

Le temps devient alors primordial. Nous allons lire plusieurs chiffres qui viennent préciser l’heure de l’horloge. Toutes  21 ces indications temporelles viennent ponctuer le texte , avec 22  la répétition du verbe sonner, qui rappellent qu’après la voix, la seule perception est auditive dans ce texte. 

23 De plus, le verbe de parole ici sous sa forme pronominale « se dit », fonctionnant comme un verbe introducteur de discours direct, correspond à un monologue intérieur (les pensées) . Nous retournons alors dans 24 le point de vue interne, car nous rentrons à nouveau dans les pensées de Julien comme si c’était nous qui étions en train de les éprouver.

Julien se lance un ultimatum : dans un rythme binaire 25  avec deux propositions indépendantes coordonnées par la conjonction « ou » , il se laisse deux choix. Soit, il parvient à faire ce qu’il s’est promis , ainsi le 26 CCT « toute la journée » rappelle au lecteur que cet acte a été pensé, soit il va se tuer. 27 L’expression « se brûler la cervelle » peut paraître un peu hyperbolique. Va-t-il vraiment en arriver à cette extrémité ? Le verbe « brûler » représente métaphoriquement 28 le feu de la passion. Il rappelle que Julien est un personnage passionné qui vit ses expériences avec fougue et enthousiasme. En ayant basculé à la première personne, dans ce discours direct( presque du dil), l’empathie et l’identification du lecteur au héros est accentuée.

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