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Cours Développement (apprentissage de la lecture) niveau L3 Psychologie

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Par   •  11 Avril 2019  •  Cours  •  4 578 Mots (19 Pages)  •  607 Vues

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CM

UE

PSYCHOLOGIE DÉVELOPPEMENT

Apprendre à lire - Enjeux, difficultés et troubles

BIBLIO SUR DIAPO

Apprentissage de la lecture et développement cognitif - les enjeux de l'apprentissage de langage écrit

        

        En psychologie, on distingue développement[a] (acquisitions universelles qui ne dépendent pas d'un contexte où d'un enseignement scientifique qui sont observables chez toi le monde de manière presque spontanée) et apprentissage[b] (acquisitions qui dépendent soit d'un contexte culturel particulier, soit d'un enseignement spécifique soit des deux). Ainsi, le langage oral dépend du développement alors que le langage écrit dépend plus d'un apprentissage.

Même si l'acquisition de la lecture est un apprentissage scientifique, il a un impact extrêmement important sur le développement cognitif de l'enfant et par suit sur son développement scolaire, socio-professionnel et culturel.

        GOUGH et TURNER, en 1986, on établi un schéma expliquant la lecture, "the simple view of reading[c]" : la lecture (extraire de l'information à partir de l'écrit), c'est le décodage[d] (identifier les mots écrits) x la compréhension[e] (compréhension orale : vocabulaire, syntaxe, compétences discursives).

Le décodage est un apprentissage spécifique à l'activité de lecture, et se déroule en général entre 5 et 7/8 ans. Quand on teste ce décodage, on essaye d'évaluer son efficacité (est-ce que ce qui est décodé est juste?) et sa vitesse/automatisation (on peut chronométrer la lecture pour avoir une idée de l'automaticité de l'authentification des mots). Les capacités de compréhension verbale se développent dès la naissance, de manière innée et peut continuer de se développer tout au long de la vie. Ces capacités comprennent le vocabulaire, la syntaxe, des connaissances factuelles, abstraites et .. Pour les tester, on utilise l'oral (on raconte une histoire et pose des questions de compréhension). Globalement, on suppose que les processus de compréhension sont à peu près les mêmes à l'oral qu'à l'écrit.

Ces deux compétences sont relativement indépendantes (on peut avoir des difficultés dans l'une et bien réussir dans l'autre) mais sont toutes deux indispensables pour avoir des bonnes capacités de lecture. Quand le décodage manque, on parle de dyslexie[f] et quand la compréhension manque, on parle de faibles com preneurs/hyperlexie[g]. Les méthodes trop axées sur une seule des compétences risquent de mettre les élèves en difficulté, surtout qu'il y a peu de compensation possible entre les deux compétences.

Quand le décodage n'est pas automatisé, ça induit un coût cognitif énorme qui va gêner la compréhension. Le langage est beaucoup moins prévisible que ce que l'on peut le croire, les enfants qui essayent donc de deviner vont finalement décoder moins rapidement.

Cf schéma

Les relations entre les deux composantes et la lecture sont interactives[h] : la lecture va avoir un impact sur le décodage mais aussi sur la compréhension verbale, sur le vocabulaire, les compétences grammaticales, discursives et sur les connaissances sur le monde. L'apprentissage de la lecture va donc avoir une influence importante sur le développement cognitif de l'enfant et de l'adolescent.

Dans la lecture, HIRSH et NATION (1992) ont mis en évidence l'existence de deux seuils : le seuil du plaisir de lecture[i], qui est autour de 98% de mots connus (5 lignes pour un mot inconnu) et le seuil de compréhension[j], autour de 95% de mots connus (2 lignes pour un mot inconnu).

On sait que très tôt dans le développement, des différences de vocabulaire très importantes existent entre les enfants. Vers 5/6 ans, les 10% les plus avancés possèdent un vocabulaire deux fois plus important que les 10% les moins avancés. Ces différences de vocabulaire provient de plusieurs facteurs : l'intelligence de l'enfant[k] (mémoire de travail, capacités phonologiques, compréhension, QI..), son milieu socio-culturel[l] (échanges verbaux, accès à la culture..) et vont avoir un apprentissage direct de la lecture (surtout sur la compréhension). Elles vont devenir beaucoup plus importantes vers l'âge de 10 ans, quand les enfants commencent à étudier des textes pour apprendre. Au CP, 10 à 15% des élèves ignorent plus d'un tiers des mots présents dans les manuels. En 1997, LIEURY et al. ont donné un QCM à des enfants de 6eme les questionnant sur des définitions de mots et observent que les connaissances sont meilleurs en langues et géographie, alors qu'en français, on observe autant de réussite que d'erreurs (27%).

        La lecture va avoir un effet très important sur le développement du vocabulaire, quel que soit le niveau d'intelligence et de développement verbal de l'enfant. Voir étude de STANOVICH et al. (1991/13) qui montre son impact important quel que soit l'âge, l'intelligence ou la capacité de codage phonologique de l'élève.

Cf schéma

La lecture, même si elle ne fait pas partie du développement humain strict, a un impact extrêmement important sur le développement cognitif de l'élève : installer très précocement une motivation à lire et associer un sentiment positif à la lecture est un enjeu très important de la réussite de l'élève. La réussite/compréhension de l'acte de lecture va dépendre des pré-requis de l'élève et du contenu des premières séances d'apprentissage qui sont en adéquation ou non avec ses pré-requis.

STANOVICH en 1986 va montrer l'existence de l'effet Mathieu[m] (cf graphique) : l'écart entre les compétences des enfants va se creuser avec le temps, mais ces différences peuvent être prises en charge de manière efficiente si elles sont identifiées précocément. GOMBERT et al. (2014) vont montrer qu'il y a presque la moitié des jeunes en difficulté de lecture dont leur niveau le plus élevé d'études est le collège, un quart en niveau CAP/BEP, 12,5% en bac professionnel et 3,2% en études générales.

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