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Étude du poème Cauchemar De Verlaine

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Par   •  24 Mars 2013  •  1 143 Mots (5 Pages)  •  1 227 Vues

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Un cavalier fantomatique

2-Un être d'outre-tombe, un spectre

3-un poème romantique "noir"

"Cauchemar" fait partie des nombreux poèmes saturniens, à l'image de "Grotesques" qui font appel aux thèmes du fantastique pour créer un univers différent appartenant au rêve ou au cauchemar. Dans ce poème, un mouvement violent emporte un cavalier fantomatique dont on devine au fur et à mesure de la lecture que c'est un être d'outre-tombe, le spectre d'un défunt, probablement son père, ancien officier de l'armée décédé un an auparavant. Du cavalier qui galope "sans mors et sans rêne", il ne reste finalement qu'un squelette d'homme avec ses 32 dents. C'est un poème disposé en quintils (5 vers) selon une alternance 7/4, de 4 vers impairs de 7 syllabes et d'un dernier vers de 4 syllabes. Cette alternance de vers pairs et impairs ne se retrouve que dans "Chanson d'automne" avec une alternance 4/3.

1 Un cavalier fantomatique

Un cavalier qui porte un glaive et un sablier (et non un bouclier comme on le voit souvent) ne peut que représenter la mort. Son existence est onirique, elle est immatérielle, elle est passée rapidement dans son rêve mais il a pu en noter ces deux détails importants tenus dans chaque main, le glaive, une épée courte à deux tranchants et un sablier, la mesure du temps. Le cavalier est comparé à un "ouragan sur la grève" pour le déchaînement et la violence de la nature d'ordinaire paisible. Le rythme du poème est marqué par la dissymétrie 7/4 du quintil et reproduit le caractère anormal, boiteux de cette apparition ainsi que son déplacement. On retrouve à la fin de "La Mort de Philippe II, cette même comparaison, cette analogie, cette fusion des deux univers, qui évoque la violence de la mort "Tel l'ouragan passe à travers une ruine". Au fil de la progression, on voyage en Allemagne, de villes en villes, à travers la campagne, les fleuves, les forets dans une sorte de survol rapide. Verlaine précise que le cavalier chevauche un étalon, un cheval habituellement destiné à la reproduction et non pas à la course. La couleur noire, celle de la mort est celle de l'étalon qui n'a également aucun harnachement. Les râlements sourds semblent être ceux de mourants. La couleur rouge renvoie à une autre réalité, le sang. Le rouge du cheval associé au mot flamme prend une signification tragique d'incendie.

II-Un être d'outre tombe, un spectre

Le cavalier qui chevauche l'étalon à grande vitesse possède quelques attributs vestimentaires particuliers, un feutre avec une plume évoquant un personnage tyrolien, puis un manteau en correspondance avec les éléments déchaînés qui flottant au vent fait office de cravache et accélère le mouvement. La tenue est négligée, comme en bataille, et laisse apparaîtreétrangement un torse cadavérique, d'ivoire. Incontestablement nous sommes dans un registre macabre, morbide, noir, dont nous avaient habitués les poètes romantiques, Chateaubriand, Victor Hugo, Lamartine. Verlaine a cependant une approche différente, ici nul lyrisme, nous sommes dans le fantastique, dans l'imaginaire. On sait que Verlaine fut très affecté par la mort de son père, le capitaine Nicolas Verlaine l'année précédente et qui avait quitté l'armée pour mieux s'occuper de son fils. Notre poète ne serait-il pas en train de revoir son spectre ou son squelette ? Tout l'indique, le personnage décrit ressemble bien à un militaire, il porte un sabre court et est monté sur son cheval, un étalon, il a l'œil qui s'allume et qui s'éteint rappelant le credo militaire consistant a avoir un œil toujours ouvert. La présence de l'éclair bleu d'une

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