LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Séminaire - Religion à Bruxelles

Note de Recherches : Séminaire - Religion à Bruxelles. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2013  •  1 391 Mots (6 Pages)  •  635 Vues

Page 1 sur 6

Séminaire de travail universitaire en sciences humaines et sociales

Problématique :

Quelles sont les raisons qui ont poussé les immigrés musulmans à se regrouper dans certaines communes de Bruxelles?

Après avoir lu et résumé l’article de Corinne Torrekens qui démontrait une concentration de musulmans dans 5 communes de Bruxelles, à savoir Bruxelles-ville, Anderlecht, Saint-Josse-ten-Noode et Molenbeek, nous avons tenté de trouver dans la littérature scientifique différentes hypothèses pour expliquer cette concentration.

1) Raisons historiques et migratoires

Dans les années 60, la Belgique a fait appel à de la main-d’œuvre étrangère pour répondre à la pénurie de travailleurs dans certains secteurs d’activité. Les migrants se sont installés à proximité de leur lieu de travail. « Lorsque les Marocains sont arrivés, ils n’étaient pas tenus de rester dans une ville ou dans une région. Que m’importe d’aller habiter à Charleroi, à Liège ou ailleurs. J’irai là où je trouverai un logement et du travail. Si nous avons fait trois mille kilomètre pour venir du Maroc, on ne peut pas hésiter à aller d’une ville à une autre. Pour moi, il n’y a pas de différence entre Charleroi et Bruges. Ma place c’est là où j’ai du travail et un logement » (3).

Dans la grande majorité des cas, les permis de travail liaient le travailleur migrant à un secteur d’activité particulier pendant au moins trois ans. Cette réglementation a eu un rôle important sur l’implantation géographique des migrants (6).

Lorsque la crise économique des années 70 est venue toucher les secteurs d’emploi dans lesquels ils étaient employés, les travailleurs immigrés sont partis vers les grandes villes à la recherche d’un autre emploi. Ils se sont installés dans des communes aux loyers abordables et qui étaient délaissées par les familles belges. Pour de nombreux immigrés musulmans, les conditions socio-économiques plus précaires, la qualification professionnelle limitée et les difficultés à trouver du travail ont consolidé leur attache à une commune pauvre de Bruxelles, même quand on n’y trouvait plus de travail (6).

2) Raisons économiques

Les migrants se sont établis dans des zones urbaines pas trop chères et ils y sont restés car la majorité faisait partie de la classe économique la moins favorisée. L’évolution économique des années 60 a permis à certains groupes sociaux d’améliorer leur niveau de vie et, dès lors, d’occuper de nouveaux espaces. Les familles musulmanes, par contre, faisaient partie à l’époque des groupes sociaux les moins aisés. Elles sont donc restées dans les mêmes quartiers (5).

3) Mécanismes du marché du logement

Dans certaines communes de Bruxelles, il existait des mesures discriminatoires dans le cadre du logement. Certaines propriétaires refusaient de louer des logements à des étrangers. Ceci et intervenu de manière non négligeable dans ce phénomène de concentration (5 + 6).

Par ailleurs, les faibles revenus, l’envoi d’argent à la famille restée au pays et l’épargne en vue de retourner au pays, limitent les dépenses en matière de logement et confinent les étrangers dans les quartiers les moins chers (1)

Entre 1981 et 1991, la part des propriétaires est passée de 13 à 37% chez les Turcs et de 10 à 30% chez les Marocains, les 2 communautés musulmanes les plus importantes en Belgique. Dans la majorité des cas, l’achat est la seule façon de se prémunir contre des loyers de plus en plus chers et de rester dans des quartiers où ils se sont intégrés (1) ;

4) Raisons sociales

Quand un étranger arrive dans une ville, il a tendance, dans un premier temps, à s’installer dans un quartier occupé déjà par des compatriotes. Ceci permet d’établir un double lien avec le pays d’origine et avec le pays d’arrivée. Pour le nouvel arrivé, c’est un quartier où il se retrouve comme chez lui et où il entend parler sa langue (2). De plus, il est rassurant de s’installer dans un quartier où les autres ont la même culture et où, dans certains cas, résident déjà des membres de sa propre famille (7).

Les musulmans se concentrent aussi dans certains quartiers pour permettre le regroupement et le démarrage de certains projets avec l’aide de la famille qui ne travaille pas. A Molenbeek par exemple, il y a ainsi des commerces qui revendent des marchandises achetées dans le pays d’origine. Ces commerces permettent de conserver les traditions dans le nouveau pays. Ces commerces sont le lieu de construction de lien social et procurent une certaine sécurité (6).

5) Interprétation écologique

Pour appliquer le schéma de l’écologie sociale au phénomène de concentration d’immigrés dans certains quartiers bruxellois, il faut prendre en compte l’attitude des Belges. « Face à l’opinion selon laquelle les immigrés « envahissent » certains quartiers

...

Télécharger au format  txt (9.4 Kb)   pdf (190.2 Kb)   docx (12.1 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com