Synbolisme Des Cinq Voyages Du Compagnon maçon

L’interprétation du mythe des cinq voyages

Je me dois de vous dire que j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler cette planche.

D’abord, parce qu’elle m’a rappelle mon sujet de dissertation du BEPC, il y a plus de 40 ans ; je crois que c’est le seul sujet d’examen dont je me souvienne ; il m’est reste en mémoire, est ce un hasard ? Ce sujet, c’était « les voyages forment la jeunesse et pierre qui roule n’amasse pas mousse » avec thèse, antithèse, synthèse, il fallait développer l’intérêt des voyages mais aussi l’intérêt des pauses entre ces voyages. J’étais loin de me douter que je retravaillerais le sujet.

Aujourd’hui, j’ai voulu profiter de cette planche pour disséquer tous les aspects des voyages réalises lors de mon passage.

Prenant le risque par moment du hors sujet, mon interprétation portera sur ce voyage représente par la déambulation autour du pave mosaïque, portera sur la symbolique des outils portes au cours des voyages et sur celle des découvertes successives sur les colonnettes.

Je ne ferai qu’effleurer la notion de mythe, mythe qui se différencie de la fable et de la légende par le caractère sacre qui lui est inhérent.

La notion de voyage est récurrente dans notre cheminement avec ses trois versants (d’ou l’on vient, ou on est, ou on va).

Celle du voyage initiatique évoque la progression par récapitulation puis actualisation enfin par projection vers l’inconnu, espérant la découverte.

Je n’évoquerai pas le nombre cinq qui fait l’objet, ce jour, d’une planche spécifique par notre frère SC.

Les trois voyages de l’apprenti permettent le passage du stade de profane a celui de l’apprenti.

Les cinq voyages du compagnon vont induire le passage du stade d’apprenti au stade de compagnon ; en symbolique, se réalise le passage du fil a plomb, du fil d’aplomb, cette succession de points qui concrétise la verticalité, quête du principe qui est en soi, du connais-toi toi-même au niveau, quête de l’horizontalité, de la linéarité Ouest-Est, de l’égalité entre les hommes, de la finitude et de l’origine. Dans la loge, l’initie va passer, pour sa progression initiatique, des mains du 2° surveillant, instructeur technique, a celles du premier qui sera plus incitatif, facilitateur, stimulant les initiatives personnelles, les voyages de toutes sortes.

Ces cinq voyages sont effectues selon la déambulation rituelle : départ de l’occident, septentrion, orient, midi.

Pour conquérir la lumière, il importe en effet de passer successivement des faits révèles par les sensations, à l’occident, a une interprétation hypothétique au Nord, pour tenter ensuite une sintérisation, souvent infructueuse a l’orient, qui impose un examen rationnel attentif au soleil du midi. La déambulation, cette circumambulation associée à la progression, a l’élévation inéluctable décrit une spirale qui ne peut qu’élever l’initie vers un niveau supérieur et a terme a une maîtrise de plus en plus élaborée.

L’entrée en loge pour ces cinq voyages se fait avec la règle, symbole du jugement droit, de l impartialité; elle est déposée pour être reprise après le premier voyage ;

Ce premier voyage, voyage introspectif, est réalise avec les seuls outils de l‘apprenti, le ciseau et le maillet;

Dépourvu du verbe, l’apprenti ne dispose que de ces outils-la pour se perfectionner; ils sont nécessaires a l’élimination des aspérités et à l’obtention d’une pierre cubique impeccable ; cette pierre doit, en effet, être utilisable en l’état pour la réalisation du temple vivant dont les inities sont à la fois les constructeurs et les matériaux; le ciseau est saisi de la main gauche et symbolise l’idéation ; le maillet représente la volonté nécessaire a toute action afin que l’on n’en reste pas a l’état de concept ;

Cette volonté agissante est utilisée en loge par le Vénérable et les deux Surveillants qui ouvrent et ferment les travaux par leurs maillets; ces outils seront toujours utiles pour continuer le travail sur soi. Séparément ils sont inefficaces et la complémentarité du passif et de l’actif est évident dans le symbolisme ;

Ce premier voyage se termine par la révélation des cinq sens sur la colonnette beauté. Ces cinq sens ont permis à l’apprenti a partir de son état natif, de son intuition, de son voyage en lui-même, de son travail sur sa pierre brute de se connaître lui-même ; ces cinq sens vont maintenant permettre au compagnon d’entrer en relation avec les autres afin de mieux les connaître, de quitter l’ombre du septentrion et de s’ouvrir au monde.

Le deuxième voyage, celui de la conception, est effectue avec la règle et le compas. Si l’ouvrier est devenu performant avec le ciseau et le maillet, il n’en faut pas moins favoriser leur bon usage et formater le travail à réaliser; en pratique, la règle et le compas permettent de construire toutes les figures géométriques ; leur trace sur la pierre indiquera l’endroit ou le ciseau doit se poser pour que la pierre soit conforme au plan ;

La règle est certes un outil de mesure par les 24 divisions qu’elle affiche ; divisible par 2 et par 3, produit des 4 premiers nombres entiers, le nombre de la règle est idéal pour vérifier la justesse des proportions ; cette règle est aussi potentiellement génératrice d’une ligne certes droite mais illimitée a ses deux extrémités; le compas

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