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Subjectivité

Commentaire de texte : Subjectivité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Février 2015  •  Commentaire de texte  •  541 Mots (3 Pages)  •  675 Vues

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« Subjectif » désigne tout aussi bien le rapport à une nature « humanisée », dès lors que la nature et l'artifice tendent à se confondre. Le rapport à autrui n'est plus une question de sympathie, comme chez Scheler, mais d'éthique. Benjamin, Adorno, Kracauer interrogent le rapport à la nature dans son historicité : elle n'est plus une incarnation spirituelle, mais une réalité saturée d'histoire, marquée par les transformations concrètes de la technique. Deleuze et Foucault questionnent l'affect dans ce qu'il a d'irréductiblement étranger à l'intention – dans sa folie : l'affect n'est plus relatif à des valeurs, mais renvoie à l'expérience de l'impossible.

Des subjectivités en crise

On ne peut prendre la subjectivité comme donnée, configurée par les structures universelles de la psyché, mais, au contraire, il faut supposer des engendrements différenciés de subjectivations, laissant ouverte la question de savoir quel type de rapports la(/les) subjectivité(s) et l(es) identité(s) entretiennent dans un contexte mondialisé[1].

La « subjectivité » tend ici à avoir une valence directement politique, qui intéresserait quelque chose comme une anthropologie élargie, comprenant celle, spécifique, ouverte au début du XXe siècle par des philosophes comme Weber ou Simmel, centrée sur les particularités subjectives inscrites dans la culture, l'histoire, et qui posa la question non pas de « qu'est-ce que l'homme ? », mais « qui sommes nous aujourd'hui, qu'est-ce qu'être moderne ? », donc bien au-delà de la problématique réductrice des idéologies [2].

La subjectivité Linguistique

Dans les années 60, une théorie du langage émerge sous la plume du linguiste Emile Benveniste dans son ouvrage Problèmes de linguistique générale, prouvant la subjectivité inhérente au langage. Le courant de linguistes issue de cette théorie, la linguistique de l'énonciation , refuse la conception classique du langage en tant que simple instrument qui servirait à transmettre uniquement de l'information. Pour ces linguistes, la transmission d'information ne constitue qu'une partie du rôle du langage et de ses attributs. Le langage est conçu plutôt comme une structure qui informe l’identité de l'homme en tant que tel. Benveniste considère la subjectivité comme immanente au langage. La subjectivité d'un être ne peut prendre forme que dans et par l’usage du langage, puisque seul le langage contient des signes qui permettent au locuteur de s'affirmer en tant que sujet[3]. Benveniste dans son essai présente plusieurs aspects du langage qui soutiennent cette théorie. Il s'agit entre autres des pronoms personnels, notamment celui de la première personne, "je". Les pronoms personnels qui existent dans toutes les langues du monde sont le signe primordial de la subjectivité intrinsèque du langage. L'énonciateur laisse des 'traces énonciatives' implicites ou explicites dans ses actes de langage, et il est possible de les détecter.

Catherine Kerbrat-Orecchioni élargit la théorie de Benveniste, en faisant un recensement des traces énonciatives qui peuvent apparaître dans le langage. Elle désigne les lieux

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