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Comment le futur peut-il en même temps être une donnée de la subjectivité et se présenter comme le support de la connaissance ?

Dissertation : Comment le futur peut-il en même temps être une donnée de la subjectivité et se présenter comme le support de la connaissance ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2013  •  Dissertation  •  1 343 Mots (6 Pages)  •  1 258 Vues

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Le temps est quelque chose que l’on ne peut ni arrêter, ni accélérer, ni le revoir. Seule la mort nous permet d’arrêter le temps

Le temps apparaît comme une intuition immédiate et continue de l’instant que l’on ne saurait saisir. Son irréversibilité et son impossibilité à l’arrêter en dehors de la mort se traduisent par un sentiment comme le regret par rapport au passé et une attente, une angoisse ou une réjouissance par rapport à l’avenir. Le futur prend alors la forme d’une représentation vers laquelle tend tout notre présent comme un moyen vers une fin. Est-ce à dire alors que le futur n’existe que dans notre pensée ? Comment concevoir l’existence de ce qui par définition « n’est pas encore » ? Cependant, si l’on réduit le temps à un état subjectif, on oublie qu’il fait l’objet de mesures scientifiques et que c’est grâce à lui que l’on peut prévoir le futur, qui aurait en ce sens une existence objective. Comment le futur peut en même temps être une donnée de la subjectivité et se présenter comme le support de la connaissance ?

Le temps semble difficile à définir malgré l’apparente familiarité qui lui est associée. Pour Saint Augustin, le temps fait l’objet d’une évidence dont je ne peux rendre compte : « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus », écrit-il dans ses Confessions.

Comparons la situation de trois personnes qui attendent sur un quai de gare : une maman qui se réjouit de retrouver son enfant et pour qui le temps est long, l’endetté attendant son créancier et pour qui le temps est trop rapide, et le chef de gare pour qui le temps est régulier et exact. Le temps ne semble donc pas le même pour les trois individus. Est-il le fruit d’une illusion, une construction de l’esprit, subjectif ou au contraire objectif, mesurable et exact ? La question se pose à plus forte raison pour le futur qui désigne cette partie du temps qui n’existe pas encore. Le futur désigne donc d’abord ce que je me représente comme étant à venir. Le futur peut faire l’objet de désirs, voire de fantasmes. Il est l’image de ce que je projette d’atteindre. Que cette fin soit réaliste, idéale ou utopique, elle est produite par la faculté de produire des images : l’imagination. Pascal affirme en ce sens qu’on s’intéresse à son présent qu’en vue de l’avenir. Passé et présent sont ainsi les moyens, et le futur la fin. Ainsi l’homme qui non seulement ne peut saisir l’instant, ne peut se saisir dans l’instant et n’existe, selon Sartre, qu’en tant que « projet ». Toujours « condamné à être libre » de se faire autre qu’il n’est, il ne peut se figer dans une « nature humaine » car son existence l’amène constamment à redéfinir cette essence avec laquelle il ne peut jamais coïncider. Le futur n’existerait alors que dans mes pensées sous forme d’image produite par l’imagination, sous forme de fin à atteindre ou de projet. Cependant, la science établit des lois qui permettent de faire des prévisions comme la date d’une éclipse. Par conséquent, le futur n’aurait-il pas une réalité autre que celle de mes pensées ?

Le futur désigne l’ensemble des événements à venir. À ce titre, ils se présentent comme la conséquence, l’effet de phénomènes qui les précèdent. Ainsi je peux prévoir que si je lance mon stylo en l’air, il ne finira pas retomber selon la loi universelle de l’attraction terrestre. La science présuppose donc l’existence d’un déterminisme, c’est-à-dire la doctrine métaphysique selon laquelle l’ensemble du réel est régi par des relations nécessaires de causes à effets. Mais le futur prévisible serait-il en ce sens déjà écrit ? L’homme serait-il condamné à une sorte de fatalisme ? Si le futur est entièrement prévisible, alors pourquoi l’homme tenterait d’agir pour atteindre une fin ? La croyance au fatalisme, comme la croyance en l’astrologie, se présente comme extrêmement stérile pour

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