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Solal Et Autres

Dissertation : Solal Et Autres. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Décembre 2012  •  517 Mots (3 Pages)  •  688 Vues

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Le roman plus éclairant que la vie : espace, temps et narrateur

D’abord, le roman est plus éclairant que la vie même : il présente en effet une « histoire » aboutie, donc plus nette. Dans la vraie vie, on ne comprend pas le cœur humain, parce qu’elle est en cours d’élaboration et que nous manquons de recul ; les émotions, les sentiments enchevêtrés brouillent la lucidité.

Ensuite, le roman s’étend dans la durée et dans l’espace. Dans la durée : il peut couvrir toute une vie, donc marquer une évolution, faire voir et ­comprendre les modifications du cœur. Dans l’espace : le romancier peut multiplier les lieux et les milieux, donc faire fluctuer émotions, sentiments et comportements en fonction de ceux dans lesquels il place le personnage, ce qui permet de mieux cerner ses variations (cas du roman d’apprentissage, du roman de mœurs). L’auteur peut modifier l’histoire du personnage comme bon lui semble pour faire varier, évoluer le « cœur » de son personnage.

Enfin et surtout, le roman est mené par un narrateur qui multiplie et change les perspectives. Le narrateur a du recul et peut intervenir quand bon lui semble. Il peut faire une explication complète de sentiments dont le personnage même n’est pas conscient (Balzac, Stendhal) ou suggérer l’interprétation d’un comportement par des détails révélateurs dans l’évocation (décor, par exemple). Il peut signaler un contraste entre les paroles et les attitudes (Vautrin) ou les véritables sentiments (cas des personnages hypocrites, manipulateurs, traîtres et autres).

3. La diversité des personnages : des éclairages multiples

La diversité des personnages permet, par la multiplication des émotions, des sentiments, des pensées, de « faire le tour » de l’être humain. Balzac souligne que « ce n’était pas une petite tâche que de peindre les deux ou trois mille figures saillantes d’une époque, car telle est […] la somme des types que présente chaque génération que La Comédie humaine comportera ». Ainsi, le roman donne la possibilité de comprendre des mondes que l’on n’a pas connus (comme celui des poilus dans Le Feu de Barbusse ou Les Croix de bois de Dorgelès).

Parfois le romancier peut choisir d’incarner dans deux personnages distincts deux aspirations opposées de l’être humain, mettant ainsi en évidence plus clairement les composantes du « cœur humain ». Ainsi, George et Lennie, dans Des souris et des hommes de Steinbeck, représentent les deux composantes de l’homme : George est la partie humaine (qui réfléchit), Lennie la partie animale (soumise aux instincts). Le lecteur ­comprend que le meurtre de Lennie par George représente la volonté de l’homme de détruire la part animale en lui.

La présence de multiples personnages permet demultiplier les éclairages sur un même personnage : ainsi, Tchen (Malraux, La Condition humaine) est vu par le narrateur, mais il l’est aussi par Gisors et les autres révolutionnaires. Le roman est une plongée au cœur de l’intériorité des personnages grâce à la multiplication des points de vue. Et, de façon plus complexe, lorsqu’un personnage fait le portrait ou l’analyse d’un autre personnage, c’est tout autant lui-même qu’il éclaire : ce que dit Solal d’Ariane éclaire Ariane, mais aussi Solal lui-même (document C).

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