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Sagesse, force et beauté

Dissertation : Sagesse, force et beauté. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Juillet 2017  •  Dissertation  •  1 960 Mots (8 Pages)  •  1 263 Vues

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Sagesse, Force et Beauté

Vénérable Maître et vous tous mes bien chers Frères en vos degrés, grades et qualités.

Notre Vénérable Maitre a choisi de placer son vénéralat sous le signe de Sagesse, Force et Beauté…..C’est donc de Sagesse, de Force et de Beauté dont nous allons parler ce soir et si je vais parler un peu de religion j’éviterais de parler de politique.

Commençons par un peu d’histoire et pour ce faire je m’appuierais sur René Guilly et Roger Dachez, les historiens de la franc-maçonnerie bien connus...

Et que nous disent les Frères René Guilly et Roger Dachez ?

..........

C'est vers 1727, dix ans après la Saint Jean d’été de 1717 qui vit la création de la première grande loge, celle de Londres, dans le manuscrit Wilkinson que le groupe de trois mots : « Sagesse, Force et Beauté » que l’on nomme le « ternaire maçonnique », fait son apparition dans un texte se rapportant à la franc-maçonnerie spéculative et il est à noter, qu’ à partir de cette date, il ne variera plus.

  A-t-il des origines plus lointaines ? Et… quelle peut en être la source ?

En fait, il semble qu’il s’agisse simplement de trois termes traditionnels, présents dans les prières et les invocations chrétiennes du Moyen-âge, pour qualifier, pour caractériser les trois entités constituant la Trinité chrétienne ...

En effet dans le manuscrit Grand Lodge n°1 daté de 1583, un des quatre plus anciens manuscrits des Anciens Devoirs on relève la phrase suivante : « Que par la Puissance du Père du Ciel et la Sagesse du Fils Glorieux, la Grâce et la bonté de l'Esprit Saint, trois personnes en un seul Dieu, soient avec nous à notre commencement […] »

Le manuscrit Dumfries n°4, rédigé vers 1710, bien que n'appartenant pas à proprement parler à la famille des Anciens Devoirs mais qui s’en inspire de très près, utilise une formule légèrement différente mais de même nature, il parle de « La Sagesse du Glorieux Jésus »

Cette attribution du terme Sagesse à la deuxième personne de la Trinité chrétienne est-elle donc propre aux Anciens Devoirs et aux textes qui appartiennent à la même tradition ?

Nullement. En fait il s’agit en fait d’une fort longue tradition théologique dans l’Occident chrétien. On en trouve un premier exposé clair dans les célèbres Sentences de Pierre Lombard (qui vécut approximativement de 1100-1160), un des pères de la pensée théologique médiévale et qui fut recopié et commenté tout au long du Moyen Age.

Pierre dit le Lombard, contemporain d’Abélard, serait né à Novare (Italie) et aurait d'abord étudié à Bologne (Italie). Vers 1136, il partit pour Paris, où il acheva sa formation avant d'occuper la chaire de théologie de l'école épiscopale de Notre-Dame. Il avait été recommandé par Bernard de Clairvaux aux chanoines de l'abbaye Saint-Victor, où il prononça divers sermons. Il participa, en 1148, au concile de Reims réuni sous la présidence du pape Eugène III et en 1159, il fut élu évêque de Paris, où il mourut l'année suivante.

Dans le « Livre I, Distinction XXXIV » de son grand ouvrage, le chapitre IV s’intitule en effet: « Pour quelle raison la puissance est-elle attribuée au Père, la sagesse au Fils et la bonté au Saint Esprit, car il n’existe qu’une puissance, une sagesse et une bonté pour les Trois ». Suit un commentaire expliquant en quoi cette triple attribution ne remet pas en cause l’unité essentielle des trois entités constituant la Trinité. Ce texte fondamental appelle plusieurs commentaires.

Le premier commentaire est qu’il s’agit de la source évidente de notre ternaire, « Sagesse, Force et Beauté », à un terme près : la « bonté » est ici en lieu et place de la « beauté ». Nous reviendrons plus loin sur ce point.

Le deuxième point est de savoir si ces attributions, qui vont devenir un lieu commun de la théologie médiévale, connurent une diffusion plus large, dans la piété populaire, et sous quelle forme ?

Une réponse est en effet possible. Il s’agit d’une prière à la Sainte Trinité, proposée à la dévotion commune et remontant au XVe siècle, époque à laquelle furent rédigés les premiers textes des Anciens Devoirs.

En effet cette prière se conclut par ces mots :

Défends-moi immense Trinité,

Dirige-moi inestimable bonté,

Gouverne-moi force du Père,

Vivifie-moi sagesse du Fils,

Illumine-moi, grâce et vertu de l’Esprit Saint

Les choses sont claires : l’invocation des Anciens Devoirs, dont provient notre ternaire, est empruntée à des prières médiévales en l’honneur de la Trinité, attestées dès le XVe siècle, et qui illustraient elles-mêmes une élaboration théologique bien plus ancienne (sans doute entre le XIème et le XIIIème siècle). On observe que dans cette prière populaire, par différence avec les formules des théologiens, la bonté est ici sans attribution spécifique. Elle parait s’appliquer à la Trinité dans son ensemble, tandis que l’Esprit Saint y est plus spécifiquement lié à la grâce.

Il faut toutefois s’interroger sur le passage de « bonté » à « beauté » dans le vocabulaire maçonnique. On note que ce passage ne se trouve pas dans les Anciens Devoirs et nous ignorons quand et pourquoi il eut lieu, mais la piété populaire reformulait parfois les conclusions de la théologie savante.

Comment est-on passé de « bonté » à « beauté » ?

J’ai une hypothèse toute personnelle : on est passé de « bonté » à « beauté » parce que la transmission orale, pratiquée dans la Franc-maçonnerie du XVIIIème siècle, par crainte des divulgations, n’est parfois qu’approximative ....

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