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Revue de littérature sur les sources de l’inflation

Dissertation : Revue de littérature sur les sources de l’inflation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Juin 2015  •  1 459 Mots (6 Pages)  •  2 583 Vues

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II. Revue de littérature sur les sources de l’inflation

Diverses théories ont cherché à expliquer les origines de l’inflation. Elles partent des grands courants de pensées de la science économique aux développements récents des économistes. Ainsi, distingue-t-on dans la littérature les sources suivantes : le gonflement de la masse monétaire, les déséquilibres économiques (entre offre et demande), les sources d’ordre structurel, la politique budgétaire et les facteurs non économiques.

Dans la suite, il sera question de présenter les différentes sources de l’inflation sur le plan théorique puis les enseignements tirés des travaux empiriques.

II.1. Revue théorique sur les causes de l’inflation

II.1.1. Le gonflement de la masse monétaire

Selon P. Bezbakh et al. (2006), les premiers économistes qui se sont penchés sur les causes de l’inflation furent tentés par l’explication monétariste issue de la théorie quantitative de la monnaie. Cette dernière a été reformulée par les théoriciens du courant monétariste pour répondre aux keynésiens dans les années 70. Ainsi, la conception selon laquelle l’inflation est d’origine monétaire a fait l’objet de nombreuses réflexions.

D’abord, la théorie quantitative de la monnaie, fondée sur une relation de causalité entre le niveau général des prix et la quantité de monnaie en circulation, stipule que tout changement exogène de la masse monétaire, opéré par l’autorité monétaire, induit un ajustement proportionnel du niveau des prix. Mais, ceci n’est vérifié que si la vitesse de circulation de la monnaie et la production de l’économie restent inchangées. Les classiques et les néoclassiques, dans leur conception que la monnaie est « neutre », adhèrent à cette théorie quantitative de la monnaie. En effet, selon eux, si la masse monétaire s’accroit, les individus chercheront à utiliser le surplus de monnaie dont ils disposent en augmentant leur consommation. Cette situation conduit donc, en l’absence d’une augmentation de la production, à une hausse du niveau général des prix.

Pour les keynésiens, une hausse de la masse monétaire n’est pas forcément suivie d’une inflation. Ils soutiennent simplement qu’une politique monétaire est favorable à une relance conjoncturelle et ceci n’implique pas nécessairement la présence d’une inflation. D’après les théoriciens de ce courant, la monnaie joue un rôle actif dans l’économie et donc, une hausse de la masse monétaire a des effets positifs sur l’activité économique dans le court terme.

Par ailleurs, cette vision keynésienne a été confirmée par les travaux de Phillips . La courbe de Philips implique une relation inverse entre le taux d’inflation et le taux de chômage. Elle permet de voir qu’une politique monétaire expansive entraîne une inflation élevée conjuguée avec un niveau de chômage faible et une politique restrictive produit la situation inverse. De ce fait, pour Phillips, la monnaie agit à la fois sur le mouvement des prix et sur le niveau d’activité. Cette conception a été vivement critiquée par les monétaristes selon lesquels le niveau des prix n’a pas de conséquences sur l’économie réelle. La théorie monétariste, développée par M. Friedman (prix Nobel en 1976), va donc dans le même sens que celle des quantitativistes en soutenant que « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ». En effet, Friedman montre, dans les années 1950, que la quantité de monnaie en circulation n’influe que sur le niveau des prix à moyen et long terme sans pour autant affecter le niveau de l’activité.

Après les classiques, les keynésiens et les monétaristes, les réflexions sur la relation entre l’inflation et la monnaie se poursuivirent avec les théoriciens de la Nouvelle Economie Classique tels que Lucas (1972), Kydlland & Prescott (1977), Barro & Gordon (1983). Ceux-ci ont introduit, dans la théorie économique, le rôle des anticipations des agents dans l’efficacité de la politique monétaire. En effet, selon eux, les anticipations rationnelles des agents permettent de voir et de prévoir les inflexions de la politique monétaire qui finissent par n’avoir aucun effet sur les variables réelles de l’économie. A cet effet, les nouveaux économistes classiques soulignent que l’accroissement de la masse monétaire n’est pas automatiquement source d’inflation.

Enfin, à la lumière de ces théories, un consensus semble se dégager sur le fait que l’augmentation de la quantité de monnaie peut être source d’inflation bien que quelques divergences soient apparues entre les économistes.

II.1.2. Le déséquilibre économique

Il fait référence au déséquilibre entre l’offre globale et la demande globale : l’inflation keynésienne . Ce déséquilibre se traduit par un excès de la demande qui ne peut pas être compensé par l’offre. Dans cette conception, l’apparition de l’inflation n’est plus liée à

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