Reine d'Al-Zuwarah

Les romanciers s’inspirent souvent de la réalité pour construire leur fiction, comme l’a fait Laurent Gaudé, auteur contemporain, dans son roman Eldorado paru en 2006. L’auteur s’attaque à un problème d’actualité délicat, l’immigration clandestine. Il narre alternativement, le destin de deux personnages : Salvatore Piracci, commandant sicilien d’une frégate chargée de garder les côtes italiennes, et Soleiman, un soudanais tentant de rejoindre l’Europe. Ces deux personnages vont tout laisser derrière eux, en quête de leurs Eldorados respectifs. Le texte étudié est l’extrait du chapitre IX : « La reine d’Al-Zuwarah », de la page 162 à la page 163. Il raconte la rencontre en Libye, de Piracci et de la reine d’Al-Zuwarah, cheffe d’un réseau de trafic d’immigrés. Une rencontre qui intervient après l’emprisonnement de Piracci par la police libyenne, en raison de son entrée irrégulière sur le territoire.

Comment cet extrait décrit-il donc, le personnage de la reine d’Al-Zuwarah ?

Dans un premier temps, nous montrerons en quoi cette femme est répugnante. Puis, suivra une partie où nous analyserons en quoi elle a la dimension d’une reine, malgré son apparence rebutante.

Laurent Gaudé s’attarde d’abord sur le portrait physique de la femme. Il met en avant sa laideur effrayante en ayant recours à des expressions comme  : « Son visage était laid. » (l. 4), « D'une laideur épaisse et vulgaire. »(l. 4) et atténue l’idée qu’elle soie obèse par des euphémisme : « Elle débordait de partout mais [...] » (l. 1), « Avec ses petits doigts boudinés [...] » (l. 5), « L'énorme femme » (l. 14), « un corps de baleine » (l. 10).

L’auteur présente ensuite la femme sous l’antiphrase : « reine d’Al-Zuwarah » par sa fonction référentielle. Une femme avide de pouvoir et de richesse et le chef d’Al-Zuwarah, à la tête d’un réseau de « trafic clandestine ». C’est le double inversé du commandant. Elle organise le passage clandestins des frontières par des immigrés tandis que Salvatore luttait contre quand il était encore garde de côte. Elle incarne le cynisme et Salvatore la générosité.

En somme, c’est un personnage diabolique, symbolisant la richesse, le pouvoir, l’intérêt matériel et l’indifférence aux autres.

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