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Projet de coopération franco-néerlandais

Fiche : Projet de coopération franco-néerlandais. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2013  •  Fiche  •  1 260 Mots (6 Pages)  •  761 Vues

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régler,

V.6 ✦ Culture ulture et gesti on au au x Pays-Bas as 27

on cherche à l’éviter29. De même, le débat où chacun peut défendre ses propres idées n’est pas bienvenu, car il sabote le processus de communication. À ce propos, le rôle de l’éducatrice mérite d’être relevé. En évitant de corriger les invraisemblances et en détournant le débat au cours de l’activité, elle affirme la primauté de l’opinion individuelle et entretient ce statut ambigu de la vérité. De même, quand elle évite de s’arrêter à l’objet d’une discorde et qu’elle recentre la discussion sur la recherche de solutions, elle fixe la priorité de la relation sur l’objet de la discussion. Ces deux éléments sont les clés de la construction du consensus (de Bony, 2003-2006).

En somme, le consensus opère une scission entre l’individu et le groupe, et entre la pensée et l’action. L’enfant a le droit de penser ce qu’il veut à condition qu’il accepte de se plier à une construction commune. Dans la section suivante, nous allons voir combien ces clivages (individu vs groupe; opinions vs actions) favorisent la mise en place des outils de gestion.

É

tude d’un projet de coopération franco-néerlandais

Cette dernière étape de notre voyage aux Pays-Bas nous plonge dans la problématique interculturelle. Que se passe-t-il lorsque le consensus rencontre une autre manière de décider et avec laquelle il doit composer? L’étude de cas que nous décrivons ci-dessous porte sur le premier projet de coopération bilatéral entre un institut de recherche néerlandais et son équivalent français.

Une première expérience interculturelle est toujours extrêmement révélatrice, car les attitudes habituelles au sein de chaque groupe s’expriment en toute naïveté. Lorsque ces habitudes sont différentes, leur première rencontre met en relief les différences d’interprétation d’une même réalité. De plus, cette coopération bilatérale a été cofinancée par les deux instituts. Les deux partenaires ont donc été libres de définir les règles de la coopération ainsi que la gestion du projet. L’absence de tiers payeur a largement favorisé l’expression des singularités culturelles au point de faire apparaître deux perceptions radicalement différentes du projet et de son évaluation.

Le projet, sa gestion, son évaluation : généralités

Le travail par projet s’est développé à partir des années 50 pour répondre aux exigences de la modernisation (Raynal, 2000; Garel et al., 2004). Progressivement, il a pris de l’envergure dans un contexte économique

29. Dans la vie courante, le terme vérité est lui-même peu utilisé, voire évité. On lui préfère de loin le mot réalité. Il est courant d’appliquer la devise « Il n’y a pas qu’une vérité » pour régler des situations où la vérité est en jeu.

28 Partie artie V ✦ Plongées en Eur ope pe

caractérisé par un raccourcissement de la durée de vie des produits, une concurrence accrue ainsi que la mondialisation des marchés (Bloch, 2000). De nos jours, le projet se conforme à l’évolution actuelle de la gestion qui met plutôt l’accent sur les compétences humaines que sur les aspects techniques (Boltanski et Chiapello, 1999). Dans le secteur scientifique, la recherche par projet est au coeur des politiques européennes depuis plusieurs décennies (Shore et Cross, 2003). Et, tandis que les financements nationaux s’amenuisent au profit des fonds européens, le projet se généralise en se répercutant au niveau national par effet miroir.

Un projet répond à un problème ciblé et se déroule dans un temps limité. Il est caractérisé par une définition précise des objectifs à atteindre, des moyens utilisés et des résultats escomptés. Il fédère des spécialistes temporairement réunis en équipe placée sous l’autorité de la direction qui pilote et évalue le projet. Élaboré à l’origine comme un moyen de structurer le travail, il a sans cesse évolué au point d’être considéré aujourd’hui comme une façon de travailler, voire, pour certains, comme une manière de percevoir le travail (Bos et Harting, 1999) et de le faire évoluer (Lundin et Midler, 1998). Le projet s’accompagne d’un discours managérial très normatif souvent

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