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Philosophie Et Merde

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Par   •  9 Mai 2015  •  4 110 Mots (17 Pages)  •  664 Vues

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Nous allons considérer les droits de l'homme dans le contexte des pays à économie planifiée. La comparaison nous semble pertinente au regard de cette remise en cause de la conception libérale de la relation entre l'individu et la propriété - tout en gardant l'idée de la valeur fondamentale de toute personne[1].

Pour le marxisme, les libertés dans les démocraties libérales sont de caractère illusoire et sont déterminées en fonction de leur efficacité à exploiter les travailleurs. De plus, selon le marxisme, la valeur individuelle défendue par le régime libéral est la valeur marchande.

Notre analyse va s'attacher à considérer la critique marxiste de la conception libérale des droits de l'homme, et plus particulièrement le fait que ces droits ne seraient qu'une auto-légitimation de la part du système capitaliste - inégalitaire sur le plan pratique.

Sommaire [masquer]

1 A. Critique marxiste des Droits de l'Homme

2 B. Conception marxiste des droits de la personne en théorie

3 C. Conception marxiste des droits de la personne en pratique

4 D. Conclusion : Critique libérale des régimes marxistes

5 Voir aussi

6 Notes et références

A. Critique marxiste des Droits de l'Homme

La critique marxiste des droits de l'homme est radicale[2]. Seul le fascisme a rivalisé avec une telle remise en cause de l'idée des droits fondamentaux des individus[3]. Pourtant, il serait inexact d'assimiler le fascisme au marxisme, même s'ils sont également déterministes - seulement, pour Marx, l'Histoire est déterminée par une dialectique matérielle, alors que pour les fascistes, l'Histoire est déterminée par une lutte de races - plutôt que de classes.

Ainsi, le fascisme repose sur une hypothèse raciale inégalitaire ; par contre, le marxisme repose sur une égalité normative. D'ailleurs, la critique marxiste des États libéraux repose sur le respect de la personne. En revanche, le fascisme critique l'État libéral pour son incapacité à affirmer certaines vertus martiales.

Enfin, la critique marxiste des droits de l'homme est nuancée[4], et mérite à ce titre d'être considérée. En outre, la position marxiste n'est pas un refus absolu des droits de la personne, mais se présente plutôt comme une relativisation de ces droits par rapport à la lutte des classes - et l'historicisme matérialiste.

De façon rapide, on pourrait dire que la critique marxiste affirme que les droits et les libertés individuelles des démocraties bourgeoises ne seraient qu'illusoires, vides de signification et purement formelles[5]. En effet, la classe ouvrière, manquant de moyens économiques et intellectuels afin de faire respecter ses droits, serait victime d'un jeu de "passe-passe"[6], où les principes d'égalité et de légalité - en théorie - masqueraient la réalité des inégalités de fait ; ces inégalités seraient le reflet de la lutte sociale entre les différentes classes. Ainsi, selon Marx, supprimer les différences de classes serait le début de la fin de l'inégalité et le commencement de la réalisation de la personne. La critique de Marx se réfère spécifiquement à l'exemple français :

« Avant tout, nous constatons que les droits dits de l'homme, les droits de l'homme par opposition aux droits du citoyen, ne sont rien d'autre que les droits du membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire de l'homme égoïste, de l'homme séparé de l'homme et de la collectivité.

(…) L'égalité, prise ici dans sa signification apolitique, n'est que l'égalité de la liberté décrite plus haut, à savoir que chaque homme est considéré de façon équivalente comme une telle monade reposant sur elle-même. La constitution de 1795 définit le concept de cette égalité, conformément à son importance, de la manière suivante :

Art. 3. (Constitution de 1795). “L'égalité consiste dans le fait que la loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse”.

La sûreté

Art. 8. - (Constitution de 1795). - “La sûreté consiste dans la protection accordée par la société à chacun de ses membres pour la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés”.

La sûreté est le concept social suprême de la société bourgeoise, le concept de la police, selon lequel toute la société n'est là que pour garantir à chacun de ses membres la conservation de sa personne, de ses droits et de sa propriété. En ce sens Hegel appelle la société bourgeoise l'“État de nécessité et de l'entendement” »[7]

Ainsi, la critique de Marx est une condamnation globale du régime libéral[8]. Pour lui, ce régime serait soucieux de la protection des intérêts capitalistes, en ignorant ceux des travailleurs[9]. Selon les marxistes, l'idée de liberté serait une construction de la société - et pour la société - selon certaines conditions matérielles.

« Hegel fut le premier à représenter exactement le rapport de la liberté et de la nécessité. Pour lui, la liberté est l'intellection de la nécessité. « La nécessité n'est aveugle que dans la mesure où elle n'est pas comprise ». La liberté n'est pas dans une indépendance rêvée à l'égard des lois de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilité donnée par là même de les mettre en oeuvre méthodiquement pour des fins déterminées. Cela est vrai aussi bien des lois de la nature extérieure que de celles qui régissent l'existence physique et psychique de l'homme lui-même - deux classes de lois que nous pouvons séparer tout au plus dans la représentation, mais non dans la réalité. La liberté de la volonté ne signifie donc pas autre chose que la faculté de décider en connaissance de cause. Donc, plus le jugement d'un homme est libre sur une question déterminée, plus grande est la nécessité qui détermine la teneur de ce jugement.

La liberté consiste par conséquent dans l'empire sur nous-mêmes et sur la nature extérieure, fondé sur la connaissance des nécessités naturelles ; ainsi, elle est nécessairement un produit du développement historique ; mais tout progrès de la civilisation était un pas vers la liberté »[10].

Ainsi, la critique marxiste est relative, reconnaissant que - dans le développement

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