Maupassant est il un auteur cruel dans les contes de la bécasse ?

TOU Elisa Saya

2°GT4

Dissertation : Pensez-vous que Maupassant, dans les contes de la bécasse est un auteur cruel ?

Guy de Maupassant est décrit comme un auteur de contes et de nouvelles réalistes. Que ce soit de son vivant ou encore aujourd’hui, il s’est appliqué à décrire fidèlement la société de son époque, à travers ses nouvelles. Cette volonté de montrer le monde tel quel, l’a souvent poussé à écrire des histoires dures voir même cruelles. On retrouve cette représentation fidèle de la réalité dans le recueil « Contes de la bécasse », ainsi, y retrouve-t-on la cruauté dont est capable l’auteur ? Peut-on affirmer qu’au fil de son récit, l’auteur fait preuve d’une cruauté sans faille ? Nous allons pouvoir découvrir que si l’auteur est cruel, ce n’est que très rarement de manière injustifiée.

On peut souvent retrouver chez Maupassant des écrits cruels. En qualité d’auteur réaliste, l’écrivain, ne cherche pas à prendre des pincettes et n’hésite pas à décrire les choses telles quelles, et ce peut importe combien elles peuvent-êtres dur à vivre. Il nous présente donc des histoires de personnes blessées (autant physiquement que mentalement) ou encore des modes de vie difficiles. Parmi ces intrigues cruelles, on peut citer la nouvelle « En mer » où il est conté la façon dont un homme a perdu son bras par la faute de son frère. Si ces histoires sont si cruelles ce n’est pas seulement du fait des vies difficiles des personnages. En effet, la difficulté de vie de certains rôles est souvent due à d’autres personnages cruels. Ces derniers sont souvent dotés d'un défaut, flagrant, qui impacte en mal leur agissement. On peut donc observer dans les livres de l'auteur des personnages avares, égoïstes, intransigeants, moqueurs, manipulateurs, et/ou pervers. On retrouve, par exemple, chez Madame Lefevre une avarice et un égoïsme qui se transforment en maltraitance envers son chien. Elle révèle sa cruauté en décidant d'abord d'abandonner Pierrot dans un puits, par la suite, après avoir été prise de remords, elle finit par à nouveau l’abandonner par avarice. L'enchaînement de ces deux abandons la dote donc d’une cruauté difficile à accepter pour le lecteur. Maupassant achève de montrer sa cruauté avec un narrateur qui est méchant envers les personnages en leur attribuant des portraits grinçants et saisissants. Comme dans Saint-Antoine, par exemple, ou la description faite du personnage Antoine est pour le moins déplaisante. Il lui est en effet attribué un physique plutôt désavantageux que le narrateur ne se gêne pas à dépeindre : « gros de poitrine et de ventre, et perché sur de longues jambes qui semblaient trop maigres pour l’ampleur du corps. » Il ajoute à ce physique un portrait caractériel tout aussi négatif : « puissant mangeur et fort buveur, et vigoureux trousseur de servantes ». Le narrateur continue à dépeindre Saint-Antoine en mentionnant comment il s’est enfermé, par peur, lorsqu’il apprit l’arrivée des prussiens.

La cruauté de Maupassant est loin d’être totale. En effet, cette dernière est souvent justifiée par la recherche de dénoncer un ou plusieurs défauts humains. En effet, il est cruel envers des personnages cruels pour ainsi faire passer un message aux lecteurs. Ainsi la critique faite par le narrateur dans Saint-Antoine (évoquée précédemment) se justifie car le narrateur cherche à juger un personnage qui, par la suite, se montrera manipulateur et abusif en se moquant du prussien qui ne parle pas français. Ainsi, le portrait fait précédemment par le narrateur permet de mettre en garde le lecteur face à ce personnage qui saura créer une situation d’ambiguïté.

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