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Marcus Garvey : aux origines du rastafarisme.

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Par   •  14 Novembre 2016  •  Dissertation  •  2 267 Mots (10 Pages)  •  859 Vues

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Introduction

Depuis toujours, L’Homme est un être religieux qui s’est toujours appuyé sur des divinités se distinguant ainsi de l’animal. En effet, qu’il soit monothéiste ou croit en plusieurs divinités, athéiste ou encore agnostique, l’Homme est toujours poussé vers ce désir de se tourner vers quelque chose de supérieur qui le dépasse. De nos jours, la religion a été et est pour certains une façon d’exprimer leur différence, de retrouver des traditions ou des valeurs perdues à travers le temps, ou simplement un moyen de revendiquer son identité. Il en est de même pour le rastafarisme. En effet, ce mouvement né dans les années 30 en Jamaïque, est considéré par ses adeptes comme une religion ayant, comme toutes religions monothéistes, un prophète annonçant la venue d’un messie libérateur du peuple. Tout au long de ce travail, on verra comment le rastafarisme est né à travers des personnages tels que Leonard Percival Howell ou encore Marcus Garvey, comment il s’est développé surtout à travers Bob Marley et nous aborderons aussi comment le rastafarisme s’est développé en Afrique, quel impact il a eu sur ce continent et la place qu’occupe l’Éthiopie pour les Rastafaris.

Marcus Garvey : aux origines du rastafarisme

Né en Jamaïque en 1887, Marcus Mosiah Garvey fut celui par qui commença l’histoire du rastafarisme. Immigré aux États-Unis dans les années 20, il y gagna une immense popularité mais fut aussi incompris, même par certains afro-américains qu’il se disait défendre. Cependant, il est une figure très respectée et adorée par ses compatriotes jamaïcains qui voient en lui le Moïse noir.

Garvey et l'UNIA ou le combat pour la cause des noirs en Jamaïque et aux USA

Fondée en 1914 par Marcus Garvey en Jamaïque, l’Universal Negro Improvement Association se voulait une association pour l’amélioration des conditions des noirs pauvres de la Jamaïque. Cette association eut cependant une plus grande influence dans les quartiers noirs des États-Unis, principalement à Harlem, où Garvey y établi une branche après son arrivée en 1916. Bien qu’il fût très apprécié par ses disciples, Garvey était tout de même controversé auprès de certains leaders noirs, dont ceux du National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) qui le considérait comme un imposteur.

Le Negro World : Un but, un dieu, une destinée

Établi en 1918, le Negro World fut un hebdomadaire créé par Garvey comme organe officiel faisant partie de l’UNIA et de l’African Communities’ League mouvement jumeau de ce dernier. Dans ce journal qui faisait non seulement référence aux héros de la race noire mais aussi à la splendeur de la culture noire, Garvey insistait beaucoup sur le fait que le respect pour l’Homme noir ne se fera que lorsque celui-ci sera indépendant économiquement de son égal blanc et du capitalisme. Ainsi il lança plusieurs affaires gérées entièrement par des noirs, voulant incarner sa vision qu’il avait de la race noire, c’est-à-dire un peuple conscient de son origine, auto-dépendant et économiquement indépendant. Le tout se résumant ainsi dans le slogan nationaliste de Garvey et qui était aussi la devise du New World "One Aim, one God, one Destiny".

Alliance avec le Ku Klux Klan pour une rédemption par le rapatriement vers l'Afrique

C’est ainsi que dans sa perspective d’une amélioration de la condition noire, l’UNIA devint le principal défenseur de la "rédemption par le rapatriement". Car contrairement aux autres leaders noirs que Garvey voyait comme des gens voulant plus s’intégrer à la société occidentale que créer une société noire distincte, ce dernier voyait différemment. Soutenue par le Ku Klux Klan qui approuvait une telle purification ethnique par un départ volontaire de tous les noirs, cette idée fut cependant très critiquée par les dirigeants qui avaient déjà du mal à accepter les idées nationalistes de Garvey. Bien que fut créée en 1919 la Black Star Line, compagnie maritime censée servir le projet de rapatriement, cependant aucun afro-américain n’y embarqua pour un éventuel rapatriement.

La négation de la culture occidentale et début du rastafarisme

Comme on a pu le constater, contrairement à certains leaders Noirs américains que Garvey accusait d’assimiler la culture occidentale, ce dernier visait plutôt la reconnaissance à part entière d’une culture noire très riche mais qui se faisait écrasée par la suprématie de la culture noire. Lorsqu’il est arrêté en 1925 suite à une fraude postale, ce dernier écrivit depuis sa prison un discours aux noirs du monde. Dans son discours, Garvey mettait l’accent sur l’oppression que les blancs lui faisaient subir et aussi celle qu’ils faisaient subir constamment aux noirs; mais aussi du NAACP et de ses leaders qu’il considère comme des traitres de la race noire.

Le Panafricanisme par une nationalité africaine

Bien avant Garvey, plusieurs panafricanistes tels Edward Wilmot Blyden avaient déjà soulevé la question d’une nationalité africaine. En effet, en 1855 Blyden publia dans son journal, The Liberian Herald, un article intitulé « An African nationality : The case for ». Peu de temps après, il réitéra que l’institution d’une nationalité africaine était justement ce qu’il fallait à la race noire, affirmant que « tant que les Africains resteront divisés, atomisés en divers groupes ethniques et territoires artificiellement tracés, ils ne pèseront d’aucun poids […]. Les Africains se doivent dont de créer une puissante nationalité : une fédération ». Ses idées furent reprises par William Edward Burghardt Dubois, sociologiste américain qui participa à la fondation du NAACP. Ce dernier déclara en effet que « si les Noirs devront jouer un jour un rôle dans l’Histoire, ce ne sera que par le biais d’un pannègrisme ». Cependant, aucun d’eux n’était allé aussi loin que Garvey c’est-à-dire à déclarer que l’établissement d’une nationalité africaine devait forcément passer par le rapatriement vers l’Afrique réglant ainsi le problème de l’asservissement des Noirs.

Pour une Afrique aux Africains

Dans son discours prononcé en 1925 alors qu’il est en prison, Garvey qui se définit comme le serviteur de la race noire et de sa cause, décrit ceux qui l’ont arrêté et condamné comme des comploteurs

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