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Lettre à un sexiste

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Par   •  27 Novembre 2022  •  Lettre type  •  2 319 Mots (10 Pages)  •  182 Vues

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Bonjour monsieur,

J’ai cru comprendre, par vos propos de l’autre jour, que vous disposiez sans doute une cer-taine étroitesse d’esprit vis-à-vis des femmes et de leur place dans la société. Sachez, monsieur, que les femmes comme les hommes disposent d’émotions et d’idées à partager. Pour vous faire réfléchir à ce sujet je ne peux que vous conseiller la lecture du roman Le Bal des Folles de Victoria MAS. Ce livre retrace les inégalités faites aux femmes dans un hôpital pour « folles », la salpêtrière. A l’intérieur des murs des femmes victimes de crises d’hystérie sont enfermées pour être « soi-gnées ». Le docteur Charcot donne des cours publiques dans lesquels il déclenche une crise chez une aliénée. Le bal de la mi-carême est également un moyen de montrer ces femmes aux bour-geois pour qu’ils comprennent les méthodes et les crises et temps réel. Cet ouvrage les illustre ces inégalités, notamment dans certains passages plus précis dont vous devriez prendre connaissance.

Si nous prenions l’exemple de la tenue vestimentaire. Est-ce, selon vous un motif d’agression ? Sachez qu’il ne s’agit point d’une excuse. Le fait qu’une femme soit habillé plus légè-rement qu’une autre ne constitue pas une raison pour la forcer à quoi que ce soit. Il faut ap-prendre à contrôler ses pulsions masculines et à respecter les femmes. Pensez-vous que les femmes souhaitent qu’il leur arrive quelque chose quand elles s’habillent d’une certaine manière ? Pensez-vous que Louise, dans le bal des folles, à ne serait-ce que songé au fait que son oncle puisse avoir du désir pour elle ? NON ! Elle a simplement souhaité se rafraîchir avec ses amis lors d’un jour de canicule dans un lac, et est rentrée avec les vêtements mouillés donc légèrement transparents. Ainsi son oncle en a profité et à justifié son acte par le fait qu’elle se montre dénudé en public. Il a également ajouté « Tu vas voir. Tu vas apprendre » avant de la violer. APPRENDRE ? Donc selon cette homme, Louise s’est montré dénudé en public et le viole est, selon lui, une punition justifiée et une manière de lui apprendre comment se comporter. J’ose espérer que vous saisissez le ma-laise de la scène et que vous approuvez mon avis. De plus, la réaction de la tante en les surprenant est absolument inappropriée. Dans un premier temps elle s’énerve contre son mari, qui la trompe avec sa nièce mineure, mais ensuite elle qualifie Louise de « traînée » et insinue que tout est sa faute en déclarant « Petite traînée, à force de l’aguicher voilà ce qu’il arrive », elle fait même passer la propreté des draps avant le fait que Louise s’est fait violer et qu’elle saigne encore « Regarde ça, tu as sali mes draps en plus ». Le « En plus » rajoute encore de la culpabilité et il insiste sur le fait que Louise est entièrement coupable des actes de son oncle. Ce qui est absolument faux, elle est victime des pulsions de cet homme. Cette réaction de la part de sa tante est tout à fait démesurée par rapport à la gravité de la situation. Minimaliser un viol est très grave et j’espère que vous vous rangez de mon côté à ce sujet. Malheureusement ce n’est pas le seul comportement masculin que dénonce cet ouvrage.

Le regard que les hommes portent sur les femmes est également, à mon sens, un sujet primordial. Sachez que même un regard peut déstabiliser une femme et créer un complexe d’infériorité. La femme se sent jugé et se place immédiatement en dessous de l’homme qui la re-garde. Trouvez-vous cela normale ? D’ailleurs le roman de Victoria Mas illustre parfaitement cette situation dans un des passages que j’ai sélectionnés. Eugénie, une aliénée comme Louise, n’est pas « folle » comme le prétendent les médecins. Elle remarque, lors d’une consultation, que les assis-tant du docteur Charcot ont un regard pervers et non professionnelle sur les femmes qu’ils vont examiner. Ils observent ces femmes malades sans défense avec un regard malsain et s’attardent sur leur poitrine, leur bouche et leurs hanches. Ces femmes, quant à elles, sont au milieu de la salle, elles ne disent rien et subissent en silence les chuchotements vulgaires et obscènes de ses jeunes hommes. Il est absolument inconcevable de prendre du plaisir à observer avec perversité des femmes malades qui sont ici car ont les y a emprisonné pour, soi-disant, les soigner. Ces hommes, en qui elle devraient pouvoir avoir confiance et trouver du réconfort, profite de la situa-tion pour se « rincer l’œil » et imaginer des choses complètement déplacées avec leur collègues. Certainement pout s’amuser et se divertir seulement y voyez-vous un quelconque divertissement ou un amusement ? Ce comportement est uniquement déplacé, malsain et complètement en dé-saccord avec le respect des patientes. Eugénie voit tout cela et lorsque l’un des jeunes hommes ose poser les mêmes yeux pervers sur elle, elle lui lance un regard noir. Celui-ci réagit en éclatant de rire et fait la réflexion suivante à ses collègues : « vous avez vu ce regard ? ». Il insinue donc qu’il est tout à fait en droit de faire cela et qu’Eugénie devrait se laisser faire comme les autres aliénés. Il ne se rend même pas compte de la gravité de ses actes, pas plus que ses camarades. Ils profitent tous du « spectacle » sans remorts et la situation est insupportable pour Eugénie surtout que les autres femmes ne disent rien. C’est vraiment grave ce que ces hommes se permettent de faire à des femmes sur qui, en plus, ils ont une autorité, c’est de l’abus de pouvoir. Ils sont sensés connaître l’état de santé de ces femmes et n’y font guère attention et si l’une d’elle s’oppose, elle est immé-diatement remise à sa « place » alors qu’elle a raison. Je trouve ça absolument odieux de la part de ses internes de profiter ainsi de la situation. Ne trouvez-vous pas ça horrible ? Repoussant ?

Malheureusement quand l’une d’entre elle, Eugénie en l’occurrence, s’oppose aux mé-thodes elle est immédiatement prise pour une folle. Et ces folles sont exhibés dans les cours du docteur Charcot en temps qu’exemple pour la médecine, il s’agit bien évidemment d’une excuse car ces cours et le bal de la mi-carême servent uniquement à divertir les bourgeois. La maladie est finalement un « spectacle » pour les gens normaux, ce qui est très malsain. Durant sa consultation, Eugénie affronte le médecin, elle exprime son opinion sur le fait que les femmes d’ici sont utilisées comme des « bêtes curieuses » et que la Salpêtrière est un cirque destiné à divertir les bourgeois. Eugénie affirme qu’elle n’est pas folle, qu’elle n’a rien à faire dans cet hôpital et que la seule raison pour laquelle elle est détenue ici est

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